samedi 25 juin 2016

déverse ton cœur comme l’eau devant la face du Seigneur - textes du jour

Samedi 25 Juin 2016


Soirée exceptionnelle, passionnante avec Jean-Eudes. Ma chère femme, explicite et vivante sur son expérience d’enseignante en lycée et en soutiens personnels, aucun jugement sur les individus mais tout sur l’ambiance. Et puis sa relation à la foi. C’est devant des tiers affectionnés, comme l’est notre ami prêtre, qu’elle dit le plus d’elle-même. Avec moi, elle est de plus en plus implicite, mais aussi de plus en plus attentionnée. Je ne sais son appréciation sur ce que je fais et même ce que je suis qu’en présence de tiers dont elle a sans doute besoin pour vaincre une pudeur et sa tendance au secret, qui ne seraient donc que vis-à-vis du plus continu de ses compagnons. La vie de couple est inlassable, c’est en permanence la découverte de l’autre et la – souvent triste – confirmation de soi, soi si limité. Jean-Eudes et Marguerite, Marguerite en questions-réponses de ses centres d’intérêt, de sa foi aussi. Je n’ai parlé qu’Eglise : demain, l’Eglise sans fidèles, et le plus tôt et le plus concret et approfondi possible : un concile de pastorale, de présence et proposition de notre foi à nos contemporains.
Le referendum britannique. Du texte et du commentaire dans les derniers jours seulement, et un peu hier. Puis, aujourd’hui, plus rien ni dans les médias ni dans les agendas gouvernementaux. Par B..., j’apprends la grève générale à Bruxelles. Ainsi, une fois de plus, le sujet du moment qui, presque toujours, est l’indice d’un problème plus profond mais ne trouvant pas son exact intitulé, n’est pas traité. Le referendum sur l’indépendance en Ecosse (déjà négatif en Septembre 2014) va ressembler aux consultations québécoises : jamais conclusif et toujours peureux.

Echo à notre conversation d’hier soir avec Jean-Eudes sur le « fonctionnement » de l’Eglise, la paternité de l’évêque et aussi du curé, son projet d’une communauté apostolique missionnaire, la collaboration africaine à la reconquête chrétienne de la France : saint Maxime de Turin, évêque autant spirituel que politique. Il est vrai que les temps dits alors barbares (que sont les nôtres et comment notre époque sera-t-elle dans quelques générations appelée ?) favorisaient un rassemblement populaire autour de la seule autorité existante en morale et au temporel. – Prier…  Jésus fut dans l’admiration [1]. Jésus, le Fils de Dieu fait homme : Sa psychologie, Ses compassions, Ses étonnements et Ses colères. La réponse a la question de notre fille : Jésus a-t-il existé ? est moins dans les démonstrations historiques ou la critique internet de nos textes, que dans cette psychologie : ce ne peut être du remplissage ou de l’invention d’écrivains voulant enrichir une tradition un peu floue. Les officiers romains ont un grand rôle dans les évangiles. Dialogue d’exception à l’entrée dans Capharnaüm, la ville familière, sinon la ville familiale du Christ, hébergé avec sa troupe chez Pierre. Seigneur, mon serviteur est couché, à la maison, paralysé, et il souffre terriblement. – Je vais aller moi-même le guérir – Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri. Suit la comparaison vécue du centurion : l’obéissance hiérarchique, ceux qui sont soumis à lui-même soumis… Jésus, la nature et l’Histoire, les circonstances : tout Lui est soumis « hiérarchiquement ». Rentre chez toi, que tout se passe pour toi selon ta foi.  Et Jésus Lui-même, intégré dans les Ecritures Le prophétisant, soumet celles-ci du moment où elles furent énoncées jusqu’à celui où Il les réalise. Liberté et puissance ne se définissent pas, dans les évangiles, selon nos acceptions actuelles. L’Ecriture explique d’ailleurs les faits et gestes du Christ : les guérisons de ce soir-là à Capharnaüm, sont de trois ordres : une réponse à la foi d’un étranger, le service de l’hôte à qui le reçoit (la belle-mère de Pierre), la préfiguration de la Passion, sens ultime et définitif de tout miracle. Le Messie prend en charge la Création entière, le Vivant pour les restaurer. Ainsi soit-il ! Description de la Jérusalem, figure de l’humanité souffrante et massacrée : déverse ton cœur comme l’eau devant la face du Seigneur ; élève les mains vers lui pour la vie de tes petits enfants qui défaillent de faim à tous les coins de rue.


[1] - Lamentations II 2 à 19 ; psaume LXXIV ; évangile selon saint Matthieu VIII 5 à 17

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