Je vais donc continuer… et ces deux
expériences n’en font qu’une : la grâce se manifeste par des
choses minuscules que je suis seul pour moi, que nous sommes
seuls pour nous à percevoir. La grâce est personnelle si
souvent, adaptée, proportionnée. C'est pour cela qu'elle est
efficiente et universelle.
Cette commémoration des fidèles
défunts… et de ceux qui ne sont pas fidèles, par rapport à
quoi… si je suis croyant, oui, mon infidélité est grave car
elle est référencée. Homélie de Jean Paul II pour cette
commémoration… je préfère celle de l’évêché de Quimper
(admirable wikipédia, donnant un sommaire
d’une trentaine au moins d’homélies sur le « sujet »). Le
purgatoire, les indulgences… je reprendrai LUTHER, la saga
du Pléiade que j’avais offert à notre cher Denis… le
protestant d’âme, qu’il n’a jamais lu et que son
« héritier » a piqué pour ne jamais le lire, mais cela lui
parut de valeur… n’importe, purgatoire, enfer. Il n’y pas besoin d’une
dogmatique de la souffrance ni du mal, nous les
expérimentons, en petit ou en grand chaque jour. La
révélation et la promesse ne sont pas la punition, mais le
bonheur. Nous sommes rachetés, donc… car nos efforts, de
croyants ou d’incroyants, quand ceux-ci le sont par
conviction, par parcours, par expérience et non par la
déliquescence de la distraction à tous les sens de ce terme,
nos efforts ne seront jamais tels que nous méritions par
nous-mêmes le rachat et d’éviter l’enfer. L’enfer et le
purgatoire, d’ailleurs, ne sont pas dans le crédo. Sans
doute, Jésus est-il descendu aux enfers, mais quelle
acception ? et l’attente du dernier pour le jugement…
jugement universel, jugement particulier… ce me semble du
juridisme, ce n’est pas objet ni surtout chemin de foi. Il
me semble que nous pouvons et devons, si nous le pouvons,
souhaiter sans cesse plus vive et intime notre relation à
Dieu par Son Fils Jésus Christ, dans la lumière et le
discernement de l’Esprit Saint, nous tous en Eglise, nous
tous en humanité, sœurs et frères, ascendants et descendants
de condition humaine, nous tous créés, mortels et appelés à
participer – c’est la révélation chrétienne, plus précise
encore que le judaïsme – à la vie divine. Bien plus que par
miséricorde de Dieu, mais tout simplement parce que nous en
sommes aimés, chéris, tous chacun que nous sommes, tous
universellement, vivants et morts. En revanche,
responsabilité et liberté : sûrement. Les conséquences de
nos erreurs, de nos manques, de notre péché : à Dieu, nous
L’en prions, de s’en charger. Et n’est-ce pas ce qu’Il a
fait, en venant chez nous…
Prier… Foi et espérance. Vois ma misère et ma peine, enlève
tous mes péchés. Garde mon âme, délivre-moi ; je m’abrite en
toi : épargne-moi la honte. [1]
Le texte de saint Jean
ne doit pas être sollicité. Il y a deux éléments distincts :
la miséricorde, la prédilection, celui qui vient à moi,
je ne vais pas le jeter dehors… que celui qui voit le Fils et
croit en lui ait la vie éternelle ; et moi, je le
ressusciterai au dernier jour. L’autre affirmation est
la volonté du Père et ses propres choix… tous ceux que
me donne le Père viendront à moi… je suis descendu du ciel
pour faire non pas ma volonté, mais la volonté de Celui qui
m’a envoyé. Or, telle est la volonté de celui qui m’a envoyé :
que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je
les ressuscite au dernier jour. Telle est la volonté est la
volonté de mon Père… suivent
chaque fois ces deux mouvements, la protection, la
responsabilité du Christ nous prenant en charge, nous
ressuscitant au dernier jour, et notre liberté ou notre
destinée (nous sommes donnés par le Père à Son Fils) : aller
à Lui, Le voir, croire en Lui. Paul tient pour ce tribunal
de notre liberté : nous comparaîtrons devant le tribunal de
Dieu… ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu de soi-même.
Religion de la peur… la damnation : issue de toute vie ? ou
énergique poussée vers l’absolu dès ici-bas : tout faire
pour… tout donner et nous dépouiller de tout pour… Certitude
plus clair et plus réconfortante : aucun d’entre nous
ne vit pour soi-même, et aucun ne meurt pour soi-même : si
nous vivons, nous vivons pour le Seigneur ; si nous mourons,
nous mourons pour le Seigneur. Ainsi, dans notre vie comme
dans notre mort, nous appartenons au Seigneur. Oui. Et prier donc… ce
jour-ci particulièrement.
[1]
- Isaïe XXV 7 à 9 ; psaume
XXV ; Paul aux Romains XIX 7 à 12 ; évangile selon saint
Jean VI 37 à 40
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