mercredi 2 novembre 2016

dans notre vie comme dans notre mort, nous appartenons au Seigneur - textes du jour

Mercredi 2 Novembre 2016

Je vais donc continuer… et ces deux expériences n’en font qu’une : la grâce se manifeste par des choses minuscules que je suis seul pour moi, que nous sommes seuls pour nous à percevoir. La grâce est personnelle si souvent, adaptée, proportionnée. C'est pour cela qu'elle est efficiente et universelle.
 Cette commémoration des fidèles défunts… et de ceux qui ne sont pas fidèles, par rapport à quoi… si je suis croyant, oui, mon infidélité est grave car elle est référencée. Homélie de Jean Paul II pour cette commémoration… je préfère celle de l’évêché de Quimper (admirable wikipédia, donnant un sommaire d’une trentaine au moins d’homélies sur le « sujet »). Le purgatoire, les indulgences… je reprendrai LUTHER, la saga du Pléiade que j’avais offert à notre cher Denis… le protestant d’âme, qu’il n’a jamais lu et que son « héritier » a piqué pour ne jamais le lire, mais cela lui parut de valeur… n’importe, purgatoire, enfer. Il n’y  pas besoin d’une dogmatique de la souffrance ni du mal, nous les expérimentons, en petit ou en grand chaque jour. La révélation et la promesse ne sont pas la punition, mais le bonheur. Nous sommes rachetés, donc… car nos efforts, de croyants ou d’incroyants, quand ceux-ci le sont par conviction, par parcours, par expérience et non par la déliquescence de la distraction à tous les sens de ce terme, nos efforts ne seront jamais tels que nous méritions par nous-mêmes le rachat et d’éviter l’enfer. L’enfer et le purgatoire, d’ailleurs, ne sont pas dans le crédo. Sans doute, Jésus est-il descendu aux enfers, mais quelle acception ? et l’attente du dernier pour le jugement… jugement universel, jugement particulier… ce me semble du juridisme, ce n’est pas objet ni surtout chemin de foi. Il me semble que nous pouvons et devons, si nous le pouvons, souhaiter sans cesse plus vive et intime notre relation à Dieu par Son Fils Jésus Christ, dans la lumière et le discernement de l’Esprit Saint, nous tous en Eglise, nous tous en humanité, sœurs et frères, ascendants et descendants de condition humaine, nous tous créés, mortels et appelés à participer – c’est la révélation chrétienne, plus précise encore que le judaïsme – à la vie divine. Bien plus que par miséricorde de Dieu, mais tout simplement parce que nous en sommes aimés, chéris, tous chacun que nous sommes, tous universellement, vivants et morts. En revanche, responsabilité et liberté : sûrement. Les conséquences de nos erreurs, de nos manques, de notre péché : à Dieu, nous L’en prions, de s’en charger. Et n’est-ce pas ce qu’Il a fait, en venant chez nous…  
Prier…  Foi et espérance. Vois ma misère et ma peine, enlève tous mes péchés. Garde mon âme, délivre-moi ; je m’abrite en toi : épargne-moi la honte. [1] Le texte de saint Jean ne doit pas être sollicité. Il y a deux éléments distincts : la miséricorde, la prédilection, celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors… que celui qui voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. L’autre affirmation est la volonté du Père et ses propres choix… tous ceux que me donne le Père viendront à moi… je suis descendu du ciel pour faire non pas ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. Or, telle est la volonté de celui qui m’a envoyé : que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. Telle est la volonté est la volonté de mon Père… suivent chaque fois ces deux mouvements, la protection, la responsabilité du Christ nous prenant en charge, nous ressuscitant au dernier jour, et notre liberté ou notre destinée (nous sommes donnés par le Père à Son Fils) : aller à Lui, Le voir, croire en Lui. Paul tient pour ce tribunal de notre liberté : nous comparaîtrons devant le tribunal de Dieu… ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu de soi-même. Religion de la peur… la damnation : issue de toute vie ? ou énergique poussée vers l’absolu dès ici-bas : tout faire pour… tout donner et nous dépouiller de tout pour… Certitude plus clair et plus réconfortante : aucun d’entre nous ne vit pour soi-même, et aucun ne meurt pour soi-même : si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur ; si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Ainsi, dans notre vie comme dans notre mort, nous appartenons au Seigneur. Oui. Et prier donc… ce jour-ci particulièrement.


[1] - Isaïe XXV 7 à 9 ; psaume XXV ; Paul aux Romains XIX 7 à 12 ; évangile selon saint Jean VI 37 à 40

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