jeudi 11 mars 2010

c'est donc que le règne de Dieu est venu pour vous - textes du jour

Jeudi 11 Mars 2010


07 heures 12 + Prier… [1]

10 heures 40 + Je ne viens que maintenant à ce moment qu’en principe je vis dès mon lever, moyennant un premier salut électronique à ma chère femme dormant encore. Autogestions diverses tandis que celle-ci me succède à Paris et que j’ai eu le bonheur de différents exposés de notre fille sur la notation de la classe en soleil, nuage et orage, puis des observations sur la garde-robe déjà mise deux fois sauf pour la culotte, elle veut un changement chaque jour mais refuse que je l’appelle « ma beauté », c’est pour les grandes filles, elles sont coquettes, moi je suis une petite fille. Je ne suis pas une princesse, précise-t-elle aussi si je lui donne cette appellation. Celles qu’elle affectionne sont les plus anciennes. Je viens à la prière par besoin : je n’ai de forces et d’équilibre, je n’échappe à la folie ou à la désespérance (ces paysages de l’âme qui ont leur cause, pas facile à déterminer, mais probablement leur auteur qu’il s’appelle Satan ou l’instinct de mort et d’auto-destruction), de forces et d’équilibre, de véritables facultés et de raison humaines qu’en Dieu. La prière, d’autres fois, par grâce et mouvement du cœur et des lèvres, subitement associés. Il me vient ce matin que la vie spirituelle commence quand on en a prend conscience (mais faut-il cette conscience ?), ou plutôt que l’on prend conscience de ne plus être en interrogation sur un état de vie, sur la recherche d’un compagnonnage, quand l’on commence de comprendre que la beauté ou l’amour ne sont pas un « tout-fait » reçu ou conquis mais un don mutuel, que nous nous donnons la beauté, en couple, dans toute une génération, une civilisation, un pays. Parabole de l’étreinte sexuelle pour ceux qui ont, par grâce et par liberté, ce mode de rencontre, d’expression et de soin de l’autre ; elle nous fait entrer dans une autre forme de vie quand cesse la prédation et l’attention à soi et aux victoires (soi-disant) de la conquête pour être enfin et essentiellement l’attention extrême à l’autre et la reconnaissance pour l’autre du soin qu’il a de nous. Cela et la vie spirituelle, en commencement d’un nouveau stade d’exercice de la liberté et de notre faculté de louer pour ce que nous recevons, s’apelle-t-il la maturité ? est-ce fonction de l’expérience ? de l’âge ? voire d’un assouplissement des circonstances mieux reçues et mieux criblées ? je ne sais pas. Car j’éprouve plus encore ma dépendance de dieu et ma responsabilité vis-à-vis de ceux/celles que j’aime ou que les circonstances me confient, comme je leur suis sans doute, moi et mes aimées confié. Prier comme on respire, pour respirer. Méditation-lecture comme à présent, sorte de préalable et de mise en place des matériaux, avant utilisation et calme, silence. Contemplation. Oraison. Chemin. Dialogue décisif de notre devancier et introducteur en Dieu, Dieu lui-même, Jésus-Christ avec ses détracteurs permanents, surtout quand il accomplit des miracles individuels (les collectifs comme les multiplications des paix, poussent la foule à le couronner, on voit bien pourquoi…) : vous dites que c’est par Béelzéboul que j’expulse les démons. Et si c’est par Béelzéboul que moi, je les expulse, vos disciples, par qui les expulsent ? C’est pourquoi ils seront eux-mêmes, vos juges. Mais si c’est par le doigt de Dieu que j’expulse les démons, c’est donc que le règne de Dieu est survenu pour vous. D’explication de Dieu que par Dieu, mais mots et dialectiques en nos langages et en nos formes rationnelles de pensée : si Satan lui aussi est divisé, comment son royaume tiendra-t-il ? Ces préalables et discussions évacués, Jésus conclut en leçon de vie. Celui qui n’est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. La réalité de l’histoire – vêcue et attestée par l’Ecriture puis par l’hagiographie des saints (de toutes religions ou acceptions) – des relations entre Dieu et les hommes, est que l’affirmation du Christ est de principe, mais que Dieu nous rattrape, nous donne de multiples nouvelles chances jusques dans notre mort dont nous savons que l’issue est lumineuse et miséricordieuse – la loi du talion n’est qu’humaine, elle sert parfois d’exemple dans les dires circonstanciels de Dieu, elle n’est pas le comportement divin. Nos dispersions peuvent toujours faire bouquet, nos cendres faire encens. Jérémie a un coup de déprime : ils n’ont pas écouté, ils n’ont pas prêté l’oerille, ils ont suivi les mauvais desseins de leur cœur obstiné, ils ont reculé au lieu d’avancer… la fidélité est morte, on n’en parle plus. Soit, mais Dieu s’incarne par son Fils, celui-ci guérit et enseigne, prenant l’humanité là où elle en est : c’est donc que le règne de Dieu est survenu pour vous. Notre prière principale – le Pater – est donc exaucée : que votre règne arrive. Ainsi soit-il ! prière héritée et prière fondatrice.

[1] - Jérémie VII 23 à 28 ; psaume XCV ; évangile selon saint Luc XI 14 à 23

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