vendredi 19 juillet 2013

une fête de pélerinage - textes du jour

Vendredi 19 Juillet 2013


Hier soir, moments délicieux et instructifs chez les parents de la petite amie Cécilia de Marguerite, avec son adrable petit frère Corentin, vif, présent et pas pour autant effronté ni exagéré. Le restaurant fermé quinze jours, calme et densité de lui, on naît cuisinier et on meurt cuisinier, on aime cuisiner : de fait, c’est toujours précis, toujours nouveau, toujours attrayant, nos regards quand une table est mise et quand arrivent, sont disposés des mets. Un verre de délicieux Alsace puisque notre venue n’était pas pour la table mais pour organiser les rencontres à suivre. Report au mois d’Août.
Un couple d’amis, infirmiers chacun, dans un cabinet libéral. Lui Maxime, silencieux, disponible, adossé au mur, comme pour mieux respirer la tranquillité du moment. Elle, Joëlle, toute de vie, la peau dorée, épaules, bras, visage, genou tenu les mains nouées, le corps sans doute copieux, plein, lisse sinon sculptural, manifestement fait pour la durée intime du duo, copieux sinon sculptural, manifestement fait pour le plaisir, celui à donner autant qu’à recevoir, en ce genre de personne, avec la psychologie allant avec la chair à l’unisson, c’est vraiment de même. Nous avons donc d’intuition immédiatement sympathisé. Elle me donnait comme profession la psychanalyse. Aucun des deux couples n’est marié. Sabine ne veut la mairie que s’il y a l’église… et le mari cuisinier ne veut aucune religion, ne voyant que rétrograde en morale et autre pour l’Eglise chrétienne et véhiculant paisiblement les idées reçues sur l’Islam, notamment l’endoctrinement et la référence dès la sortie du ventre maternel. Je ne sais où il a trouvé ce signe distinctif… qu’en toute culture, nationalitée et même dans le règne animal on retrouve. Identifié comme chrétien de naissance, je dis qu’il faut lire les textes fondateurs : Coran, Bible et ne pas juger selon des comportements. Pas de culture religieuse, mais baptêmes à ce que je comprends. Joëlle, un recueil d’histoires bibliques dans son enfance. J’ai recommandé la Bible pas chère, les livres d’amour : le Cantique, et les histoires à suspense, l’Exode, les évangiles, avec un début et leurs dénouements.
Mes deux infirmiers assurent que l’ensemble de leur profession est pour l’euthanasie mais ils n’entrent pas dans les conditionnalités. Leurs patients sont ou âgés ou chroniques. On sent chez les quatre, qui semblent très à l’aise ensemble, vacances ensembme, un équilibre de vie tout simplement par les couples bien assortis et sages, et par un exercice professionnel satisfaisant. Ce qui les rend réalistes sinon sympathisants pour l’actuel pouvoir et nommément HOLLANDE dont le bilan ne pourra être fait qu’un fin de mandat : remise en ordre de l’enteprise France après des décennies d’errance, intégrité personnelle alors que le prédécesseur a au moins six gros affaires… Alsace ? aucun n’en est natif. Genre de vie, harmonie relative ? je le crois. C’est apaisant, et le vin blanc, la sensualité tranquille et gaie de la jeune femme, l’étreinte heureuse de notre fille tombant dans les bras de son amie de la Robertsau m’ont apaisé profondément, après ces demi-journées d’autoroute épuisantes et ces coltinements de bagages. Pas de récri à propos du mariage pour tous. Le cuisinier réservé à l’origine, mais maintenant que c’est fait n’y voit que du bien, et on ne reviendra pas là-dessus.
 La Grande Galerie du Louvre, le pointillisme multicolore des foules aux escaliers roulants, dans les perspectives du musée ou des fenêtres royales, dans les jardins du carrousel, des Tuileries, puis vers les pyramides de la cour Napoléon, ces images d’avant-hier ne me quittent pas. Il ne suffit pas de ressaser : nous sommes un grand pays, il faut le vivre, y ajouter, en être responsable et redistribuer tout en considérant la grandeur des autres, la verrière du Reichstag en fond des commentaires des télévisions allemandes, chaîne 1. – Mon beau-frère, d’habitude taciturne et bougonnant sur des actualités françaises de corruption, de truquage et de tous pareils, et les mêmes, déridé par sa filleule : Marguerite le pressant de donner des anecdotes d’enfance, il finit par en venir et nous rions et en rajoutons. Ma belle-mère épuisée, déjà couchée, quand nous sommes rentrés de l’Auberge du Cygne. Il y a parfois ces moments de vie qu’on croit d’un autre siècle, tirés d’un volume relié XIXème de la bibliothèque rose. Justement Marguerite commence de lire vraiment d’affilée, des livres. Nos trajets longs en voiture et sans trop de radio.

Prier…  j’y viens tardivement mais avec bonheur. Hier, je songeais fréquemment que c’est là notre respiration et notre besoin. Un instant sans emploi, la prière est alors loisible. M’y donner, s’y donner. Les mots – parler ou lire dans sa tête, expression de Marguerite – ne sont pas même des supports. On est simplement là. Dieu aussi, tout le temps, à réjoindre, à entendre. [1] Prescriptions pour la Pâque, avec le même détail que pour les autels et rites liturgiques, vêtements des célébrants et installation de l’Arche d’alliance, puis pour l’édification du Temple. Comment le lire ? famille, moment de la journée, voisinage éventuel. Mais un rythme extra-ordinaire, et la consécration du seul moment : vous n’en garedrez rien pour le lendemain ; ce qui resterait pour le lendemai, vous le détruirez en le brûlant. Vous mangerez ainsi : la ceeinture aux reins, ls sandales aux pieds, le bâton à la main. Vous mangerez en toute hâte : c’est la Pâque du Seigneur… Vous en ferez pour le Seigneur une fête de pèlerinage. C’est une loi perpétuelele : d’âge en âge vous la fêterez. Le « culot » intense du Christ est de situer sa propre mort, son proore sacrifice, sa personnification souveraine de l’Agneau pascal et du processus de sortie d’un pays infernal pour aller en une terre promise où coulent le lait et le miel,  de situer l’ensemble de la liturgie vivante qu’il célèbre et propose à ses contemporains et surtout à l’humanité entière, exactement aux dates et dans le contexte historique et spirituel du grand événement de la Pâque juive. Les deux mùoments désormais se superposent, là est l’articulation décisive entre Ancien et Nouveau « Testament », entre promesse et réalisation. Je suis le Seigneur… je passerai… je verrai. Le sang, les linteaux de porte comme déjà les bras de la croix. Jésus alors : il y a ici plus que le Temple. Si vous aviez compris ce que veut dire cette parole : C’est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices, vous nauriez pas condamné ceux qui n’ont commis aucune faute. C’est Lui qu’on va sacrifier. Et comment comprendrions-nous, et les Juifs auraient-ils compris les paroles divines à longueur de Bible et d’histoire humaine, sans la venue et les explications-réalisations du Christ ? Jésus argumentant mieux que les meilleurs de son temps (ceux-ci le questionnaient, nos époques maintenant vivent leur passivité spirituelle avec orgueil, mais la croûte est fragile, je le sens si souvent, sans armure, la simple écoute fait l’oreille puis le dialogue, bref comme un acte de naissance, et puis… Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur, moi, dont tu brisas les chaînes ? Jésus nous faisant aller et venir de sa geste propre, de son aventure à celles mémorisées par ses coreligionnaires, donne l’itinéraire fondamental de notre pèlerinage.


[1] - Exode XI 10 à XII 14 ; psaume CXVI ; évangile selon saint Matthieu XII 1 à 8

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