mercredi 22 juin 2016

montre-moi comment garder ta loi, que je l’observe de tout cœur - textes du jour

Mercredi 22 Juin 2016

 La Baule, Bourg-de-Batz, Le Croisic, Guérande, autant de dépaysements. L’architecture des autres siècles, les villas des anné&es 1930 à 1960, la plage dans le brouillard. Et le boulevard dit de mer, dans le passé : peut-être encore une quinzaine de villas entre la Plage-Benoît et la fin de Pornichet en quittant l’ensemble vers Saint-Marc, puis Saint-Nazaire– Demain, les ides de Juin : la manifestation à Paris, théoriquement interdite, et le referendum britannique. Et aujourd’hui, par Ouest France que mon cher beau-frère, achète comme il achète quotidiennement les Dernières nouvelles d’Alsace, chez lui, j’apprends la mort lundi d’Edgard PISANI…

La rencontre fut tardive, pour lui comme pour moi : Avril 2007, en pleine campagne présidentielle (SARKOZY/BAYROU/ Ségolène ROYAL. Dès leur parution, j’avais lu chacun de ses livres. C’est le dernier qui paraissait à l’orée de cette campagne qui me décida à lui demander de me recevoir. Il n’avait pas été sur la liste de mes enquêtés au départ de DG. Il me reçut au lendemain d’un débat avec Edgar MORIN et quelques autres sur France 2 et commença, presque en larmes, par me dire que pendant cette heure et demi la veille, l’essentiel ne venait pas : la France. Or, je dois tout à la France, j’appris alors le passé tunisien en même temps que cet échange qui lui avait perdre la foi dans le collègeèmême là-bas des Frères des écoles chrétienens, Il a treiz ans et au sortir de la classe d’instruction religieuse, il aborde le catéchiste : mon Frère, je ne comprends rien. Réponse de l’autre : il n’y a rien à comprendre, il suffit de croire. En fait depuis quelques années, nous nous croisions et je voulais l’interroger sur sa mémoire de COUVE de MURVILLE : la négociation notamment du Marché commun agricole, mais les premières pages de son livre d’alors m’avait appris un tout autre homme : son récit de BRASILLACH venu se livrer au cabinet du préfet de police en Août 1944, lui-même en étant le chef de cabinet et proposant à mon cher romancier de s’enfuir par tel escalier pendant que lui-même aurait fait mine d’avoir à s’absenter. RB ne partit pas. EP accompagna LUIZET en Février 1945 pour la grâce à faire signer à DG. Il eut aussi à rapporter, en Octobre 1944, au Général la tentative de suicide de Pierre LAVAL. Si la sentence n’avait pas été signifiée à ce dernier, à lire EP, l'ancien chef du gouvernement aurait été épargné. Lisant l’été de 1964 le compte-rendu sténographié du procès, la première phrase – éructée par un des jurés, que le sténo. n’a pas identifié… – m’avait édifié. LAVAL avait été accueilli par un « Douze balles dans la peau »… J’écrirai ce soir ma mémoire de PISANI. Et évidemment, nos heures d’enregistrement très libres sont un des éléments très fournis de ma recension de tous les entretiens dont j’ai été gratifié depuis l’automne de 1969, à propos de DG. Marguerite et Edith m’ont accompagné une fois chez lui… de très grands moments, de très belles et fortes formules, des jugements et des relations de conversations : DG évidemment, mais DEBRE, MITTERRAND. L’unique applaudissement quand il vota la censure au gouvernement POMPIDOU (la video, vue seulement il y a quelques mois, montre MCM qui a compris où EP va en venir, qui se couvre le visage de ses mains… applaudissement qui ne s’identifie que par une ligne sur carte de visite reçue le lendemain : PMF !
Prier… son âme, en fait, de croyant et en politique, en société, une âme de fidèle et de serviteur, au sens de notre grand Moyen-Age. Et tout le peuple s’engagea dans l’Alliance, à la simple lecture du Deutéronome, retrouvé par Helcias en même temps que le trésor initial du Temple. La transmission : Helcias donna le livre à Shafane. Celui-ci le lut. Puis, le secrétaire Shafane alla chez le roi Josias… et Shafane fit au roi la lecture de ce livre… Le roi fit convoquer auprès de lui tous les anciens de Juda et de Jérusalem. Il monta à la maison du Seigneur avec tous les gens de Juda, tous les habitants de Jérusalem, les prêtres et les prophètes, et tout le peuple, du plus petit au plus grand. Il lut devant eux toutes les paroles du livre de l’Alliance retrouvé dans la maison du Seigneur. Debout sur l’estrade, le roi conclut l’Alliance du Seigneur. Il s’engageait à suivre le Seigneur en observant ses commandements, ses édits et ses décrets, de tout son cœur et de toute son âme, accomplissant ainsi les paroles inscrites dans ce livre. Et tout le peuple s’engagea dans l’Alliance… la démocratie directe par la théocratie… Montre-moi comment garder ta loi, que je l’observe de tout cœur. [1] Une vie se « jugeant » à ses fruits. Un arbre bon ne peut pas donner des fruits mauvais, ni un arbre qui pourrit donner de beaux fruits. Les belles et grandes vies, si nécessaires en politique, Thomas MORE, Edgard PISANI. La liberté de la foi. Jésus enseignant, non la méfiance, mais l’épreuve de la confiance.


[1] - 2ème Rois XXII 8 à 13 & XXIII 1 à 3 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Matthieu VII 15 à 20

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