mardi 5 juillet 2011

j'ai tenu mes pas sur tes traces - textes du jour

Mardi 5 Juillet 2011


On présenta à Jésus un possédé qui était muet. Lorsque le démon eut été expulsé, le muet se mit à parler. La foule fut dans l’admiration, et elle disait : « Jamais rien de pareil ne s’est vu en Israël ! ». Mais les pharisiens disaient : « C’est par le chef des démons qu’il expulse les démons. » [1] Une explication à tout, de celle-ci Jésus a raison, selon un autre évangéliste : un royaume divisé périclite. Mais Jacob lutte avec l’Ange, apprentissage de l’amour, combien il en faut pour que chacun supporte l’autre, pour que Dieu nous supporte et pour qu’en vie quotidienne nous trouvions l’équilibre entre haine et utilisation responsable de nous-mêmes. Même ces corps que certains agressent, que d’autrres convoitent, combien en vie courante, en foule urbaine, en banalité, il faut aimer qui les anime pour envisager même de les désirer. Paradoxe de Yahvé, de Jésus. Ces changements de nom dans l’Ecriture (aujourd’hui, c’est pour brouiller les pistes que changent les raisons sociales de plus en plus fréquemment), tout le contraire d’une perte ou d’un oubli de soi ou d’un lasque : le nom comme vocation. On t’appellerai plus Jacib, mais Israël (ce qui signifie « Fort contre Dieu ») parce que tu as lutté contre Dieu comme on lutte contre des hommes, et tu as vaincu. Réponse de celui qui s’en trouve la hanche démise : Révèle-moi ton nom, je t’en prie. Né des circonstances les plus étranges mais les plus fortes, sans les étiqueter, sans prétendre u savoir et aux explications qu’auront les contradicteurs du Christ rédempteur, Jacob, notre patriarche, continue la lignée de la foi. La prière n’est que demande ou question : demande dans notre pauvreté, question sur Dieu, notre interlocuteur si mystérieux et permanent… et Yahvé ne répond pas. Car l’âme, le croyant, le chercheur, Jacob comprend : J’ai vu Dieu face à face et j’ai eu la vie sauve. Sensation autant dans ma vie, que dans celle de ceux que je rencontre, cotoie, ceux et celles qui m’accueillent, confirmation dans l’Ecriture, dans toute œuvre que le mystère n’est jamais obscur, mais nous appelle… Voyant les foules, il eut pitié d’elles, parce qu’elles étaient fatigués et abattues comme des brebis sans berger. Infatigables dans nos itinéraires de doute comme de foi, mûs par Dieu sans le savoir ni le vouloir si souvent, épuisés quand nous reprenons conscience de notre misère et que ‘lespérance, la prière tardent à venir… Au lever du soleil, il traversa le torrent à Pénouel. Il resta boîteux de la hanche. Re-départ, re-commencement. Et à l’heure de notre mort, puissions-nous dire ; je ne sais comment, mais ne serons-nous plus que cela, un homme, une femme, un vieillard, une enfant qui arrivent… j’ai gardé le chemin prescrit ; j’ai tenu mes pas sur tes traces : jamais mon pied n’a trébuché. Reconnaissance de Dieu et non de soi. Je reste habité par l’effort et l’itinéraire de Rembrandt. Nous ignorons nos saints, tout chercheur est un saint. Comme dans tout commencement, devant toute évidence, qui ne balbutie ?


[1] - Genèse XXXII 23 à 32 ; psaume XVII ; évangile selon selon saint Matthieu IX 32 à 38

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