lundi 17 octobre 2016

c'est bien par grâce que vous êtes sauvés - textes du jour

Lundi 17 Octobre 2016

07 heures 39 + Vaincre sur plusieurs fronts apparemment très différents, mais de même centre : nos ressources, mon inertie. – Je reporte à ce soir, ma « prière du matin » et sa diffusion, d’autant que celle du dimanche, je ne l’ai diffusée qu’hier soir. Mais je vais vivre cette journée, ayant « regardé les textes : que vais-je faire ?.. Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence… la parabole du nanti et notre situation humaine, à tous, et particulièrement la mienne, en ces deux jours vraiment « tournants » : c’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, et par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Cela ne vient pas des actes : personne ne peut en tirer orgueil. C’est Dieu qui nous a faits, il nous a créés dans le Christ Jésus, en vue de la réalisation d’oeuvres bonnes qu’il a préparées d’avance pour que nous les pratiquions. Oui, c’est intensément cela, perspective et la foi qui m’est donnée à chaque instant. Mon Dieu et Seigneur Jésus-Christ, protège-nous et fais-nous – aujourd’hui – avancer et construire, par ton Esprit de force et de lucidité. Ainsi-soit-il, nous et toute ta Création [1].
 
19 heures 14 + Rentré depuis une grande heure, la nuit tombe, Edith tarde.
Saisi par les deux saints que nous commémorons aujourd’hui. D’abord un inconnu, ayant vécu à Gênes au Xvème siècle, d’excellente famille et ayant pris l’habit franciscain : une vie entière de direction spirituelle et d’administration du sacrement du pardon. Une énigme, qui passionne une Italienne, auteur du peu qu’on sache sur lui. Et puis un géant, Ignace d’Antioche, familier des Apôtres et qui – peut-être – serait l’enfant que Jésus placa au centre du cercle formé par ses disciple et lui. Ce qui est proprement merveilleux. Ses lettres sont splendides et tranquilles, aimantes, vraies. Quel dépaysement ! Je ne dis, ce soir, que bien peu sur la politique sinon que je mesuis procuré le livret de nos évêques : Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique. Censément « sorti » le 14 Octobre, il est daté du 20 Juin 2016, et il en avait déjà été fait écho à ce moment-lo, cf. wikipédia. A premier parcours, le texte est d’une observation aussi sereine et que précise pour notre société et la place de la religion en son sein. Le texte est a priori excellent, et la campagne l’introduisant dans la réflexion publique et nationale est remarquable. Reste le travers de notre société française et de notre époque, rien ne reste ni ne marque, comment se faire entendre ? de ceux qui ne lisent pas, ne prient plus ? Je n’imagine pas, et depuis des années, comment l’on peut vivre sans structures, ou alors – complètement dépourvu – est-on au contraire en supplication constante, implicitement ou explicitement.
Ce que j’ai résumé dans mon message d’hier à propos de la manif. pour tous me vaut des « retours » dont je suis reconnaissant à celles qui dialoguent ainsi [2]. Il me semble qu’un accord général est possible, parce que les pour et les contre : mariage homosexuel, bioéthique, fécondation, anonymat, etc… ont chacun raison. Le constat biologique est incontestable : le couple homosexuel est par nature stérile. Mais la liberté et la compassion font bien qu’on ne voit pas pourquoi la société prendrait le parti de ceux qui ne sont pas biologiquement concernés pour interdire toute issue à ceux qui seraient stériles ou sans enfants s’il n’y avait la médecine d’aujourd’hui, ou plutôt les avancées biologiques d’aujourd’hui. On avance aussi, car il n’y a pas si longtemps, la pétition contre le « droit à l’enfant » se fondait sur l’idée que l’homosexualité était secrétée par la société et une culture pernicieuse, que l’homosexualité était acquise et non pas innée. Je crois que les deux peuvent exister : il doit y avoir des homosexualités acquises et d’autres naturelles, de toujours dans une vie. I. qui m’est si chère n’est lesbienne que par amitié pour cette aînée chaleureuse qui, rencontrée dans leur métier commun, a dû être un substitut et à des amours hétérosexuels tragiquement interrompus, et peut-être à un certain mal-être dans sa structure familiale.
Prier en cette fin de journée, en compagnie de mes correspondantes et aussi de Jean-Rémi, de ma femme encore dans son travail de soutien après ses heures de magistère, et avec notre trésor, de retour à Rome. Prier selon l’exhortation de ce matin : Paul aux Ephésiens. Et la mise en garde du Christ – apparemment de simple bon sens. Gardez-vous bien de toute avidité, car la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède. Jésus répondait ainsi, sciemment, « à côté » à une interpellation du genre de celle de Marthe, tenant la maison, tandis que sa sœur… Le Christ répond cependant : Homme, qui donc m’a établi pour être juge ou l’arbitre de vos partages ? A demeurer sur ce point du texte, un enseignement important apparaît : le Fils de l’homme, souverain maître et Seigneur, n’intervient pas dans l’exercice de notre liberté et dans notre organisation sociale. Le débat sur l’institution ou pas de la royauté que réclament les Israëlites [3]. Et cette pénétration de la psychologie humaine correspondant d’ailleurs au processus d’établissement, chez nous, de notre dynastie capétienne : la main de justice, le roi rendant la justice, saint Louis sous son chêne à Vincennes. Et non d’abord le chef militaire ou celui qui lève les impôts. Le besoin d’arbitre, la soif de justice, aujourd’hui comme en tous temps, et totalement méconnus à l’orée de notre campagne présidentielle. Louis et Samuel continueront de nous manquer et de plus en plus. Leçon chez Paul, la mort, le péché sont bien notre fait, notre responsabilité, mais la réponse à la mort, au péché nous fait situer Dieu et son Fils. Nous qui étions, de par nous-mêmes, voués à la colère comme tous les autres. Mais Dieu est riche en miséricorde : à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions des morts par suite de nos fautes, il nous a donnés la vie avec le Christ : c’est bien par grâce que vous êtes sauvés. Ce qui appelle le dialogue avec nos compagnons musulmans dans la foi en ce Dieu miséricordieux. La révélation du Christ développe et établit cette foi, cette espérance dans la miséricorde divine. Le christianisme est théologiquement, philosophiquement, psychologiquement dynamique, tandis que l’Islam, dont l’intuition, magnifiquement formulée par le Prophète, est statique, la pétition de miséricorde, la nature-même de Dieu ne sont pas établies, elles ne sont qu’espérées, priées. Du moins, est-ce ainsi que je lis saint Paul et me souviens de la dédicace de presque chacune des sourates. Reconnaissez que le Seigneur est Dieu : il nous a faits, et nous sommes à lui.

Hier soir

Minuit + Sur l’instance d’Edith, regardé avec elle, en grande partie, un film magnifique : Billy Elliot (sur HD1 – chaîne 17 – la réplique magnifique : « ta mère devait être exceptionnelle ! Non, c’était simplement ma mère »), thatchérisme et vocation, la voie de traverse. Dans cette ambiance, et au vu d’un début de contre-attaque pour justifier les « confidences » de FH, je courielle à JPJ [4]


[1] - Paul aux Ephésiens II 1 à 10 ; psaume C ; évangile selon saint Luc XII 13 à 21

[2] - On ne se choisit pas d'être homosexuel,mais la reproduction de l'espèce humaine est hétérosexuelle, c'est un fait et donc l'homosexualite ne peur être reproductive .et on devrait en assumer les conséquences, un enfant est un don et non un dû quelque grand soit le désir. Pardon d'avance si mon commentaire semble abrupt.
Amitiés
A vous lire et sachant votre sincérité, je réalise qu'il n'y a pas affrontement entre camps et thèses, mais tout simplement que chacun est sur un plan totalement différent.

Cher Bertrand,
Personnellement, je n'adhère plus à l'organisation "La manif pour tous" dont je n'ai pas apprécié l'évolution politicienne, et je n'ai pas manifesté hier. Cependant, comme je l'avais répondu à Mgr Dagens, les problèmes posés dépassent les clivages politiciens, et même les appartenances religieuses ou "laïques" : ce sont des problèmes anthropologiques. La différence homme/femme est-elle, quelles que soient les nuances qu'elle subit dans la réalité  culturelle et même parfois physiologique, structurante de l'humanité ? Si oui, ce n'est pas la liberté légitime des couples homosexuels qui est en cause, mais le droit des enfants à avoir un père et une mère, à vivre de la relation, si possible relation d'amour, d'un père et d'une mère. C'est pourquoi je suis contre la possibilité d'adopter pour les couples homosexuels, contre la PMA si ce n'est pour les couples hétérosexuels stériles, et, bien sûr, contre la GPA.
Amitiés

[3] - 1er Samuel X 17 à 27 & VIII 6 à 10
Satisfais à tout ce que te dit le peuple, car ce n’est pas toi qu’ils ont rejeté, c’est moi qu’ils ont rejeté, ne voulant plus que je règne sur eux… Seulement, tu les avertiras solennellement et tu leur apprendras le droit du roi qui va régner sur eux.

[4]
- Le 16/10/2016 à 23:59, Bertrand Fessard de Foucault a écrit : tenir en étant très audacieux
Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,
sans doute est-ce très subjectif, mais il me semble que le paysage est très ductile : le paysage intérieur. Les poses (Mélenchon reprenant la façon théâtre en rond ou de poche inaugurée par Macron à Strasbourg) et les sondages de plus en plus divergents de ce que les "télés-spectateurs" ressentent : vg. le premier débat de primaire à droite n'a nullement été Juppé/Sarkozy mais dans deux genres très dissemblables Fillon/Poisson, font prévoir d'intenses rebattages de cartes.
En cherchant - dans les médias et les sondages - à ancrer une explication simpliste du Front national "syphonnant" les voix communistes, c'est certainement mépriser la maturité d'un électorat laborieux et vivant une analyse dialectique des développements économiques et sociaux : une lecture plus affichée par le gouvernement remettrait le Président en position d'origine dans un électorat de base à gauche. Sarkozy n'a plus rien à dire. Juppé - sa méconnaissance du sujet en déclarant incompatible une armée professionnelle et le ré-établissement d'un service militaire et civique obligatoire, ou son mépris de ceux qui pourtant le soutiennent "les jeunes avec Juppé", quand à Malakoff il répond seulement à leurs voeux et propositions que par l'indication d'une remise des papiers à son équipe de campagne - Juppé peut être aisément portraituré : méprisant et daté (la remarque caricaturale et péjorative quand un jeune semble ne pas réaliser ce qu'est un guéridon), mais aussi un Thatcher français, donc plus ravageur et avec encore moins de résultats à escompter que ce qui a été vécu depuis 2002-2005, et même 2012 (...)
Un gouvernement face au feu, crible : ceux-celles (Rossignol) qui avec courage défendent le si peu défendable (cette inopportune publication : textes et mode de confection, des longs dires du Président au duo du Monde) et les rares valeurs éprouvées, soit Cazeneuve, Le Drian, Touraine, Sapin (celui-ci depuis plus de vingt ans, Pierre Bérégovoy et la dernière année de pouvoir à gauche avec François Mitterrand). Reformer l'esprit d'équipe : Royal "joue" trop solo et impulsion, c'est bon pour Notre-Dame des Landes, ce fut très mauvais pour l'éco-taxe ou la tarification et les investissements pour les autoroutes.
Quant au paysage à l'extérieur, il peut devenir plus ductile. Le face à face avec la Russie sur le flanc fragile de l'Europe : Alep, évoque celui vécu en Octobre 1962 pour Cuba, le flanc méridional fragile des Etats-Unis. Cela se dénoua 1° par la résolution sans faille de John et Robert Kennedy, 2° par un troc, les fusées positionnées en Turquie abandonnées en même temps que les Soviétiques à Cuba. L'autre précédent est le blocus de Berlin par Staline en 1947-1948 et le pont aérien qui en triompha. -- Je suis convaincu que des sauts de parachutistes français, anglais, américains venant au soutien des résistants d'Alep feraient observer par Poutine une pause. A quoi sert l'O.T.A.N., ses nouvelles définitions et extensions thématiques si l'on ne peut parler sérieusement de cela ? Il faudrait regarder qui a la maîtrise du ciel en Méditerranée orientale. Ces parachutistes forceraient l'établissement d'un couloir humanitaire, en auraient mission et alibi et armeraient les résistants en moyens anti-aériens, cela et leur présence au sol commencerait de dissuader les bombardements sur Alep. Il faudrait très peu pratiquement mais qui démontre absolument qu'Européens et Américains changent de registre. La diplomatie n'ayant pas d'effet, l'évocation du militaire et son commencement. Je connais mal et le terrain et l'état des concertations militaires "occidentales" à propos de la Syrie. Je vous dis simplement que pour Alep comme pour une autre perception de la stature du Président, du militaire, au besoin initié par nous seuls si nos alliés continuent de ne pas ciller, serait enfin une visibilité toute nouvelle. En revanche, Poutine qui a mis dix ans, à agir, sait réfléchir.
Bonne fin de soirée, si vous me lisez maintenant. Sinon, voeux de bonne journée et de nouvelle semaine.
N B Lisez vraiment l'entretien avec Cécile Chambraud, de Mgr. Georges Pontier, et faites écrire au Président une lettre assez étendue accusant réception et lecture attentives du livre paru avant-hier du collège des évêques de France. Et laissez à l'épiscopat faire l'indiscrétion sur cette lecture et cette lettre sans que vous en preniez l'initiative. La lettre aux magistrats mercredi soir était insuffisante, surtout dans ses formules de "politesse". L'expression chaleureuse est aujourd'hui nécessaire.

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