mardi 15 novembre 2016

saint Albert le Grand . 1193 + 1280



évêque et docteur de l'Église


Albert le Grand naît aux environs d'Augsbourg de parents riches. Dès son enfance, il montra dans ses études une rare perspicacité ; le goût des sciences lui fit abandonner les traditions chevaleresques de sa famille et le conduisit à l'université de Padoue où il sut tempérer son ardeur pour l'étude par une vive piété.

À l'âge de trente ans, encore incertain de son avenir, mais inspiré par la grâce, il alla se jeter aux pieds de la très Sainte Vierge, et crut entendre la céleste Mère lui dire : « Quitte le monde et entre dans l'ordre de Saint Dominique. » Dès lors, Albert n'hésita plus, et malgré les résistances de sa famille, il entra au noviciat des Dominicains. Tels furent bientôt ses progrès dans la science et la sainteté, qu'il dépassa ses maîtres eux-mêmes.

Muni du titre de docteur en théologie, il fut envoyé à Cologne, où sa réputation lui attira pendant longtemps de nombreux et illustres disciples. Mais un seul suffirait à sa gloire, c'est saint Thomas d'Aquin.

Ce jeune religieux, déjà tout plongé dans les plus hautes études théologiques, était silencieux parmi les autres au point d'être appelé par ses condisciples : « le Bœuf muet de Sicile ». Mais Albert les fit taire en disant : « Les mugissements de ce bœuf retentiront dans le monde entier. »

De Cologne, Albert fut appelé à l'Université de Paris avec son cher disciple. C'est là que son génie parut dans tout son éclat et qu'il composa un grand nombre de ses ouvrages. Plus tard l'obéissance le ramène en Allemagne comme provincial de son Ordre ; il dit adieu, à sa cellule, à ses livres, à ses nombreux disciples, et voyage sans argent, toujours à pied, à travers un immense territoire pour visiter les nombreux monastères soumis à sa juridiction. Il était âgé de soixante-sept ans quand il dut se soumettre à l'ordre formel du pape et accepter, en des circonstances difficiles, le siège épiscopal de Ratisbonne ; là, son zèle infatigable ne fut récompensé que par de dures épreuves où se perfectionna sa vertu.

Rendu à la paix dans un couvent de son Ordre, il lui fallut bientôt, à l'âge de soixante-dix ans, reprendre ses courses apostoliques. Enfin il put rentrer définitivement dans la retraite pour se préparer à la mort. On s'étonne que, parmi tant de travaux, de voyages et d'œuvres de zèle, Albert ait pu trouver le temps d'écrire sur les sciences, la philosophie et la théologie des ouvrages qui ne forment pas moins de vingt et un volumes in-folio, et on peut se demander ce qui a le plus excellé en lui du savant, du saint ou de l'apôtre.

Il mourut âgé de quatre-vingt-sept ans, le 15 novembre 1280 ; son corps fut enterré à Cologne dans l'église des dominicains. Il lui a fallu attendre jusqu'au 16 décembre 1931 les honneurs de la canonisation et l'extension de son culte à l'Église universelle. En proclamant sa sainteté, le pape Pie XI y ajouta le titre si glorieux et si bien mérité de docteur de l'Église.

 Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape Benoît XVI :


©Evangelizo.org




 





©Evangelizo.org 2001-2016



BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Place Saint-Pierre
Mercredi 24 mars 2010
 
Saint Albert le Grand
Chers frères et sœurs,
L'un des plus grands maîtres de la théologie médiévale est saint Albert le Grand. Le titre de « grand » (magnus), avec lequel il est passé à l'histoire, indique l'étendue et la profondeur de sa doctrine, qu'il associa à la sainteté de sa vie. Mais ses contemporains déjà n'hésitaient pas à lui attribuer des titres d'excellence; l'un de ses disciples, Ulrich de Strasbourg, le définit comme « merveille et miracle de notre temps ».
Il naquit en Allemagne au début du XIIIe siècle, et tout jeune encore, il se rendit en Italie, à Padoue, siège de l'une des plus célèbres universités du moyen-âge. Il se consacra à l'étude de ce que l'on appelle les « arts libéraux »: grammaire, rhétorique, dialectique, arithmétique, géométrie, astronomie et musique, c'est-à-dire de la culture générale, manifestant cet intérêt typique pour les sciences naturelles, qui devait bientôt devenir le domaine de prédilection de sa spécialisation. Au cours de son séjour à Padoue, il fréquenta l'église des dominicains, auxquels il s'unit par la suite avec la profession des vœux religieux. Les sources hagiographiques font comprendre qu'Albert a pris cette décision progressivement. Le rapport intense avec Dieu, l'exemple de sainteté des frères dominicains, l'écoute des sermons du bienheureux Jourdain de Saxe, successeur de saint Dominique à la tête de l'Ordre des prêcheurs, furent les facteurs décisifs qui l'aidèrent à surmonter tout doute, vainquant également les résistances familiales. Souvent, dans les années de notre jeunesse, Dieu nous parle et nous indique le projet de notre vie. Comme pour Albert, pour nous tous aussi, la prière personnelle nourrie par la Parole du Seigneur, l'assiduité aux sacrements et la direction spirituelle donnée par des hommes éclairés sont les moyens pour découvrir et suivre la voix de Dieu. Il reçut l'habit religieux des mains du bienheureux Jourdain de Saxe.
Après son ordination sacerdotale, ses supérieurs le destinèrent à l'enseignement dans divers centres d'études théologiques liés aux couvents des Pères dominicains. Ses brillantes qualités intellectuelles lui permirent de perfectionner l'étude de la théologie à l'Université la plus célèbre de l'époque, celle de Paris. Albert entreprit alors l'activité extraordinaire d'écrivain, qu'il devait poursuivre toute sa vie.
Des tâches prestigieuses lui furent confiées. En 1248, il fut chargé d'ouvrir une université de théologie à Cologne, l'un des chefs-lieux les plus importants d'Allemagne, où il vécut à plusieurs reprises, et qui devint sa ville d'adoption. De Paris, il emmena avec lui à Cologne un élève exceptionnel, Thomas d'Aquin. Le seul mérite d'avoir été le maître de saint Thomas d'Aquin suffirait pour que l'on nourrisse une profonde admiration pour saint Albert. Entre ces deux grands théologiens s'instaura un rapport d'estime et d'amitié réciproque, des attitudes humaines qui contribuent beaucoup au développement de la science. En 1254, Albert fut élu provincial de la « Provincia Teutoniae » – teutonique – des Pères dominicains, qui comprenait des communautés présentes dans un vaste territoire du centre et du nord de l'Europe. Il se distingua par le zèle avec lequel il exerça ce ministère, en visitant les communautés et en rappelant constamment les confrères à la fidélité, aux enseignements et aux exemples de saint Dominique.
Ses qualités n'échappèrent pas au pape de l'époque, Alexandre IV, qui voulut Albert pendant un certain temps à ses côtés à Anagni – où les papes se rendaient fréquemment – à Rome même et à Viterbe, pour bénéficier de ses conseils théologiques. Ce même souverain pontife le nomma évêque de Ratisbonne, un grand et célèbre diocèse, qui traversait toutefois une période difficile. De 1260 à 1262, Albert accomplit ce ministère avec un dévouement inlassable, réussissant à apporter la paix et la concorde dans la ville, à réorganiser les paroisses et les couvents, et à donner une nouvelle impulsion aux activités caritatives.
Dans les années 1263-1264, Albert prêcha en Allemagne et en Bohême, envoyé par le pape Urbain IV, pour retourner ensuite à Cologne et reprendre sa mission d'enseignant, de chercheur et d'écrivain. Etant un homme de prière, de science et de charité, il jouissait d'une grande autorité dans ses interventions, à l'occasion de divers événements concernant l'Eglise et la société de l'époque: ce fut surtout un homme de réconciliation et de paix à Cologne, où l'archevêque était entré en opposition farouche avec les institutions de la ville; il se prodigua au cours du déroulement du II Concile de Lyon, en 1274, convoqué par le pape Grégoire X pour favoriser l'union avec les Grecs, après la séparation du grand schisme d'Orient de 1054; il éclaircit la pensée de Thomas d'Aquin, qui avait rencontré des objections et même fait l'objet de condamnations totalement injustifiées.
Il mourut dans la cellule de son couvent de la Sainte-Croix à Cologne en 1280, et il fut très vite vénéré par ses confrères. L'Eglise le proposa au culte des fidèles avec sa béatification, en 1622, et avec sa canonisation, en 1931, lorsque le pape Pie XI le proclama Docteur de l'Eglise. Il s'agissait d'une reconnaissance sans aucun doute appropriée à ce grand homme de Dieu et éminent savant non seulement dans le domaine des vérités de la foi, mais dans de très nombreux autres domaines du savoir; en effet, en regardant le titre de ses très nombreuses œuvres, on se rend compte que sa culture a quelque chose de prodigieux, et que ses intérêts encyclopédiques le conduisirent à s'occuper non seulement de philosophie et de théologie, comme d'autres contemporains, mais également de toute autre discipline alors connue, de la physique à la chimie, de l'astronomie à la minéralogie, de la botanique à la zoologie. C'est pour cette raison que le pape Pie XII le nomma patron de ceux qui aiment les sciences naturelles et qu'il est également appelé « Doctor universalis », précisément en raison de l'ampleur de ses intérêts et de son savoir.
Les méthodes scientifiques utilisées par saint Albert le Grand ne sont assurément pas celles qui devaient s'affirmer au cours des siècles suivants. Sa méthode consistait simplement dans l'observation, dans la description et dans la classification des phénomènes étudiés, mais ainsi, il a ouvert la porte pour les travaux à venir.
Il a encore beaucoup à nous enseigner. Saint Albert montre surtout qu'entre la foi et la science il n'y a pas d'opposition, malgré certains épisodes d'incompréhension que l'on a enregistrés au cours de l'histoire. Un homme de foi et de prière comme saint Albert le Grand, peut cultiver sereinement l'étude des sciences naturelles et progresser dans la connaissance du micro et du macrocosme, découvrant les lois propres de la matière, car tout cela concourt à abreuver sa soif et à nourrir son amour de Dieu. La Bible nous parle de la création comme du premier langage à travers lequel Dieu – qui est intelligence suprême – nous révèle quelque chose de lui. Le Livre de la Sagesse, par exemple, affirme que les phénomènes de la nature, dotés de grandeur et de beauté, sont comme les œuvres d'un artiste, à travers lesquelles, par analogie, nous pouvons connaître l'Auteur de la création (cf. Sg 13, 5). Avec une comparaison classique au Moyen-âge et à la Renaissance, on peut comparer le monde naturel à un livre écrit par Dieu, que nous lisons selon les diverses approches de la science (cf. Discours aux participants à l'Assemblée plénière de l'Académie pontificale des sciences, 31 octobre 2008). En effet, combien de scientifiques, dans le sillage de saint Albert le Grand, ont mené leurs recherches inspirés par l'émerveillement et la gratitude face au monde qui, à leurs yeux de chercheurs et de croyants, apparaissait et apparaît comme l'œuvre bonne d'un Créateur sage et aimant! L'étude scientifique se transforme alors en un hymne de louange. C'est ce qu'avait bien compris un grand astrophysicien de notre époque, Enrico Medi, et qui écrivait: « Oh, vous mystérieuses galaxies..., je vous vois, je vous calcule, je vous entends, je vous étudie, je vous découvre, je vous pénètre et je vous recueille. De vous, je prends la lumière et j'en fais de la science, je prends le mouvement et j'en fais de la sagesse, je prends le miroitement des couleurs et j'en fais de la poésie; je vous prends vous, étoiles, entre mes mains, et tremblant dans l'unité de mon être, je vous élève au-dessus de vous-mêmes, et en prière je vous présente au Créateur, que seulement à travers moi, vous étoiles, vous pouvez adorer » (Le opere. Inno alla creazione).
Saint Albert le Grand nous rappelle qu'entre science et foi une amitié existe et que les hommes de science peuvent parcourir à travers leur vocation à l'étude de la nature, un authentique et fascinant parcours de sainteté.
Son extraordinaire ouverture d'esprit se révèle également dans une opération culturelle qu'il entreprit avec succès: l'accueil et la mise en valeur de la pensée d'Aristote. A l'époque de saint Albert, en effet, la connaissance de beaucoup d'œuvres de ce grand philosophe grec ayant vécu au quatrième siècle avant Jésus Christ, en particulier dans le domaine de l'éthique et de la métaphysique, était en effet en train de se répandre. Celles-ci démontraient la force de la raison, elles expliquaient avec lucidité et clarté le sens et la structure de la réalité, son intelligibilité, la valeur et la fin des actions humaines. Saint Albert le Grand a ouvert la porte à la réception complète de la philosophie d'Aristote dans la philosophie et la théologie médiévales, une réception élaborée ensuite de manière définitive par saint Thomas. Cette réception d'une philosophie, disons, païenne pré-chrétienne, fut une authentique révolution culturelle pour cette époque. Pourtant, beaucoup de penseurs chrétiens craignaient la philosophie d'Aristote, la philosophie non chrétienne, surtout parce que celle-ci, présentée par ses commentateurs arabes, avait été interprétée de manière à apparaître, au moins sur certains points, comme tout à fait inconciliable avec la foi chrétienne. Il se posait donc un dilemme: foi et raison sont-elles ou non en conflit l'une avec l'autre?
C'est là que réside l'un des grands mérites de saint Albert: avec une rigueur scientifique il étudia les œuvres d'Aristote, convaincu que tout ce qui est vraiment rationnel est compatible avec la foi révélée dans les Saintes Ecritures. En d'autres termes, saint Albert le Grand a ainsi contribué à la formation d'une philosophie autonome, distincte de la théologie et unie à elle uniquement par l'unité de la vérité. Ainsi est apparue au XIIIe siècle une distinction claire entre ces deux savoirs, philosophie et théologie qui, en dialogue entre eux, coopèrent de manière harmonieuse à la découverte de la vocation authentique de l'homme, assoiffé de vérité et de béatitude: et c'est surtout la théologie, définie par saint Albert comme une « science affective », qui indique à l'homme son appel à la joie éternelle, une joie qui jaillit de la pleine adhésion à la vérité.
Saint Albert le Grand fut capable de communiquer ces concepts de manière simple et compréhensible. Authentique fils de saint Dominique, il prêchait volontiers au peuple de Dieu, qui était conquis par sa parole et par l'exemple de sa vie.
Chers frères et sœurs, prions le Seigneur pour que ne viennent jamais à manquer dans la sainte Eglise de doctes théologiens, pieux et savants comme saint Albert le Grand et pour que ce dernier aide chacun de nous à faire sienne la « formule de la sainteté » qu'il adopta dans sa vie: « Vouloir tout ce que je veux pour la gloire de Dieu, comme Dieu veut pour sa gloire tout ce qu'Il veut », soit se conformer toujours à la volonté de Dieu pour vouloir et faire tout, seulement et toujours pour Sa gloire.

*
*                       *

wikipédia à jour au 12 novembre 2016

Albert le Grand

Albert le Grand
Image illustrative de l'article Albert le Grand
Albertus Magnus, fresque de Tommaso da Modena (1332)
Saint et Docteur de l'Église
Naissance
entre 1193 et 1206
Lauingen
Décès
Nationalité
Allemande
Ordre religieux
Fête
15 novembre
Saint patron
des scientifiques et savants
Saint Albert le Grand (dont le nom est Albrecht von Bollstädt), aussi connu sous le nom de Albert de Cologne ou Albertus Magnus, né autour de l'an 1200 en Bavière et mort le 15 novembre 1280 à Cologne (Allemagne), était un frère dominicain, philosophe, théologien, naturaliste, chimiste. Évêque de Ratisbonne durant trois ans (1260-1263), il préfera retourner à l'enseignement et fut professeur de renom au XIIIe siècle. Le plus célèbre de ses disciples est saint Thomas d'Aquin.
Homme de grande culture, il a laissé une œuvre scientifique d’une vaste ampleur, particulièrement brillante dans le domaine des sciences naturelles. Il a également répandu, comme Boèce et Jacques de Venise, des textes d'Aristote en Occident et a laissé une somme de théologie qui a servi de modèle à la Somme théologique de Thomas d'Aquin.

Sommaire

Biographie

Albert le Grand est né Albert de Bollstaedt à Lauingen en Souabe entre 1193 et 1206, sans doute en 1193. Il est mort à Cologne en 1280. Il a introduit dans les universités d’Europe les sciences grecques et arabes. Il était déjà surnommé « le Grand » de son vivant. Il est fêté le 15 novembre.
Après des études de lettres et de médecine en Italie du Nord (Venise, Padoue), il entre, en 1223, à Padoue1, dans l'ordre des Dominicains. Il part étudier la théologie peut-être à Paris avant 1233, en tout cas à Cologne, où il l'enseigne dès 1228. Ses premiers travaux sont des commentaires du Pseudo-Denys l'Aréopagite. Il professe ensuite à Hildesheim, à Fribourg-en-Brisgau, à Strasbourg, et, en 1241, à Paris, à l'Université de Paris, au premier couvent dominicain de la rue Saint Jacques (Collège des Jacobins, sous l'autorité de Guéric de Saint-Quentin. Il y obtient, en 1245, un poste de maître de théologie : il est maître régent, en place de Guéric de Saint-Quentin, jusqu'en 1248. À Paris (trois ans) et à Cologne (quatre ans, jusqu'en 1252) il a pour élève le jeune Thomas d'Aquin (1225-1274). Albert fonde en 1248 pour les dominicains de Cologne l’École supérieure de théologie (Studium generale), qu'il dirige comme maître régent jusqu'en 1254.
Au cours du XIIIe siècle, les ouvrages d'Aristote sont redécouverts en Occident, principalement par l'intermédiaire de traducteurs arabes. C'est au cours de son séjour à Paris qu'Albert le Grand se familiarise avec les écrits du philosophe grec qui vont influencer toute son œuvre. En effet, la plupart de ses travaux consistent à paraphraser Aristote, tout en y ajoutant parfois quelques commentaires2.
En 1250, il traite de l'arc-en-ciel dans son ouvrage De Iride. Entre 1250 et 1254, il écrit ses deux contributions à l'alchimie : les Meteora et le De mineralibus3. En 1252, il devient conciliateur, en l'occurrence entre la ville de Cologne et son archevêque. De 1254 à juin 1257 il est élu provincial (supérieur dirigeant un ensemble de monastères) de Germanie (la province de Teutonie), ce qui l'oblige à visiter à pied une cinquantaine de monastères. En 1256-1257, il réside auprès de la curie pontificale, probablement en qualité de lecteur du studium de la curie. En 1257, il redevient enseignant à Cologne. En 1259, au chapitre général de l'ordre des dominicains de Valenciennes, il organise avec Thomas d'Aquin et d'autres frères, les études des Frères prêcheurs.
Évêque de Ratisbonne, 1261
En 1260, il fut nommé évêque de Ratisbonne par le pape Alexandre IV, mais, après trois ans, il demande au pape Urbain IV et obtient de celui-ci la permission d'abandonner sa charge. Maintenu à la curie, il est chargé, en 1263, comme prédicateur, de relancer, « en Allemagne, Bohême et autres pays de langue allemande », la croisade (la septième se termine en 1254), jusqu'en octobre 1264. Il retourne à l'enseignement et aux conciliations : à Würzbourg (1264), à Strasbourg (1267), à Cologne (1270).
Ne se contentant pas de contester ponctuellement les travaux d'Aristote, il entreprend une encyclopédie d'ambition comparable De animalibus. Elle comprend :
Ce vaste traité, achevé vers 1270, comprend 26 livres. Les 19 premiers sont des commentaires de l'œuvre d'Aristote, les suivants sont consacrés aux animaux qui marchent, volent, nagent et rampent dans une classification inspirée de Pline l'Ancien. Dans ces derniers livres, il puise largement dans les matériaux du Liber de natura rerum de Thomas de Cantimpré. Cette œuvre qui restera isolée dans son temps tranche sur celles de ses prédécesseurs comme Isidore de Séville et comprend beaucoup plus de descriptions fondées sur des observations réelles.
Il n'empêche que pour encore longtemps la zoologie restera une branche de la théologie dans laquelle les animaux seront étudiés pour les symboles divins qu'ils véhiculent.
Albert le Grand écrit également des encyclopédies semblables pour les minéraux, le De mineralibus et pour les végétaux, le De vegetabilibus. Ce dernier ouvrage comprend une étude sur les effets respectifs de la lumière et de la température sur la croissance des végétaux, ainsi que la question des greffes.Albert Le Grand découvre l'arsenic
Ces œuvres sont riches en enseignements historiques et nous apprennent par exemple qu'Albert ne connaissait l'usage du salpêtre que pour la fabrication de l'acide nitrique ou encore que l'ortie était encore citée comme fibre textile à cette époque4.
En 1274 il participe au concile de Lyon. En 1275, il inaugure l'abbaye Saint-Vit de Mönchengladbach. « Vers 1276-1277 il aurait accompli un ultime voyage à Paris en vue d'apaiser (ce fut en vain) l'hostilité des théologiens de l'université à l'endroit de ces philosophies grecques et arabes qu'il avait plus que quiconque contribué à faire connaître » (É.-H. Weber).
Il meurt à Cologne le 15 novembre 1280.

Après sa mort

L'histoire le retient souvent comme « Docteur universel », en compagnie du « Docteur angélique » (son propre élève saint Thomas d'Aquin), du « Docteur séraphique » (saint Bonaventure) et du « Docteur admirable » (le franciscain Roger Bacon, critique comme lui d'Aristote envers qui saint Thomas d'Aquin avait eu davantage d'indulgence). Ce qui donna naissance à l'idée selon laquelle « pendant longtemps, la philosophie a consisté essentiellement en une rédaction de notes de bas de page dans l'œuvre d'Aristote ».[réf. nécessaire] (détournement d'une réflexion d'Alfred North Whitehead sur Platon).
La rue Maître-Albert dans le 5e arrondissement de Paris porte son nom en hommage depuis 1844. La place Maubert tiendrait son nom d'une déformation de Maître Albert. Une plaque commémorant son souvenir orne l'entrée du couvent Saint-Jacques en l'église Saint-Étienne-du-Mont5.

Contributions

Philosophie

Étant l'un des premiers à recevoir, commenter et enseigner les textes d'Aristote, son travail philosophique consista surtout à diffuser Aristote et les commentaires émis par Averroès. Il a permis ainsi une seconde diffusion en Occident des philosophies grecques (après Boèce) et une première de ses commentateurs arabes quelque temps avant celle qui entourera la chute de Constantinople (relayé par son disciple Thomas d’Aquin qui pour sa part pas plus qu'Averroès n'en relèvera les erreurs) et à les confronter avec la doctrine chrétienne. Saint Albert se nourrit en effet de sources grecques (Empédocle, Euclide, Platon, Aristote), latines (Sénèque) et arabes (Al-Kindi, Averroes et Avicenne et Alhazen dans ses dernières œuvres)6.

Science

Conçus sur le modèle des traités d’Aristote, ses traités de sciences naturelles condensent les textes grecs et latins commentés et complétés par les Arabes (dans les domaines de l’astronomie, des mathématiques, de la médecine) ; mais Albert ajoute ses propres critiques et observations. Il prône l’expérience, n’hésitant pas à interroger lui-même les spécialistes. Il fut ainsi un inlassable encyclopédiste, qui n'hésitait pas à aller voir et interroger les experts directement.
Ainsi son traité Des Animaux est composé de dix-neuf livres rapportant les données antiques et de sept livres qui sont les fruits de ses observations et de ses enquêtes auprès de chasseurs, fauconniers, baleiniers… Il classe plus de quatre cents espèces végétales (Des Végétaux, cf. Liste des simples du De Vegetabilibus et leurs propriétés). S’autorisant à critiquer Aristote, il corrige chaque fois qu’il le juge utile les erreurs de l’héritage antique.
Pour le traité De mineralibus (Des minéraux), Albert le Grand tire la plupart de la documentation du De virtutibus lapidum d'Arnold de Saxe, qui constitue la 3e partie de son encyclopédie De floribus rerum naturalium7.

Alchimie

par Joos van Gent
Albert le Grand fut-il alchimiste ? Il s'intéresse à l'alchimie dans ses Meteora et dans son De mineralibus, qui datent de 1250 environ. Selon Robert Halleux (Les textes alchimiques, Turnhout, Brepols, 1979, p. 103-104), « le corpus [alchimique] d'Albert le Grand comprend une trentaine de titres ». L. Thorndike et J. R. Partington ont décelé dans son De coelo et mundi et dans ses Météorologiques une grande familiarité avec les thèmes alchimiques. Ceux-ci sont traités longuement dans le De mineralibus (1256). Sur la matière des métaux, il développe, contre Démocrite et Ibn Juljul, la théorie alchimique du soufre et du mercure, qu'il concilie avec les quatre éléments et qu'il reprend à Avicenne. Le Alkimia8 et le Alkimia minor semblent d'Albert. Le Semita recta (« La Voie droite ») est une compilation de la Summa perfectionis du Pseudo-Geber (Paul de Tarente, 1280)9. Ni le De occultis naturae, ni le Compositum de compositis (« Composé des composés », compilé en 1331)10, ni le Libellus de alchimia. Semita recta, ouvrage d'alchimie pratique, clair11, ne sont authentiques12. Voici les principes du Alkimia :
« — L'alchimiste sera discret et silencieux. Il ne révélera à personne le résultat de ses opérations.
— Il habitera loin des hommes une maison particulière, dans laquelle il y aura deux ou trois pièces exclusivement destinées à ses recherches.
— Il choisira les heures et le temps de son travail.
— Il sera patient, assidu, persévérant.
— Il exécutera d'après les règles de l'art les opérations nécessaires.
— Il ne se servira que de vaisseaux (récipients ) en verre ou en poterie vernissée.
— Il sera assez riche pour faire en toute indépendance les dépenses qu'exigent ses recherches.
— Il évitera d'avoir des rapports avec les princes et les seigneurs. »

Magie

Albert le Grand fut-il magicien ? Il le dit : « Bien plus, nous sommes experts en magie. Etiam nos ipsi sumus experti in magicis » (De anima, I, 2, 6 ; éd. Stroick p. 32). Pour Alain de Libera, "qu'est-ce à dire, sinon qu'Albert a lu des livres de magie ?"13 Rien de plus. Il connaît les ouvrages magiques d’Ibn Qurra et le Picatrix. Il a peu pratiqué : « ... vérité que nous avons expérimentée par notre pratique de la magie » (De anima, I). Il parle des sceaux et images occultes, des incantateurs. Mais le Speculum astronomiae, ouvrage de référence pour l'archimage Agrippa de Nettesheim, vient d'un autre, qui est peut-être Richard de Fournival14, vers 1277. Dans son De anima15 il décrit une Minerve de bois, un automate, et cette page a suscité bien des imaginations sur un androïde capable d'exécuter tous les ordres, sur l'apprenti sorcier. « Quant à l'histoire du fameux automate qu'Albert aurait construit et que Thomas d'Aquin aurait détruit, c'est une affabulation datant du XIXe siècle. » (Bernard Husson)16.
Les spécialistes décèlent une évolution dans sa pensée : d’abord Albert le Grand accepte la magie et l’alchimie d’Hermès (De mineralibus, 1251-1254), ensuite il la rejette comme nécromancie, c’est-à-dire magie démoniaque (Summa theologiae, vers 1276). Le fameux livre de magie populaire Le Grand Albert n'est pas de lui, mais il contient certains éléments de son enseignement en gynécologie, vers 1245.

Bibliographie

Textes d'Albert le Grand

74 œuvres sont reconnues authentiques. Les plus connues sont les suivantes (par ordre alphabétique) :
  • Alkymia (Alchimie) : P. Kibre, An alchemical Tract attributed to Albertus Magnus, Isis, 35 (1944), p. 303-316.
  • De Anima (De l'âme, 1254-1257). Opera éd. Borgnet 1890 t. V p. 117-443 (PDF en ligne). Opera omnia, Cologne et Bonn, édi. G. Stroick, t. VII/1, 1968.Manuscrit du XIIIe siècle
  • De animalibus (Des animaux, 1258), lib. XV. Éd. Rome, 1478 ; Venise, 1495 en ligne sur disponible sur Gallica; Opera éd. Borgnet 1890 t. X-XI (PDF en ligne). Trad. an. : Albertus Magnus, On animals : a medieval summa zoologica, Kenneth Kitchell (trad.), Baltimore, Md., 1999. Le chapitre sur les faucons, le De Falconibus, a connu une circulation manuscrite autonome et des traductions médiévales en allemand, en anglais, en catalan, en français et en italien.
  • De causis et processu universitatis (Des causes et de l'émanation de l'univers, 1263-1267). Opera éd. Borgnet t. X p. 361-628 (PDF en ligne). Complément au livre XI de Metaphysicorum libri XIII.
  • Commentaire sur l' Organon d'Aristote : Super duos libros Aristotelis Perihermenias (De l'interprétation) : Opera éd. Borgnet t. I p. 459-809. Super librum priorium Analyticorum primum (Premiers Analytiques, livre I) : t. I p. 459-809. Super secundum (Premiers Analytiques, livre II). Super librum posteriorum Analyticorum primum (Seconds Analytiques, livre I) : t. II p. 1-232. Super secundum (Seconds Analytiques, livre II). Super libros octo Topicorum (Les topiques) : t. II p. 233-524. Super duos Elenchorum) (Réfutations sophistiques) : t. II p. 525-713.
  • Commentarium in « De generatione et corruptione » (Commentaire sur le De la génération et de la corruption d'Aristote, 1252-1256). Opera, éd. Borgnet t. IV, p.  345-476.
  • Commentaires sur l'Ancien Testament : In Psalmos (Opera éd. Borgnet 1890 t. XV-XVII), In Threnos Jeremiae (t. XVIII), In librum Baruch (t. XVIII), In librum Danielis (t. XVIII), In duodecim prophetas minores (t. XIX), In Job (éd. M. Weiss, 1904).
  • Commentaires sur le Nouveau Testament : In Matthaeum (Opera éd. Borgnet 1890 t. XX), In Marcum (Opera éd. Borgnet 1890 t. XXI), In Lucam (Opera éd. Borgnet 1890 t. XXII), In Joannem (Opera éd. Borgnet 1890 t. XXIV), In Apocalypsim (Opera éd. Borgnet 1890 t. XXXVIII)
  • Commentarium in Dionysium Areopagitam 'De caelesti hierarchia'. Opera éd. Borgnet 1890 t. XIV p. 1-468. Sur le Pseudo-Denys l'Aréopagite (La hiérarchie céleste).
  • Commentarium in Dionysium Areopagitam 'De ecclesiastica hierarchia'. Opera éd. Borgnet 1890 t. XIV p. 469-809. Trad. : Commentaire de la « Théologie mystique » de Denys le Pseudo-Aréopagite, suivi de celui des épitres I-IV, Cerf. Sur le Pseudo-Denys l'Aréopagite (La hiérarchie ecclésiastique).
  • Commentarium in Dionysium Areopagitam 'De mystica theologica'. Opera éd. Borgnet 1890 t. XIV p. 811-865. Sur le Pseudo-Denys l'Aréopagite (Théologie mystique).
  • Commentarium in undecim Epistolas Dionysii. Opera éd. Borgnet 1890 t. XIV p. 867-1035. Sur le Pseudo-Denys l'Aréopagite (Lettres).
  • Commentarium in quattuor libros Sententiarum (Commentaire sur les Sentences de Pierre Lombard, 1256-1259). Opera éd. Borgnet 1890 t. XXV-XXX. Trad. partielle Alain de Libera in O. Boulnois (dir.), La puissance et son ombre, Aubier, 1994, p. 152-168.
  • Compendium theologicae veritatis. Opera éd. Borgnet 1890 t. XXXIV. sur Gallica « N'est probablement pas d'Albert, mais de son école »
  • De fato (Du destin) (1256)
  • De Intellectu et Intelligibili (Sur l'intellect et l'objet intelligible, vers 1250). Venise : Joannes & Gregorius de Gregoriis, de Forlivio, 1494. Opera éd. Borgnet t. IX, p. 477-525.
  • Diui Alberti Magni Ratispon. Episcopi su[m]mi peripathetici due partes su[m]me. quarum prima de quatuor coequeuis. Secunda de homine inscribitur en ligne
  • Ethicorum libri X (1250-1252), Opera éd. Borgnet t. VII (PDF en ligne)
  • Liber exercitationis ad viam felicitatis, éd. H. Salman, Bruges, 1940. Salut philosophique « acquis par la science et la pratique des vertus du juste milieu » (M.-Th. d'Alverny)
  • Metaphysicorum libri XIII (Métaphysique, 1263-1267). Opera éd. Borgnet 1890 t. VI (PDF en ligne). Opera omnia, Cologne et Bonn, t. XVI/1, 1960, et XVI/2, 1964. Trad. partielle Isabelle Moulin, Métaphysique. Livre XI, traités II et III, Vrin, 2010, 480 p. (commentaire suivi de la partie du livre Lambda de la Métaphysique, où Aristote tente de démontrer l'existence d'une substance première, à la fois moteur premier et principe immobile, Bien suprême et suprêmement Désirable)
  • Meteora (Les météores, vers 1250). Opera éd. Borgnet 1890 t. IV p. 477-832
  • De mineralibus (Des minéraux, 1262-1263). Cologne: Cornelius von Zieriksee. 1499. = Mineralia, Opera éd. Borgnet 1890 t. V p. 1-116 (PDF en ligne). Trad. par Michel Angel : Le Monde minéral : les pierres, Cerf, coll. « Sagesses chrétiennes », 1995, 448 p. Manuscrit du XIIIe siècle
  • De morte et vita (De la mort et de la vie). Opera éd. Borgnet 1890 t. IX.
  • De natura boni (De la nature du bien, 1243)
  • De natura et origine animae (De la nature et de l'origine de l'âme, 1258-1264). Trad. Jean-Marie Vernier : Livre sur la nature et l'origine de l'âme, L'Harmattan, 2009, 358 p.
  • De natura locorum (De la nature des lieux, vers 1260). Vienne : H. Vietor & J. Singriener, 1514. Manuscrit du XIIIe siècle et De Natura Locorum. Opera éd. Borgnet t. IX p. 585-657 (PDF en ligne). « C'est la géographie physico-politique du XIIIe siècle. » (P. Sighart). Trad. an. Tilmann in An Appraisal of the Geographical Works of Albertus Magnus, 1971.
  • Philosophia pauperum (La philosophie des pauvres, ou Isagoge sur les livres d'Aristote, sur l'entendement physique, sur le ciel et le monde, sur la génération et la corruption, sur les météores, et sur l'âme). 1re édition, 1490, 2de édition Brescia Battista de Farfengo 1493
  • Physica (entre 1252 et 1257), édi. P. Hossfeld, in Opera omnia, Cologne, vol. IV, Münster, 1933.
  • De praedicamentis (Des dix prédicaments) : Opera éd. Borgnet 1890 t. I p. 149-304 (PDF en ligne). Logique : sur les prédicaments (les dix catégories selon Aristote : Substance, Quantité, Qualité, Relation, Lieu, Temps, Position, Possession, Activité, Passivité).
  • De proprietabus elementorum (Des propriétés des éléments). Opera éd. Borgnet 1890 t. IX p. 585-657.
  • Question disputée « De prophetia », édi. par J.-P. Torrell, Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques, Paris, 1981, vol. 65, no 1, p. 5-53.
  • Quindecim problemata (Sur quinze problèmes contre les averroïstes, vers 1269) en ligne Édition in P. Mandonnet, Siger de Brabant et l'averroïsme latin au XVIII° s., 1911.
  • De secretis mulierum (Des secrets des femmes) pause.hautetfort.com. Selon A. Colson (1880), il s'agit de notes prises à un cours d'Albert le Grand vers 1245-1248 sur l'embryologie et la gynécologie, qui deviendra le livre IX du De animalibus (1258) d'Albert le Grand. Ajouté au Grand Albert primitif du Pseudo-Albert le Grand, en 1580, par l'éditeur Joannes Quadrat : Le Grand et le Petit Albert, édi. Bernard Husson, Paris, Pierre Belfond, 1970, p. 69-98.
  • Sermones XXXII de sacramento eucharistiae (Trente-deux sermons sur le sacrement de l'eucharistie). Ulm : Johann Zainer, 1474. Opera éd. Borgnet 1890 t. XIII.
  • Sermones de tempore (Sermons sur le temps). Opera éd. Borgnet 1890 t. XIII.
  • De sex principiis Gilberti Porretani (Les six principes de Gilbert de la Porrée (forme, activité, passivité, temps, lieu, situation, durée, mesure) : Opera éd. Borgnet t. I p. 373-457 (PDF en ligne).
  • Summa de creaturis (La Somme des créatures, vers 1240). Opera éd. Borgnet 1890 t. XXXIV-XXXV. Trad. partielle I. Rosier (éd.), La parole comme acte, Vrin, 1994, p. 152-168. Cinq parties : De quatuor coaevis, De homine, De bono, De sacramentis, De resurrectione).
  • Summa de bono (Somme sur le bien, vers 1242). Opera omnia, t. 28, Ascendrorff, 1951.
  • Summa de mirabili scientia Dei17 (ou Summa theologiae, 1270). Opera éd. Borgnet 1890 t. XXXI-XXXIII (PDF en ligne)(en ligne).
  • Super Porphyrium. De V universalibus (Sur Porphyre. Des cinq universaux). = De praedicalibus, in Opera éd. Borgnet 1890 t. I p. 1-148 (PDF en ligne). Logique : sur les cinq prédicables (selon Porphyre de Tyr : genre, espèce, différence, propre, accident).
  • De unitate intellectus contra Averroem (De l'unité de l'intellect, contre les averroïstes, 1256). Opera éd. Borgnet 1890 t. IX p. 437-475 (PDF en ligne).
  • De vegetalibus et plantis (1256-1257). Opera éd. Borgnet 1890 t. X p. 1-320. Livre VII Des vertus des plantes, des pierres et de certains animaux, De virtutibus herbarum, lapidum et animalium qurundam) ou Expériences d'Albert, Experimenta Alberti). On a là des morceaux d'Albert le Grand (dont le De mineralibus) ou - selon Lynn Thorndike - de dominicains, rassemblés sur le thème des puissances occultes.
  • Munich Digitisation Centre:Super Marci Evangeliare postilla, Super Matthei Evangeliare postilla, Prima et secunda pars summe Alberthi magni, Prima et secunda partes postille super Evangeliare Luce, Opera Dionysii, De celebratione missarum. Livres numérisés.
  • Albert le Grand, Œuvres choisies, Aubier-Montaigne, 1993.
La tradition manuscrite est très importante. Elle fait l'objet d'au moins trois publications de Winfried Fauser :

Pseudo-Albert-le-Grand

  • Albertus Magnus, Liber aggregationis, seu Liber secretorum de virtutibus herbarum, lapidum et animalium quorundam (Le Grand Albert. Livre de la réunion, ou Livre des secrets sur les vertus des herbes, des pierres et de certains animaux) (élaboré entre 1245 et 1703) : Claude Seignolle, Les Évangiles du Diable, Paris, Robert Laffont, collection Bouquins, 2000. Le Grand Albert. Isabelle Draelants, Le 'Liber de virtutibus herbarum, lapidum et animalium' ('Liber aggregationis'). Un texte à succès attribué à Albert le Grand, Sismel, Edizioni del Galluzzo (Micrologus Library), 2007, 492 p. (13 plantes, 45 pierres et 18 animaux).
  • Alberti Parvi Lucii Libellus de mirabilibus naturae arcanis (Opuscule du Petit Albert) Lucius sur les secrets merveilleux de la nature) (1668) : Claude Seignolle, Les Évangiles du Diable, Paris, Robert Laffont, collection Bouquins, 2000. Le Petit Albert.
  • Compositum de compositis (Composé des composés) (compilé en 1331). Theatrum chemicum, Strasbourg, édi. Zetzner, t. IV (1659), p. 825-841. Trad. par Albert Poisson, Cinq traités d'alchimie des plus grands philosophes, Chacornac, 1899. [1]
  • Libellus de alchimia. Semita recta (XIIIe siècle) : ce texte alchimique est une compilation de la Summa perfectionis du Pseudo-Geber (Paul de Tarente). Opera d'Albert éd. Borgnet 1890 t. XXXVII, p. 545-573. V. Heines, Albertus Magnus « Libellus de alchimia (Semita recta) », Berkeley, 1958.
  • De occultis naturae : P. Kibre, The « De Occultis Naturae » attributed to Albertus Magnus, Osiris, 11 (1954), p. 23-39 ; Albertus Magnus. De Occultis Naturae, Ositis, 13 (1958), p. 157-183..
  • Quaestiones Alberti de modis significandi (Questions d'Albert sur les modes de signifier) (vers 1285), édi. et trad. L. G. Kelly, Amsterdam, John Benjamins, 1977.
  • Speculum astronomiae (Miroir d'astronomie), peut-être de Richard de Fournival vers 1277 (selon Bruno Roy, 2000) ou de Campanus de Novare vers 1330 selon Agostino Paravicini Bagliani. Opera d'Albert éd. Borgnet 1890 t. V. Trad. an. : The Speculum astronomiae and its enigma : astrology, theology and science in Albertus Magnus and his contemporaries, édi. par Paola Zambelli, Dordrecht Publications ; Boston ; London : Kluwer academic publ., 1992, XVI-352 p.
  • De Virtutibus, seu Paradisus animae (Des vertus, ou le Paradis de l'âme. Opera éd. Borgnet 1890 t. XXXVII. Trad. : Le Paradis de l'âme, ou Petit livre des vertus, attribué au Bx. Albert le Grand, de Saint Albert le Grand et Gonzalve Vanhamme, 192118. Probablement pas d'Albert.

Éditions de référence

Toute citation d'Albert doit être identifiée en référence à l'une de ces éditions de référence :
  • Édition Auguste Borgnet, Paris, Vivès, 38 vol. in-4°, 1890-1899 : Albertus Magnus, Opera omnia (de loin la plus disponible, reprise pour l'essentiel, mais avec des différences parfois notables, de l'édition de Pierre Jammy, OP, 21 volumes in fol., Lyon, C. Prost, 1651 : Beati Albert Magni Opera), seules éditions des œuvres complètes disponibles.
  • Hermann Stadler, « De animalibus libri XXVI. Nach der Kölner Urschrift », Beiträge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters,‎ 1916-1920.
  • L'édition critique des œuvres complètes d'Albert le Grand est en cours, menée par le Albertus-Magnus-Institut de Münster (voir "Editio Coloniensis" pour l'état d'avancement). Elle remplace les éditions antérieures.
  • Alberti Magni E-Corpus Waterloo

Études

  • Alain de Libera :
    • Albert le Grand et la philosophie, Paris, Vrin, coll. "À la recherche de la vérité", 1990
    • Métaphysique et noétique, Albert le Grand, Vrin, coll. "Problèmes et controverses", 2005, (ISBN 271161638X et 9782711616381)
  • Marcel-Marie Desmarais, S. Albert le Grand: docteur de la médiation mariale, Paris, Vrin, 1935 Edition digitale
  • Albert Garreau, Saint Albert le Grand. Préface du R. P. Mandonnet, O. P. Paris, Desclée, de Brouwer et Cie, 1932.
  • Resnick, Irven (ed.), A Companion to Albert the Great: Theology, Philosophy, and the Sciences, Leiden, Brill, 2013.
  • F. Van Steenberghen, La philosophie au XIIIe siècle, Louvain, Peeters, 1991, p. 245-275.
  • sur la science : J. A. Weisheipl (édi.), Albertus Magnus and the Sciences, Toronto, Pontifical Institute of Mediaeval Studies, 1980.
  • sur la psychologie : P. Michaud-Quantin, La psychologie de l'activité chez Albert le Grand, Vrin, 1966. B. Mojsich, "La psychologie d'Albert le Grand et la théorie de l'intellect de Dietrich de Freiberg", Archives de philosophie, 43, 1980, p. 675-693.
  • sur l'alchimie : Robert Halleux, « Albert le Grand et l'alchimie », Revue des sciences philosophiques et théologiques, 66 (1982), p. 57-80. P. Kribe, Alchemical Writings ascribed to Albertus Magnus, Speculum, XVII (1942), p. 499-518.
  • sur l'astrologie : Paola Zambelli, "Albert le Grand et l'astrologie", Recherches de théologie ancienne et médiévale, 49 (1982), p. 145-158 ; The 'Speculum astronomiae' and its Enigma. Astrology, Theology, SCience in Albertus Magnus and His Contemporaries (1992), Springer, coll. "Boston Studies in the Philosophy and History of Science", 2010, 368 p.
  • sur la magie : Lynn Thorndike, A History of Magic and Experimental Science, New York, t. III, 1934.
  • sur la zoologie : Kenneth F. Kitchell et Irven Michael Resnick, Albertus Magnus, On Animals : A Medieval Summa Zoologica, The Johns Hopkins University Press. 1999, 1920 p.
  • sur les traductions du De falconibus: An Smets, « La réception en langue vulgaire du “De falconibus” d’Albert le Grand », Medieval Forms of Argument: Disputation and Debate (Disputatio 5),‎ 2002, p. 189-199.

Notes et références

  1. Édouard-Henri Weber, « Albert le Grand », in Dictionnaire des philosophes, Encyclopaedia Universalis-Albin Michel, 1998, p. 36-37.
  2. (en) TILMANN Jean Paul, Geographical works of Albertus Magnus and his contributions to geographical thought, University of Michigan, 1971
  3. Alain de Libera, « Albert le Grand », in Dictionnaire du Moyen Âge, PUF, 2002, p. 27.
  4. Bertrand Gille (historien), Histoire des techniques.
  5. . Le nom de la place Maubert ( «Platta Maberti » en 1280 par Guillaume de Nangis, dans la Vie de Philippe Le Hardi) viendrait de la contraction de Maître-Albert. Selon Thomas de Chantpré et tous les anciens auteurs, « La Place Maubert [...] a dit-on, pris le nom qu'elle porte, d'Albert le Grand dont la réputation étoit si grande que ne trouvant pas de salle assez vaste pour contenir les écoliers qui venaient étudier sous lui, il fut obligé de faire ses leçons au milieu de cette Place qui, depuis, fut nommée la Place Maubert, c'est-à-dire, la Place de Maître Albert ». Cf. Gilles Ménage, article MAUBERT, in : Dictionnaire étymologique ou Origines de la langue françoise, page 90. Cette étymologie ne fit pas l'unanimité, et fut contestée par Jaillot et d'autres auteurs : elle pourrait provenir de l'évêque Madelbert, car porte en d'anciens manuscrits le nom de place Madelberti, et s'appelait sans doute déjà ainsi du vivant de saint Albert qui, comme dominicain, devait enseigner dans son couvent et, ne pouvait pas se faire appeler maître, puisqu'il n'était pas maître-ès-arts. cf. Alain de Libera, Métaphysique et noétique: Albert Le Grand, page 33, note 59.
  6. Theories of vision from al-Kindi to Kepler [archive] David C. Lindberg : « Albert le Grand et l'établissement de la tradition aristotélicienne », p. 104-107
  7. Isabelle Draelants, Université de Lorraine, centre de médiévistique Jean-Schneider, Arnold de Saxe [archive]
  8. Albert le Grand, Alkimia : P. Kibre, An Alchemical Tract ascribed to Albertus Magnus, Isis, 35 (1944), p. 303-316.
  9. W. Neewman, The Genesis of the « Summa perfectionis » [du Pseudo-Geber], Archives internationales d'histoire des sciences, 35 (1985), p. 246-259.
  10. Le composé des composés d'Albert le Grand [archive]
  11. V. Heines, Albertius Magnus Libellus de alchimia (Semita recta), Speculum, 17 (1942), p. 499-518.
  12. P. Kibre, Alchemical writings ascribed to Albertus Magnus, Speculum, 17, 1942, p. 400-518.
  13. Alain de Libera, "La face cachée du monde", Critique, n° 673-674 : "2000 ans de magie", 2003, p 441.
  14. Bruno Roy, « Richard de Fournival, auteur du Speculum astronomiae ? », Archives d'histoire doctrinale et littéraire du Moyen Âge (AHDLMA), t. 67 (2000), p. 159-180.
  15. De anima, I, 2, 7, édi. par Clemens Stroick, in Alberti Magni Opera omnia, Aschendorff, t. VII.1, 1968, p. 32, 49-69.
  16. La "tête parlante" d'Albert le Grand est pourtant fréquemment évoquée par la littérature avant le XIXe siècle.
  17. Summa de mirabili scientia Dei
  18. Le Paradis de l'Ame de Saint Albert Legrand [archive]

Articles connexes

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :
Dernière modification de cette page le 12 novembre 2016, à 13:43.

Aucun commentaire: