lundi 6 juin 2016

j'ordonne aux corbeaux de t'apporter ta nourriture - textes du jour

Lundi 6 Juin 2016

Messe importante, hier soir à la cathédrale. Marguerite ne voulait pas aller à la messe paroissiale car celle-ci se célébrait à Saint-André. C’est une fille qui ne se retourne pas. Le présent, seulement mais très profondément. Son raidissement dans l’intense douleur quand je lui apprends la disparition, donc la mort par fusillade de notre Vanille, un 6 Janvier… à son retour de Strasbourg. Donc, la messe du soir, elle n’y tient pas : toujours, pourquoi ? pas envie ! Le ressenti de Dieu, en elle ? rien. Ma chère femme, beaucoup à faire. Je ne peux seul forcer les comportements. Et puis… nous sommes tous les trois, à notre rang habituel, à hauteur de la chapelle Pierre-René ROGUES, le prêtre à l’accueil, très jeune, barbe bien taillée et plus encore dessinée, droit et seul. Pas grand monde. C’est une cathédrale très massive d’intérieur, sécurisante, avec de belles statues baroques pour le chœur et l’autel. Homélie bien, directe, proche des textes, je « sers » : calice et patène, ciboires, puis burettes dont le couvercle ne tient pas en place. Dialogue car il me remercie. Familier, à l’aise, célébrant avec transparence – ce qu’il faut – mais personnel quand ce n’est pas liturgique. Relation à commencer. Ma chère femme chante aux unissons, Marguerite exploite son prions en Eglise. Salutations d’André, à la barbe fleurie, immotus in se permanens. Vingt ans de nos rencontres et de chaque fois nos trois-quatre mots, couple difficile, veuvage, pas d’enfants, solitude, Edith le rencontre presqu’à chacune de ses courses au Monoprix. – Le bonheur immanquablement, nos routes aller ou retour pour le collège : Marguerite, « cartable » à ses pieds dans la voiture (en fait, le sac à dos comme tous les scolaires d’aujourd’hui, capuchon sur le crâne, jeans moulant élastique. Sa beauté nouvelle, hier soir, à la toilette, les cheveux tirés mais comme en bandeaux : portraits des années Restauration et Monarchie de Juillet, ou WINTERHALTER. Interdiction de photographier : usurpation d’image. Ce matin, le détail des aménagements du décor pour la suite du film, les maisons et pièces, chambres ou autres, installées dans la grande chambre dite du haut : selon Marguerite, l’essentiel des éléments est à elle, mais sa mère conteste en bloc, cela allait avec sa collection de Barbie. L’anniversaire d’Eva, faire connaissance d’une correspondante très fréquente déjà par instagram ou quelqu’autre réseau. Revoir Emma G., elle l’interrogera : reçoit-elle avec Chloé Prions en Eglise, junior ? Première communion de la cadette et la présence épisodique à la messe du dimanche a cessé. Emma, selon sa mère : ce n’est pas son truc. Le vide ? Marguerite conteste. Comme ils-elles n’ont rien de cette approche (je ne sais dire le mot, et je ne me souviens pas du sien), cela ne leur manque en rien. Amies au collège : j’admire sa faculté de caractériser chacune, elle dit la rencontre, l’ancienneté et la proximité pour l’une, la journée de fête du collège tout ensemble pour l’ autre qu’elle admire pour de belles raisons, la maturité et l’équilibre. Leur vie à chacune en dehors du collège ? nous n’en parlons pas. Seulement ensemble pour rigoler, ou pour aider l’une, l’autre quand cela ne va pas : amlors, on rigole. Les garçons, ils sont totalement en groupe, s’excluent ou sont moqués quand il y a ces agressions verbales, tu m’enlèves ma virilité, etc…. ils prétendent que ce sont les filles qui sont compliquées ou… mais ce sont eux. Nous descendons ainsi la rue Thiers, les élèves ont en moyenne vingt ou trente centimètres de plus que ma génération il y a soixante ans. Les trois mètres en 2100 ? Le couloir-cloître au collège, le retour, la dizaine de chapelet. Le Notre Père… cette insistance finale, léguée par le Christ en personne : la tentation, le début de sa propre vie publique. Le mal… La prière décisive commence par le Père et notre participation à sa sainteté, à son règne, à Sa volonté et se termine par le mal. Plus que l'espérance, la demande directe.
Les titres du Monde. L’évidence que ces choses du foot entre argent et déplacements de masses ne peuvent plus continuer : addictions, complaisance, gaspillages et ruines pour certains pays, sécurité impossible à garantir tant il y a de monde et de toutes origines.  Et en sus, l’affaire BENZEMA, polémiques sur les mœurs, sur le racisme… que d’énergie et de pensée perdus… Les vrais enjeux : la couverture et le personnel médicaux en France, l’aberration du numerus clausus. Nos politiques soi-disant économiques ne sont plus que comptabilité, l’investissement est second ou troisième. L’EDF et le nucléaire, le coût des fermetures : l’un de nos plus solides succès depuis les années 20, l’électricité, la faillite s’annonce. Je serais gouvernant, je n’en dormirai plus : la santé, l’énergie. Peu importe l’endettement s’il est entre nous et recyclé, l’Etat et le citoyen. Le club Jean Moulin des années 60. Présidentielle : Le Pen installée pour le second tour. On y est pas encore, mais c’est une évidence : les deux camps à vocation gouvernementale ( ?) se ressemblent tellement en mœurs et surtout en absence de proposition, qu’ils ne sont nullement une alternative l’un pour l’autre. Je ne redoute pas cette éventuelle présence à l’Elysée, cela décapera, on sera dans la stricte application de la Constitution. Marine se normalisera ou sera démissionnaire au bout de quelques mois, le gouvernement ne sera certainement pas le sien. Quant au racisme dont elle serait porteuse, la vérité est que le racisme habite désormais tout le discours politique, au plan national pour le moins. Et que les remèdes, discrimination positive, ne sont pas les bons. Idem pour la « parité » hommes/femmes. Il y a aussi, MEGRET en 1998 et MEYNARD de Béziers aujourd’hui, que ce mouvement plus il approche du pouvoir, plus il est en scissiparité. – L’énigme de Joseph ANDRAS ?ce n’est pas léger quand un livre et son sujet sont si bons : De nos frères blessés (Actes Sud).
Prier… rendre grâces. Etre en couple, être un couple. La mort par erreur ou incompétence chirurgicale, le cher Luc… la mort, mon cher JLM et sa sœur aînée… mon si cher Pierre S. et sa femme dont il était vraiment l’homme… hier, les résurrections et demain… la docilité d’Elie. Les corbeaux lui apportaient du pain et de la viande, matin et soir, et le prophète buvait au torrent [1]. Le Seigneur, ton gardien, le Seigneur, ton ombrage, se tient près de toi… Le Seigneur te gardera, au départ et au retour, maintenant, à jamais. Les deux initiations et insertions permanentes : l’immersion dans la foi, cette grâce qui m’a été donnée de naissance et ne m’est toujours pas retirée et les animaux, nos chiens, plus particulièrement depuis 1995 et ici, et encore davantage pour notre couple et en famile. Le ciment d’unité qu’ils nous donnent et pour chacun, cette école constante de la confiance et de la responsabilité, la confiance mutuelle. Et pour autant, la liberté qui est bonheur : aller et venir, choisir ses endroits, être là.  Et évidemment, la société entre les nôtres. Les adoptions prévues depuis Septembre que nous avons dû retarder. Les deux grands chiens attachés en permanence à la chapelle de Berric et que ma chère femme essaye de faire verbaliser et délivrer. Tu boiras au torrent et j’ordonne aux corbeaux de t’apporter ta nourriture. Elie après avoir délivré un terrible message à Acab, le roi : pendant plusieurs années, il n’y aura pas de rosée ni de pluie, à moins que j’en donne l’ordre… par le Seigneur qui est vivant, par le Dieu d’Israël dont je suis le serviteur. Lire en son entier et selon sa dialectique propre l’histoire d’Elie, cf. aussi Claudio COELHO. C’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés.  Les Béatitudes, certes… les foules, les disciples… heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. Les « récompenses »… consolés… la terre en héritage… rassasiés… ils verront Dieu… ils seront appelés fils de Dieu… Oui, la mort, l’issue, le débouché, mais tous avec tous, et celles/ceux que nous aimons intimement, indissolublement avec nous. Récompenses, issues, passages… je le dis mal… tout simplement la réalité que nos sens, dans notre version actuelle, n’appréhendent que si partiellement.


[1] - 1er Rois XVII 1 à 6 ; psaume CXXI ; évangile selon saint Matthieu V 1 à 12

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