jeudi 16 février 2012

toujours on fera la mémoire du juste - textes du jour

Vendredi 17 Février 2012


La distance physique, la séparation – pas celle de la mort qui rend le disparu intérieur et disponible à nous-mêmes, malgré l’évanescence et la précarité de tout souvenir quand il est global et non d’un seul fait ou d’une parole – montrent que l’amour a besoin de la présence physique. Séparé de ma femme et de ma fille, quoique nous communiquions par téléphone, je ressens avec peine la moindre communion : la solitude ne me pèse pas du tout, mais l’absence de contact avec qui j’aime. Même si parfois, souvent cela rape ou ne correspond pas à l’idéal ou à mes pulsions, c’est ce contact qui est décisif et qui augmente tout sans cesse… La « trouvaille » divine, l’incarnation du Fils de Dieu a cette dilension psychologique pour ce que nous en vivons. Le chrétien ne vit pas assez, je ne vis pas vraiment la dimension sacramentelle de son mouvement religieux, spirituel. – Prier… [1] l’extrait d’évangile proposé aujourd’hui semble disparate, le choix de Dieu, le choix du Christ est absolu, sa venue – alors même qu’il s’adresse à ses disciples et leur est présent, partage leur existence comme eux partagent la sienne – n’est pas datée. Celui qui perdra sa vie pour moi et pour l’Evangile la sauvera… si quelqu’un a honte de moi et de mes paroles… le Fils de l’homme aussi aura honte de lui… Propos adressés à la foule que Jésus appelle explicitement – le suivre, mais à quel prix, d’autant que le Christ ne manque pas une occasion de prophétiser sa passion et sa mort, même si c’est pour affirmer sa résurrection et donc la nôtre, également à venir – propos adressés à cette génération adultère et pécheresse tandis que nous, moi dans ma vie, je souffre davantage de moi-même, des circonstances, des accidents de parcours, du fonctionnement de notre société que vraiment pour l’Evangile, son annonce et ma foi au Christ. Alors… Tu vois bien que sa foi était à l’œuvre avec ses actes, et ses actes ont rendu sa foi parfaite… L’homme de bien a pitié, il partage ; il mène ses affaires avec droiture. [2] Réponse, ainsi, peut-être à ma question : faire le bien, me conduire… celui qui n’agit pas, sa foi est bel et bien morte. Ora et labora.


[1] - lettre de Jacques II 14 à 26 ; psaume CXII ;évangile selon saint Marc VIII 34 à IX 1

[2] - Ce psaume est entièrement voué à l’éloge de celui qui craint Dieu et qui respecte ses commandements. Il jouit de la considération de toute sa génération, fera fortune et se maintiendra toujours sur sa bonne voie. Le craignant Dieu est celui aussi qui fait du bien autour de lui, a pitié d’autrui et prête de l’argent à celui qui est dans le besoin. Il ne craindra pas l’avenir et restera confiant en Dieu. Après la fortune, il acquerra les honneurs tandis qu’à l’opposé, les impies vivront dans l’irritation et perdront tout espoir.Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

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