jeudi 22 juillet 2010

pourquoi pleures-tu ? - textes du jour

Jeudi 22 Juillet 2010



Prier… [1] l’amour, même dans sa version (banalement ?) humaine, transforme du tout au tout le monde et, en tout cas, les perceptions que nous en avons ou tout ce que nous en recevons. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né. Mais ce ressort salvifique, rédempteur et ressuscitant tient au Christ : le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes. Si l’amour n’a pas de visage et n’est pas nommé – ce que nous expérimentons humainement dans nos grandes amitiés ou en quotidien engagement conjugal – il n’est que concept et n’opère en rien, au contraire il nous porte à l’autisme (tous ces chagrins d’amour univoque). Son nom suprême, son identité efficace – que le religieux, le consacré vise, contemple et cherche sans aucun truchement humain, sinon le miroir éducatif que tend continuellement la vie cénobitique s’il l’a embrassée – c’est le Dieu fait homme. Si nous avons compris le Christ à la manière humaine, maintenant nous ne le comprenons plus ainsi… lui qui est mort et ressuscité pour nous… Désormais nous ne connaissons plus personne à la manière humaine… mais selon l’état de ressuscité, celui du Christ, le nôtre dans l’éternité (tout différent de celui de Lazare et des miraculés des évangiles ou de l’Ancien testament, qui moururent une seconde fois). Si donc quelqu’un est en Jésus-Christ, il est une créature nouvelle. Affectivité, humanité de l’amour ? oui, tels que nous sommes encore : j’ai trouvé celui que mon cœur aime. Je l’ai saisi, je ne le lâcherai plus… Cesse de me tenir, je ne suis pas encore monté vers le Père. Mystère total de cet état du ressuscité, mystère des formes de la vie éternelle quoique la prescience de l’indicible et de l’impossible jusqu’à cet instant de notre vie terrestre nous habite et nous meut déjà, nous fait courir (parfois ) à Dieu, mais simplicité du conseil que donne le Christ à sa disciple aimante – « version » féminine de Jean – va plutôt trouver mes frères. Et dans cette mission, Marie-Madeleine trouve accomplissement, joie et bonheur, elle : la prophètesse de l’ensevelissement. Je ne sais pas où on l’a mis. Elle cherchait, nous cherchions un cadavre.



[1] - Cantique des cantiques III 1 à 4 ; 2ème lettre de Paul aux Corinthiens V 14 à 17 ; psaume LXIII ; évangile selon saint Jean XX 1 à 18

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