jeudi 15 décembre 2011

élargis l'espace de ta tente - textes pour ce jour

Jeudi 15 Décembre 2011


Prier…- Seigneur, nous ne pourrons jamais t’offrir que les biens venus de toi… justesse psychologique de cette « prière sur les offrandes », parabole de notre fille et des cadeaux qu’elle confectionne et nous offre, spontanément, par surprise comme un baiser fugitif signifiant plus que tout. Et cependant c’est bien d’elle que vient le présent, que viennent les idées et la réalisation. Nous ne sommes pas rien devant Dieu : ce qu’Il a voulu et souhaite le plus, c’est que nous existions et le summum de l’existence, c’est la liberté, notre liberté, et le summum de notre identité, de notre accomplissement, c’est bien de participer à Dieu…[1] Mouvement tenant à la faute originelle, changement du plan de Dieu, le paradis était-il cette vie éternelle à laquelle nous sommes promis : felix culpa qui introduisit peut-être la mort, mais aussi le temps et le mouvement, la conscience de soi, la liberté cause et effet d’elle-même : spéculations ? Et j’ai crié vers toi, j’ai supplié mon Dieu. Tu as changé mon deuil en danse… [2] avec le soir, viennent les larmes, mais au matin, les cris de joie [3]. Ce qui n’est pas rapport, pour notre psaume du jour, proposé mais que je vois en prenant le commentaire rabbinique… (verset 7) Et moi qui pensais, dans ma tranquillité, que je ne vacillerai jamais. Une chouette m’avertit de la levée du jour : avec le soir, viennent les larmes, mais au matin les cris de joie. Ce n’en est pas l’heure, le plus beau moment du cœur, c’est son silence quand il sait tout, c’est-à-dire quand nous recevons cette certitude d’aimer et d’être aimés, matériellement, psychiquement nus peut-être, mais au bon endroit de notre vie. Et plus je l’applique à « scruter » les Ecritures, ainsi ce psaume, à la lumière du rabbin et à celle du « docteur angélique », plus je me rends compte que je n’ai jamais été qu’au seuil ou à l’avant-seuil de la prière, c’est-à-dire d’une demande sérieuse, prenant toute ma vie, dans la conscience que j’ai qu’elle n’a pas encore commencé selon toute la possibilité que Dieu m’offre d’aller à Lui. Alors qu’êtes-vous allés voir ? … Parmi les homme, aucun n’est plus grand que Jean, et cependant le pus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui. Jésus traite le Baptiste selon Lui-même, c’est-à-dire selon le plan de Dieu et le rôle que chacun y reçoit. C‘est de lui qu’il est écrit : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour qu’il prépare le chemin devant toi. Dieu préparé par l’homme… le christianisme dit cette proximité mutuelle, cette atteinte mutuelle, c’est surtout une religion en trois D – comme on dit aujourd’hui du cinéma – elle a mémoire des prophètes et attente d’un retour, de la vie éternelle qui s’ensuit, mais elle est au présent accomplissement minutieux, libre, jubilatoire et infiniment douloureux parfois (la mort, davantage que la nôtre celle de ceux auxquels nous sommes si attachés). Eclate en cris de joie et d’allégresse, toi qui n’as pas éprouvé les douleurs de l‘enfantement ! Car la femme abandonnée aura plus d’enfants que celle qui a son mari. Elargis l’espace de ta tente, déploie sans hésiter la toile de ta demeure, allonge tes cordages, renforce tes piquets. Car ta descendance va éclater dans toutes les directions. … Mon amour pour toi ne changera pas et mon alliance de paix ne sera pas ébranlée, a déclaré le Seigneur, dans sa tendresse pour toi. Ainsi soit-il.


[1] - Isaïe LIV 1 à 10 ; psaume XXX ; évangile selon saint Luc VII 24 à 30

[2] - En exposant sa prière, il fait deux choses, car il prie d’abord pour l’éloignement du mal, puis pour l’obtention du bien…ainsi dit-il : Vers toi, Seigneur, je crierai, afin que mon cri soit entendu comme une prière faite pour éloigner le mal ; pour le Christ dans sa Passion, pour le pécheur dans son état de péché, pour l’homme dans son état d’adversité. La supplication est faite en vue de l’obtention d’un bien : pour le Christ, la gloire ; pour le pécheur, la grâce ; pour l’homme affligé, la prospérité. Ou bien le mon cri se réfère à l’affliction du cœur, le mot supplication à l’assiduité de la prière. … Tu m’as restitué l’immortalité… ma plainte changée en joie peut s’entendre de n’importe quel juste.. il exposed le fruit de son dexaucement. Or ce fruti est la gloire de Dieu ; et le fait qu’il accède à la gloire de Dieu, on peut le comprendre de deux manières : ou bien en l’appliquant à la gloire de la résurrection du Christ, ou bien à celle des saints. Thomas d’Aquin, Sur les psaumes . traduction par Jean-Eric Stroobant de Saint-Eloy, OSB, préface de Mark D. Jordan (Cerf .Septembre 1996 . 796 pages) – ce tome ne présente que les psaumes 1 à 54 – p. 351

[3] - Bien que David n’aie pas eu le bonheur de construire le Temple, c’est lui eut le privilège de compser une dédicace destinée à être utilisée quand son fils Salomon le fera le moment venu. Cela signifie peut-être que spirituellement, mentalement, David était ellement proche de Dieu, tellement sensible à sa présence, qu’il en avait en fait déjà construit ce temple à l’intérieur de lui-même. Ses souffrances, ses défaillances, les multiples dangers qu’il a affrontés, les prières, les louanges adressées à Dieu avec tant de sincérité, tant de force, tant de conviction, font de David l’homme-type, avide de Dieu, qui a fait l’expérience de sa Providence infinie. Ce petit poème de treize versets résume à merveille toutes les situations dans lesquelles on est en contact avec Dieu. Il est valable pour l’éternté commune un temps indestructible ! Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. Notre commentateur écrit là un de ses plus beaux textes… et une fois de plus, nos frères juifs « brûlent ». De temple qu’intérieur, et de construction que de Dieu ou reçue de Dieu… mais ce qu’ils nous apprennent ces frères spirituels, c’est l’intensité de l’homme, ils connaissent vraiment l’homme en souffrance, en attente. L’Islam nous centre sur Dieu, les évangiles nous mettent en mouvement puisque Dieu venu nous appelle, mais judaisme et Islam ont ceci décisif à nous apprendre : d’où nous venons et où nous allons. De Moïse, David, Abraham en premier à cette éternité du jugement qui devrait emporter échelles de valeur, comportement et intense travail dans le monde… nos ancêtres dans la foi et la louange : des géants, tous les saints après eux, mais la révélation évangélique, Dieu dans notre histoire, selon nos vies et parlant nos langues, nos faiblesses, nos peurs et supplications des leçons au temple dans nos jeunes âges à l’heure de notre mort, veille de l’indicible

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