samedi 6 mars 2010

moi, ici, je meurs de faim - textes du jour

Samedi 6 Mars 2010



Prier… [1] la parabole du fils prodigue, après celle des vignerons homicides, les différentes situations que vit un père, que « vit » Dieu vis-à-vis des hommes. Les vignerons comme le fils prodigue font des plans. L’aîné du prodigue est passif dans son obéissance, véhément dans sa jalousie (Caïn et Abel, l’aîné si souvent dépossédé ou pas aussi bien traité dans la Bible que le cadet, Esaü et Jacob…). Le fils aîné se mit en colère et il refusait d’entrer… toi, mon enfant, tu es toujours avec moi. Sensibilité à la communion, peut-être est-ce le don suprême et miséricordieux que peut prodiguer la grâce à une âme. Car la réalité ne dépend pas de nos perceptions (enfance de la philosophie la moins déiste et la plus millénaire), notre bien-être ne dépend qu’apparemment de nos états d’âme. Notre santé et notre équilibre spirituels tiennent à cette communion universelle à Dieu et aux hommes,à tout le créé. Le prodigue, dans l’épreuve, le comprend : moi, ici, je meurs de faim ! (sa solitude et son dénuement évidents, après le gaspillage, parcours de mon adolescence quoiqu’elle était de bonne volonté) je vais retourner chez mon père et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils. Prends-moi comme l’un de tes ouvriers… . Question de vie et de mort, mais c’est le père qui le valide et lui donne le sens : mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé…. Ton frère que voilà était mort, ert il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé. Deux notations d’importance. La liberté du cadet, il demande sa part, il s’en va, il revient, l’attitude est décisive, le texte prévu pour être débité passe à l’as dans l’étreinte paternelle. La joie du père s’exprime concrètement, elle correspond à tout l’humain du fils, de la maisonnée, de la domesticité, à la sienne propre. Comme le Coran en a l’intuition – peut-être trop imagée pour le chrétien – on ne s’emm… pas au paradis. Mangeons et festoyons… il fallait bien festoyer et se réjouir. Réponse du fils que donne l’Ancien Testament : y a-t-il un dieu comme toi ? tu enlèves le péché, tu pardonnes sa révolte au reste de ton peuple, tu ne t’obstine pas dans ta colère, mais tu prends plaisir à faire grâce. Michée qui commente ainsi par anticipation la parabole du prodigue, qui est en fait l’histoire de tout le peuple choisi, de toute la chrétienté ensuite, de toute l’humanité, est aussi le prophète qui désigne Bethléem comme le lieu où tout aura lieu…

[1] - Michée VII 14 à 20 ; psaume CIII ; évangile selon saint Luc XV 1 à 32

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