jeudi 21 juillet 2011

le nom très saint de ta gloire - textes du jour

Jeudi 21 Juillet 2011


Hier soir


La prière ne s’enseigne que du dehors, elle n’est pas sujette au mimétisme ; au plus, y est-on introduit comme est poussé au plongeon celui ou celle qui ne sait encore s’y prendre ou risquer, tandis que la confiance en Dieu a des ancêtres, elle peut s’enseigner, surtout se transmettre : elle suppose tant de discernement des circonstances et de soi-même, elle se distingue de la foi, elle s’éprouve, elle est « payée » de retour.

Ce matin

Prier…[1] combien « ma » prière a évolué. Toute mon adolescence n’était que demande et supplication d’un discernement et d’une volonté. Il y eut longtemps le compagnonnage malgré les contradictions d’un mode de vie et d’amour qui me divisait. Comment s’est fait le présent ? le goût et la familiarité des textes, les curiosités et les bonheurs en tous sens qui vont avec, je les ai depuis toujours, je m’y donne parfois davantage. Ce qui s’est installé, c’est la compréhension et le souhait que la prière est partage et communion avec d’autres, connus et plus souvent inconnus, que jamais sans doute je ne rencontrerai. Ce qui se découvre, c’est que la prière qui m’est donnée ne me place qu’au seuil, contemplation, disponibilité, temps offert cervelle et maisn débarrassées de tous accessoires et adjuvants, y compris de textes. Seuil de Dieu, seuil de l’aventure humaine, l’image rapportée des morts imminentes dont certains reviennent : l’aspiration vers la lumière, la rencontre, l’horizon, bien évidemment nous le vivons, pouvons le vivre (extase ?) tout simplement, presque quotidiennement dans cette sur-activité, cette sur-présence, cette humanité pure d’être tranquillement à l’écoûte de Dieu, en complète ouverture de nous-mêmes, de moi. Je vais venir vers toi dans l’épaisseur de la nuée… travailler dès que possible cette redondance dans le Pentateuque, Dieu dans la nuée, selon la nuée. Une des « formes » ou manières de Yahvé, d’autres comme les trois visiteurs d’Abraham, comme tel ange se prêtent à moins de question, mais la nuée sans doute propose le mieux ce flou net de la prière. … pour que le peuple, qui m’entendra te parler, ait confiance en toi, pour toujours. C’est l’investiture, le cachet d’authenticité que le Père donne au Fils lors du baptême reçu par ce dernier de Jean. Le troisième jour (le troisième jour, est ressuscité…) dès le matin, il y eut des coups de tonnerre, des éclairs, une lourde nuée sur la montagne et le son d’une trompette puissante ; dans le camp, tout le peuple trembla. Cela ne s’invente pas, au mieux pour les tenants de l’imaginaire collectif censés expliquer davantage que la foi ce qu’il advint au premier peuple des croyants, il y a transmission immémoriale, mais vite recueillie par écrit. Le Seigneur descendit sur le sommet du Sinaï, il appela Moïse sur le sommet de la montagne, et Moïse monta vers lui. Prière et vie sont rencontres. Tout le mouvement est initié par Dieu. Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas. Jésus imprégné d’Isaïe, Isaïe imprégné du Rédempteur et de sa personne humaine, jusques dans le détail, par prescience, inspiration, étonnante et intime révélation… je les aurais guéris ! Les regrets du Christ, de Dieu, ceux qui ne l’ont pas accueilli et la conscience qu’a Jésus de Qui il est : beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. Chacun de nous dans la prière, la contemplation, l’attente, chacun de nous quand au cœur de la souffrance, de l’épreuve, de la déréliction des malentendus ou du mépris voit et sent sourdre en lui ce qui est appelé : espérance, et qui – je crois – est simplement : présence de Dieu.

[1] - Exode XIX 1 à 20 passim ; cantique de Daniel III 52 à 56 ; évangile selon saint Matthieu XIII 10 à 17

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