mercredi 15 juillet 2009

il avait fait un détour - textes du jour

Prier… le Seigneur fait œuvre de justice, il défend le droit des opprimés. En toutes lettres : justice, les opprimés ont un droit. Feu de la Bible, quasi-conversion de ce juriste soviétique saisi par saint Paul et les thèmes de celui-ci sur l’esclavage. Sujet qui depuis quelque temps est devenu, pour moi grâce à d’autres, une des clés de ma lecture mauritanienne. Personne ne connaît le Fils sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. Programme social simplissime, chemin de la connaissance de Dieu, laquelle emporte la compréhension entière, au moins d’intuition, du réel… le Paradis dans ses structures fondamentales déjà données par les images de la Genèse. Et révélation cardinale non en forme de discours, selon l’évangéliste, mais par la prière. La prière de Dieu fait homme. Ce moine que nous aimons, veut dédier son éventuelle fondation à la louange, ce sera l’œuvre, la mission et le charisme de celle-ci : nous y sommes. Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange. Celle du Christ pour son Père se fonde sur la relation de Dieu avec les hommes : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bonté. La faculté décisive de l’homme est cette intelligence qui, quand elle reçoit la compréhension et la connaissance de Dieu, introduit l’homme dans la vie divine, dans l’essence-même de Dieu, la création et le créateur ne font alors plus qu’un. Non par appréhension humaine, le geste d’Eve suivant le tentateur, mais par situation humble du tout qui accueille. Parabole quotidienne que nous donne notre fille pour qui d’ailleurs tout est accueil, tout est envie de participation, tandis que vanité ou humilité n’ont pas de sens. Elle coincide avec sa situation de petite fille de quatre ans neuf mois, simplement. Je suis avec toi. Relation à Dieu qui suppose tout de même quelque disposition, quelque initiative de notre part. La curiosité d’Eve bien mal placée, celle de Moïse décisive et salvifique. Moteur du péché et de l’art, de l’érotisme et de la spéculation, la curiosité, une certaine insatisfaction ou un certain appétit ? la définition importe moins que le mouvement. Nos projets sont changés. Je vais faire un détour pour voir cette chose extraordinaire : pourquoi le buisson ne brûle-t-il pas ? Moïse a délibéré, Eve non. Le grand : Me voici qui hante l’Ecriture et celle-ci, à un verset près [1] se clôt par : Viens Seigneur Jésus… Eve prise dans le rituel, le récite au tentateur. Elle est vulnérable à tout message de ses sens, elle a une superstructure et elle a une intimité, elle n’est pas unifiée [2]. Pas la moindre réflexion, pas la moindre analyse, pas la moindre conscience de ce qu’elle vivait avant la tentation ni du risque qu’elle prend, elle est tout d’une pièce. Ils connurent qu’ils étaient nus, dépourvus de sens spirituel bien plus que de vêtement. Moïse au contraire a compris et entend. Il craignait de porter son regard sur Dieu, peur toute différente de celle d’Adam et Eve se cachant. Moïse est pieux et il se connaît : Qui suis-je pour aller trouver Pharaon ? alors même qu’il est très bien placé puisqu’il est son petit-fils adoptif, élevé à sa cour et en sa présence. L’Ange lui apparut… Moïse regarda… Dieu jusques là considérait le cœur humain et évaluait la conduite d’une vie, dans l’aventure de Moïse il voit la réaction, la réponse, à nu. Le Seigneur vit qu’il avait fait un détour. Et alors se noue le dialogue de toute vie : Moïse ! Moïse ! … Me voici … Je suis avec toi… L’appel clair et distinct, répété. Pas d’erreur. L’homme s’avance et se donne, disponible totalement. L’alliance aussitôt est définitive. L’histoire, grande et petite, car toute histoire de vie est grande, commence. Va ! je t’envoie… [3] Postcommunion, action de grâces, relevailles.

[1] - Apocalypse XXII 20

[2] - Genèse III 1 à 6

[3] - Exode III 1 à 12 passim ; psaume CIII ; évangile selon saint Matthieu XI 25 à 27

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