dimanche 13 novembre 2016

saint Nicolas Ier, le Grand . 105ème pape . 800 - 858 + 867



N
icolas, fils d’un très important fonctionnaire de la ville, naît à Rome au début du IX siècle. Nanti d'une solide culture, pieux, intelligent, vertueux et travailleur, entra dans les ordres et fit toute sa carrière dans la Curie, au patriarcharum du Latran.
Sous-diacre de Serge II (844-847), diacre attaché à Léon IV (847-855), il fut un si proche conseiller de Benoît III (855-858) qu’il assura le gouvernement de l'Église lorsque l’infortuné pontife, à peine élu et non encore couronné, fut arrêté par les missi de l’empereur Louis II qui lui préférait Anastase (21 septembre 855). Le clergé romain, barricadé dans la basilique des Quatre-Saints-Couronnés, résista et les missi s’inclinèrent. Benoît III ne tint le Saint-Siège que deux ans et demi et mourut le 10 mars 858
Avec l’approbation de l’Empereur, présent à Rome, Nicolas, après à peine quinze jours de vacance du Siège, fut élu, quasi à l'unanimité, à la succession de Benoît III ; présenté par l'empereur Louis II, acclamé par le peuple, soutenu par le clergé vertueux, le pape Nicolas I fut sacré à Saint-Pierre de Rome le 24 avril 858.
Après Grégoire le Grand (590-604) et avant Grégoire VII (1073-1085), Nicolas I fut le premier grand pape médiéval, alliant la piété, l'autorité, l'activité, la charité et l'intelligence. Ayant su s'entourer de personnages efficaces et cultivés, il s'appuya fermement sur tout ce que l'Église connaissait de textes législatifs et administratifs. Il sut aussi s’attacher les ennemis de ses prédécesseurs et choisit des conseillers dans l’entourage de Louis II, au point qu’Anastase le Bibliothécaire, que Benoît III avait fait abbé de Sainte-Marie-du-Transtevere, devint un des plus brillants rédacteurs de la chancellerie pontificale et le biographe de Nicolas I. Profitant du mouvement de l'époque, il se mit au-dessus des empereurs en leur refusant d'intervenir dans les affaires de l'Église et se posa comme dernier recours pour toutes les affaires.
Nicolas le Grand affirmait sa primauté pontificale sur toutes les églises d’Occident dont il était le patriarche : il intervint pour défendre ou pour soumettre les archevêques métropolitains en Bretagne, en Touraine, en Champagne, à Ravenne, à Vienne ... Gêné par l'insubordination de quelques grands évêques, en particulier par Hincmar de Reims, alors le plus puissant évêque d'Occident, et par le patriarche Jean de Ravenne, le Pape les fait plier.
Le peuple romain l’aima en raison de ses grandes charités, au point de professer qu’il n’y eut dans toute la ville un seul pauvre qui ne vécût des bienfaits du saint pontife. Il venait juste de monter sur le trône de Pierre, lorsque, le 30 octobre 860, le Tibre déborda, le Pape organisa les secours aux sinistrés qu’il accueillit dans l’hospice de Sainte-Marie. Durant tout son pontificat, il fut attentif aux aveugles et aux infirmes. Il entreprit efficacement la défense de la ville contre les Sarrasins et, à cet effet, construisit la place forte d’Ostie où il entretint une garnison considérable. Il condamnait toute guerre qui ne fût pas proprement défensive et proscrivit comme un crime la torture des voleurs et des brigands.
En Orient, où Nicolas I entendait aussi s’imposer, son règne entier fut empoisonné par le patriarche Photius de Constantinople. Photius avait réuni un synode pour déposer Ignace (859). Le synode réuni le 6 avril 861, avec l’accord des légats, déposa Ignace et reconnut Photius ; Nicolas I désavouant ses légats fit savoir à l’Empereur et au prétendu patriarche, en rappelant la primauté romaine, qu’il considérait toujours Ignace comme patriarche de Constantinople. Ignace envoya au Pape un Libellus (fin 862) et le synode romain d’avril 863 déclara l’irrégularité de l’élection et de l’ordination de Photius qu’il priva de toute dignité ecclésiastique. Il s'ensuivit d’interminables négociations, ourlées de correspondances violentes, tandis que Rome était opposée à Constantinople à propos de la juridiction sur la Bulgarie dont le roi Boris venait de recevoir le baptême (864). Le Pape ne voulut céder sur rien mais proposa de faire entendre Ignace et Photius devant un synode romain (28 septembre 865). Cependant, à propos de la Bulgarie, le pseudo-patriarche Photius ameutait par une encyclique les églises d'Orient contre l'Église d'Occident et ses pratiques.  Au mois d’août 867, il réunit à Constantinople un concile prétendument œcuménique qui, en septembre, excommunia et déposa Nicolas I, lequel ne le sut jamais, puisqu’il mourut le 13 novembre 867, non sans avoir rallié contre Photius les théologiens latins. L'Empereur Michel avait été assassiné par Basile (24 septembre 867) qui força Photius à la démission, rappela Ignace (23 novembre 867) et renoua avec Rome alors sous le pontificat d’Adrien II.
Nicolas I, malade depuis plusieurs années, mourut à Rome, après neuf ans et sept mois de pontificat,  le 13 novembre 867 et fut enterré à Saint-Pierre du Vatican.

La ferveur populaire le plaça au nombre des saints mais il faut attendre la fin du Moyen-Age pour que l'Église le fasse officiellement en l'associant à la fête de Saint Nicolas (6 décembre).
Il fut fêté à partir de 1850 au 5 novembre et, à partir de 1883, au 13 novembre.


Source principale : missel.free.fr/Sanctoral/(« Rév. x gpm »).

wikipédia à jour au 3 novembre 2016

Nicolas Ier (pape)

Nicolas Ier
Image illustrative de l'article Nicolas Ier (pape)
Biographie
Naissance
v.800,
Rome
Décès
Pape de l’Église catholique
Élection au pontificat
Fin du pontificat
Nicolas Ier dit le Grand, né vers 800, 105e pape du 24 avril 858 à sa mort, à Rome, le 13 novembre 867. Canonisé, il est fêté le 13 novembre, jour de sa mort.

Sommaire

Biographie

Issu d'une famille modeste, il commence sa carrière au palais du Latran, au service du pape. Sous le pontificat de Léon IV (847-855), il est ordonné sous-diacre. À la mort de Benoît III (855-858), il est élu pape grâce à l'appui de l'empereur Louis II.
Pendant son pontificat, il s'impose comme patriarche d'Occident. Il interdit aux princes bretons de transformer Dol en archevêché, rappelle aux métropolites son autorité sur eux et excommunie en 861 l’archevêque Jean VIII de Ravenne, coupable d'avoir empiété sur les prérogatives spirituelles et temporelles du pape1. En Orient, il s’immisce dans le conflit entre les partisans du nouveau patriarche de Constantinople, Photios Ier et les partisans de l'ancien, Ignace, déposé par Michel III et le césar Bardas. Quand Boris, prince des Bulgares, se convertit au christianisme, Nicolas Ier, prenant le contre-pied de la politique de Photios, envoie des évêques pour l'aider à constituer son Église. Dans sa Lettre aux Bulgares, il explicite les principales divergences entre les deux Églises. En réaction, Photios convoque en 867 un synode qui excommunie Nicolas Ier.
Il fait figure d’autorité morale : à ce titre, Charles le Chauve requiert son arbitrage quand son frère Louis le Germanique envahit la France, de même que lors de la révolte de ses fils Louis et Charles. Nicolas Ier intervient également dans le divorce de Lothaire II, roi de Lotharingie : celui-ci, n'ayant pu avoir de descendance de sa femme Theutberge, l'avait répudiée au profit de sa maîtresse, Waldrade. Le pape excommunie les archevêques de Trèves et de Cologne, qui avaient annulé le premier mariage et résiste même aux assauts armés de Louis II, frère de Lothaire.
Dès sa mort, Nicolas Ier est considéré comme l'un des grands papes de l’époque. Réginon de Prüm, au Xe siècle, écrit à son sujet dans sa Chronique de l'année 868 : « Depuis le bienheureux Grégoire, nul évêque élevé dans la ville de Rome sur le siège pontifical ne peut lui être comparé. ». Il est inscrit au martyrologe romain et son culte est attesté depuis le XIVe siècle.
Il semble qu'il reçoive en 854 des mains de Rothade de Soissons un exemplaire des fausses décrétales, important travail de falsification de documents canoniques cherchant à affirmer le pouvoir papale2. Il est considéré comme le premier pape à avoir revendiqué la supériorité du pouvoir pontifical sur le pouvoir impérial. Le chef de l'Église, en vertu de l'origine divine de son pouvoir, se considère désormais comme l'arbitre et le directeur des détenteurs du pouvoir temporel, rois ou empereurs. Relevant de lui comme chrétiens, passibles de sa juridiction morale comme pécheurs, ils peuvent être soumis à une sanction qui garantisse leur obéissance. Dès lors, le pape peut et doit, s'il le juge nécessaire au service de Dieu et de l'Église, intervenir dans les affaires des princes et Nicolas Ier s'est engagé sans hésiter dans cette voie que suivront après lui Grégoire VII et Alexandre II et qui conduira Innocent III et Innocent IV à cette hégémonie théocratique qui prendra fin sous Boniface VIII3.

Bibliographie

Notes et références

  1. Cf. R. J. Belletzkie, « Pope Nicholas I and John of Ravenna: The Struggle for Ecclesiastical Rights in the Ninth Century », Church History, Chicago, Ill., vol. 49, no 3,‎ 1980, p. 262-272
  2. La France avant la France (481-888), octobre 2010, par Geneviève Bührer-Thierry et Charles Mériaux, Belin. Chapitre 10, p. 431-432. ISBN 978-2-7011-3358-4
  3. Henri Pirenne, Histoire de l'Europe des invasions au XVIe siècle, Paris-Bruxelles, Alcan-N.S.E., 1939, 15e éd. (lire en ligne [archive]), p. 77
Dernière modification de cette page le 3 novembre 2016, à 11:08.



 

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