vendredi 5 mars 2010

une merveille sous nos yeux - textes du jour

Vendredi 5 Mars 2010


Prier…[1] une des nombreuses paraboles de la vigne. L’Ancien Testament en est autant friand. Les contradicteurs, convenablement amenés sur son terrain par le Christ, suivent docilement le début de sa dialectique, puis c’est la flèche : n’avez-vous jamais lu dans les Ecritures ? Mahomet, pour le Coran, aura le même présupposé : ses interlocuteurs ou auditeurs à convertir sont censés connaître toute la Bible, dont les évangiles. Les chefs des prêtres et les pharisiens sont ferrés à glace sur les saints textes. La parabole des vignerons homicides est la redite du constat fait par le fils du pays à Nazareth : le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à un peuple qui lui fera produire son fruit. L’Eglise, nous-mêmes dans l’œuvre que nous bâclons, celle de notre vie, la vigne du Seigneur, nous posons-nous la question que la foi, les promesses puissent nous être retirés, comme le Paradis le fut à nos ancêtres dans le péché et le refus ? le doute et l’incrédulité. Jésus surtout donne prise aux accusations et à la haine, le défi… les chefs des prêtres et les pharisiens, en entendant ces paroles, avaient bien compris que Jésus parlaient d’eux. Joseph défie ses frères, aussi bien par le récit de ses rêves qui n’est pas aujourd’hui rapporté que par la prédilection de Jacob : exactement la situation de Caïn jalousant Abel. Jacob aimait Joseph plus que ses autres enfants parce qu’il était le fils de sa vieillesse, et il lui fit faire une tunique de grand prix. En voyant qu’il leur préférait Joseph, ses autres fils se mirent à détester celui-ci, et ils ne pouvaient plus lui dire que des paroles hostiles. … On verra ce que voulaient dire ses songes ! le sort de Joseph, comme celui de Jésus, se règle vénalement. Vingt pièces d’argent aux Ismaëlites (les futurs musulmans, nos frères monothéistes) et trente deniers pour Judas. Ils le dépouillèrent de la tunique précieuse qu’il portait… celle de Joseph, mais celle du Christ qu’on se partage au pied de la croix. La Bible, pour son simple lecteur, attache par ses multiples correspondances, par la mémoire qu’elle a d’elle-même et à laquelle elle nous appelle. Une identité est aussi affaire de mémoire. N’avez-vous pas lu ? Ecoutez cette parabole… Le monothéisme, et plus encore le christianisme en son sein, a la parole de Dieu comme cœur et comme dialectique. Il faut faire taire Joseph, Jésus… Leurs chameaux étaient chargés d’aromates, de baume et de myrrhe qu’ils allaient livrer en Egypte. Les rois mages comme les caravaniers près de deux millénaires avant eux. Dans l’événement, dans le drame, aussi la perspective des ensevelissements, qui pour le chrétien, pour le musulman aussi, est – forcément – le gage de la résurrection, son attente. Ils respecteront mon fils. Non, c’est le signe de la division – dont la sourate 98 (du Coran) L’évidence ou autrement traduit : La preuve décisive – pourrait être le commentaire. Les Juifs de stricte obédience et les musulmans s’accordent contre un Jésus, Fils de Dieu. Réflexe de l’humanité, Dieu, oui, mais à notre image (simpliste), pas selon ce qu’Il dit de Lui : trinité... Les vignerons ne respectent pas le contrat et sont des assassins. Nous sommes les vignerons, nous sommes les frères de Joseph – que nous soyons distraits de l’essentiel ou butant à cause de l’essentiel. L’obstacle à la foi n’est pas la raison mais notre comportement quotidien qu’en fait nous révérons… que je révère pour ce qui me concerne. Remède, notre regard vers la pierre angulaire. C’est l’œuvre du Seigneur, une merveille sous nos yeux !

[1] - Genèse XXXVII 3 à 28 ; psaume CIV ; évangile selon saint Matthieu XXI 33 à 46

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