dimanche 21 juillet 2013

assis à l'entrée de la tente... assise aux pieds du Seigneur - textes du jour

Dimanche 21 Juillet 2013

             Le poids de ces vingt ans : qu’ai-je fait de ce temps ? apparemment rien. Le     trajet maintenant vers Megève… l’installation… le poids de toutes ces vies… celle des autres, de la mienne…

                Prier… [1] l’évangile de Marthe et de Marie, les interrogations de fait… parenté avec Jésus ou rencontre de ministère public du Christ allant de village en village ? … Marie est-elle la pécheresse Marie-Madeleine… fera-t-elle partie de ces saintes femmes suivant le Maître dans son itinéraire jusqu’au Golgotha ? Hier soir, la chapelle Sainte-Anne de la Robertsau que nous affectionnons : celle du baptême de notre fille. Prêche simple du curé de la Wantsenau : Jésus ne réprimande pas Marthe, mais met les choses en place, pas d’action sans contemplation. Adoration et contemplation sont premières, cf. Teresa de Calcutta, Marthe Robin, les exemples contemporains d’une fécondité spirituelle intense. Texte qu’a illustré ROUBLEV, les trois inconnus abordant Abraham assoupi sous les chênes de Mambré : cet arbre est-il si fréquent en Palestine ? La lecture proposée pour aujourd’hui n’intègre pas le rire de Sara, probablement le seul de toute la Bible (cf. au nom de la rose et interprétations de Jean LE GOFF : le Christ n’a ni ri ni souri) quand elle entend le triple inconnu prédire que l’an prochain, elle aura eu un fils. Textes donc… Marthe et Abraham… l’accueil. Jésus entra dans un village, une femme appelée Marthe le reçut dans sa maison. ... Abraham leva les yeux et il vit trois hommes qui se tenaient debout près de lui. Aussitôt, il courut à leur rencontre… Chacun des deux textes a ses incohérence : si les inconnus sont debout près d’Abraham, il n’y a pas à courir à leur rencontre, et Marthe est bien chez elle, Marie logeant chez sa sœur. De Lazare leur frère, pas encore question. L’insistance n’en est que plus nette. L’empressement d’Abraham, mais en couple, il propose un programme : c’est bien, fais ce que tu as dit. … Abraham se hâta d’aller trouver Sara dans sa tente. Au total, il est très empressé. Intuitivement, il a reconnu qui est venu. Seigneur, si j’ai pu trouver grâce à tes yeux, ne passe pas sans t’arrêter près de ton serviteur. Même empressement chez Marthe, accaparée par les multiples occupations du service.  A chacun est donnée une parole. Notre curé hier soir relevait l’obéissance et la conformation de Marie au grand commandement juif : Ecoute, Israël. L’admonestation pontificale dans la querelle des investitures : Ausculta, fili et la recommandation bénédicitine : Tends l’oreille, au seuil de la Règle. Parole non citée pour Marie qui, se tenant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Promesse réitérée de Yahvé, plus seulement à Abraham, mais à sa femme, la stérile devenue âgée. Le Christ est au milieu de vous, l’espérance de la gloire ! Abraham, qui était assis à l’entrée de la tente, en début d’épisode, se tenait debout près d’eux, sous l’arbre, pendant qu’ils mangeaient… Marie, se tenant assise aux pieds du Seigneur. Dieu, au Paradis, appelant Adam… puisplus tard, sur terre… demandant Abel à Caïn…  à Mambré faisant appeler Sara… Truchement humain. Mais pas l’inverse : Jésus refuse d’obtempérer à Marthe et n’intervient pas auprès de Marie. Ces textes sont royaux mais pas faciles. Présence centrale du Seigneur, positionnement des hommes, des femmes… Que disait donc Jésus ? l’évangéliste ne rapporte que sa réplique à Marthe. Le décisif pour Abraham et pour Marie, c’est leur proximité à chacun au Seigneur. Celui-ci tout incarné, fatigué du voyage. Vous reprendrez des forces avant d’aller plus loin, puisque vous êtes passés près de votre serviteur. Et c’est nous qui le recevons. Seigneur, qui séjournera sous ta tente ? Les saintetés : Marthe et Marie sans doute, mais Abraham, mobile puis statufié, survolté et empressé puis contemplatif. Assis à l’entrée de sa tente. C’était l’heure la plus chaude du jour… il courut à leur rencontre…se hâta d’aller trouver Sara dans sa tente… puis Abraham courut au troupeau… il se tenait debout près d’eux… Marthe était accaparée par les multiples occupations du service. Activité et activisme humains, mais Dieu est l’événement de ces vies, de ce jour. Paul… nous instruisons tout homme avec sagesse afin d’amener tout homme à sa perfection dans le Christ.  

                              Prier, cette journée, la suite qui m'est donnée de vie. Celui dont l'existence humaine vient de se terminer... avant-hier, je crois, regard des hommes, regard des siens sur lui. Chacun dans la mémoire et dans le souci de Dieu. Nous ne nous connaissons pas entre nous, nous ne nous connaissons pas nous-mêmes. heureusement, nous ne savons pas nous évaluer les uns les autres ni nous-mêmes. Tous accueillis, recherchés, visités : Dieu de passage, constamment, dans nos vies. Le mystère de chacune de celles-ci. Ma belle-mère dans le silence du jour commencé, au chevet de l'époux paralysé depuis vingt-deux ans. Je ne les ai pas dérangés mais je les ai salués d'âme. Plus tard hier et demain, les paroles humaines, le plus souvent peu amènes. Mon cher frère et le fauteuil roulant de son beau-père. En près de quarante ans, je crois n'avoir jamais entendu l'un des siens répéter une parole du dynaste prié de ne pas toucher à l'industrie familiale, gérée par d'autres. exploits : la pêche au gros, la chronique des rapatriements sanitaire. Pourtant, il y a eu vie, pensée, amour, nostalgie et cette énormité-légèreté propre à chacun qui est le déroulement en esprit et en âme d'une vie de chair.  Nous connaissons et saisissons mieux et davantage Dieu que nos semblables et nous-mêmes.  

                             Hier soir, désespoir, chagrin torrentiel et définitif, de ma fille, que je contrains d'aller à la messe à laquelle je suis parvenu à convaincre ma belle-mère de nous accompagner... et manquant le rendez-vous ave ses nouvaux amis de jeu au parc, notre hâte pour le retour, car il y a aussi à ouvrir aux soignantes de mon beau-père, le fils de la maison pressé de partir pour sa seule vadrouille de la semaine et qui est à heure fixe. Je perturbe chacun et suis perturbé. La chapelle où ma belle-mère n'a pas remis les pieds depuis huit ans donc, plus aucune pratique religieuse dans toute ma belle famille, sauf prière du soir  de notre tante  séquestrée par son fils. Au parc, personne à notre retour, et les soignantes pas encore arrivées. J'aborde la préposée à tour de son rôle pour préparer ce que ma chère femme aura à boucler : quelque nouveau rythème reposant tout le monde. A la sortie de la messe, ma belle-mère retrouvant des connaissances de dix ou vingt ans, certaines depuis l'enfance de ma femme. Et puis au parc arrivée, hors horaires habituels, des amis. La soirée a avancé, longtemps claire, nouvelle rémission et pour Marguerite fin d'exercice à me faire critiquer et apprécier un dessin de son matin. Copie réinterprétée de sa série de "monsterhighs" .– Crois-tu que je pourrai dessiner sans copier ? – J'en suis sûr, tu as un excellent coup de crayon - Mais les yeux sont décalés. C’est raté… Non, pas du tout. Nous avons discuté fidélité de la Renaissance et du classcisme, le Louvre de l'autre jour, et PICASSO : initiation dans sa classe il y a deux ans, nos livres d'art. Les multiples visages en un, observe-t-elle. J'ai ajouté notre propre mémoire des aspects successifs du visage que nous regardons et qui est mobile ou autour duquel nous nous projetons. La muiltiplicité apparente de PICASSO est un rendu fidèle de ce que nous voyons sans la fixité chronologique. – Qu’est-ce que tu aimes le mieux ? – Ceci, cette disymétrie, mais aussi les échos et rappels, avec une manière différente pour les surfaces. Elle me fait voir aussi un autre rapprochement possible, s’excusant de n’avoir pas su bien rendre le motif qu’elle doublait en plus petit… Les grands peintres et sculpteurs, le voyage en Italie pour apprendre d'abord en copiant les maîtres. Nous avons été ainsi ensemble. Elle a éteint, d’elle-même un peu plus tard, plus que la sérénité, la confiance mutuelle de notre amour. Le notant à présent, comment ne pas remarquer, cette pérennité de Dieu dans nos âmes, analogue en tous et persistante dans chaque instant et âge de nos vies. - Le dessin était tombé sous le lit. Notre fille continue de dormir, ce soir la montatne. Ce matin, les chênes de Mambré et la salle de séjour chez Lazare, absent et que les évangiles n'ont pas fait parler

[1] - Genèse XVIII 1 à 10 ; psaume XV ; Paul aux Colossiens I 24 à 28 ; évangile selon saint Luc X 38 à 42

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