mardi 7 février 2012

Brouillard à mon lever, disque solaire façon cinéma ou « empire du soleil levant », timidité de ce jour, lente mise en place des sentiments et des sensations, de tout l’éphémère qui nous commande, auquel imprimer d’autres mouvements et donner le véritable horizon en même temps que l’établi du travail quotidien. Prier… [1] l’évangile, le Christ, le psalmiste comme école, comme pédagogie, comme apprentissage pour chaque jour. Vous laissez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes. Sans cesse, la coprie à relire et reprendre. Machinalité de la conduite en fatigue quand la tête penche sur le volant et le sommeil se prend par à-coups. Machinalité de nos vies : à côté. Cet homme qui déclare à son père ou à sa mère : les ressources qui m’auraient permis de t’aider sont offrande sacrée ? vous l’autorisez à ne plus rien faire pour son père ou sa mère, et vous annulez la parole de Dieu par la tradition que vous transmettez. Et vous faites beaucoup de choses du même genre. Revenir sans défense instrinctive de mes travers et habitudes à l’écoute des exigences – cœur et bon sens – du Christ par ses évangiles, par sa vie-même. Le discernement de Salomon lui permet – alors et alors seulement – de prier Dieu d’habiter parmi nous. En quoi, il fut de fait exaucé : Les cieux et ls hauteurs des cieux ne oeuvent te contenir : encore moins ce Temple que j’ai construit ! Sois attentif à la aprière et à la supplication de ton serviteur… que tes yeux soient ouverts nuit et jour sur ce Temple… écoute donc la aprière que ton serviteur viendra faire en ce lieu… L’oiseau lui-même s’est trouvé une maison, et l’hirondelle, un nid pour abriter sa couvée… J’ai choisi de me tenir sur le seuil dans la maison de mon Dieu. [2] Notre lieu d’âme, notre ambition de cœur et d’esprit, notre chemin : une liberté alors s’en déduit pour tout. Crible du discernement divin : Il est inutile le culte qu’ils me rendent ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains. Alors ? la trace de Dieu, mon cœur et ma chair sont un cri vers le Dieu vivant !
[1] - 1er Rois VIII 22 à 30 ; psaume LXXXIV ; évangile selon saint Marc VII 1 à 13

[2] - Passion dévorante, ivresse brûlante de celui qui approche Dieu à travers son sanctuaire. L’âme et le corps s’y perdent, se consument tout entiers. Cet élan vers Dieu est aussi fort que celui qui ramènera le passereau à son nid, que ce passereau symbolise le peuple d’Israël tendu vers Dieu ou que lui-même, quoiqu’animal, soit attiré par Dieu. Dans cet état de grâce, l’homme peut traverser sans encombres la « vallée des larmes », la transformer en source jaillissante, progresser de « muraille en muraille » pour apparaître à Dieu, lui adresser ses prières, se placer sous sa protection en espérant voir le Messie. C’est ce que raconte merveilleusement ce chant que, sans doute, les pélerins de Souccot entonnaient jadis sur le chemin de Jésusalem et que les séfardim d’aujourd’hui reprennent avec ferveur en guise d’introduction à l’offrande de l’encens sur l’autel des parfums qui est au parvis du temps ce que l’âme est au corps. – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

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