mercredi 7 septembre 2011

votre vie reste cachée - textes du jour

Mercredi 7 Septembre 2011


Pauvreté… à ma demande d’évoquer plus précisément la petite Claire, mon vieil et cher ami ne sait répondre, ou plutôt il affiche un amour et une communion qui n’a pas de parole, que mouvement…: je ne connais pas sa date d'anniversaire. J'essaierai de le savoir, mais c'est difficile de le demander directement aux parents. De même pour la photo. Je vais essayer. Les nouvelles : elle suit un traitement en chimio, quelques jours tous les mois. Il est trop tôt pour savoir si les résultats sont encourageants. Elle a perdu ses cheveux à cause du traitement (mais cela repoussera si on réussit à la guérir). Echange courriel avec ce charmant jeune homme, quelques jours notre voisin, vingt-et-un ans à peine, école de commerce supérieure multilingue à Pau… une maîtresse présentée comme russe, mais vivant à Valence, faisant très espagnole et surtout dix-quinze ans de plus que lui : texte atterrant à ma demande de ce qu’il lit et s’il est chrétien pratiquant … Je suis plutôt classique de la littérature, mais je dois avoué que depuis la Junior-Entreprise, je n'ai pas eu beaucoup de temps d'améliorer ma culture générale. Pour la religion, je suis baptisé et ai arrêté de pratiquer pour des raisons personnelles. Mais moi ? qui suis-je ? exprimant trop… lourd et pesant pour ceux qui me cotoient, et quoiqu’écrivant presque tout le « temps », je sens bien que je n’écris pas ce que je veux écrire, que je ressens, qui m’habite et me traverse, sexe et vieillissement, saisie de la vie et de toutes nos époques quand la vieillesse fait faire étape, fraternité, réussite au sens de quoi et de qui ? Il est vrai que j’utilise avec bien plus de force et de volonté ma vieillesse, pour en faire quelque chose, puisqu’elle renferme toute ma vie, que je ne faisais quelque chose de ma jeunesse : je la vivais plus étroite et limitée que ce que je ressens aujourd’hui, même si j’avais grand crédit, et qu’aujourd’hui tout est comptant et à ma seule initiative. Dépouillées des apparences, jeunesse, vieillesse et enfance sont de même, notre nudité, notre enthousiasme, notre situation demanderesse. Ma fille, hier soir, après cette bonne journée et nos dialogues, ainsi qu’avec sa mère : je suis un peu triste… Pourquoi ? si je te le dis, tu vas t’énerver. Mais non… et nous parlons activités dont elle veut changer. Joue à joue, nous parlons.


Oui, la ferveur de notre fille, de ma femme, toutes les ferveurs du monde, ces baisers, ces étreintes, ces regards de demande, ce murmure d’un remerciement même et surtout conjugal, je les ressens plus encore, et si peu savoir de cette enfant – Claire – pour laquelle nous prions, me la rend, ne peut que nous la rendre plus présente. L’immense cri des misères et des souffrances est certainement un chant d’amour, j’oserai écrire et je le pense ainsi que ces « chants » de l’Apocalypse faisant, avec les millions de gens en blanc et ailés ou pas, image pour le son indescriptible, évoqués par Jean, que c’est le pur produit de ce que nous vivons, subissons et travaillons ici-bas, dans nos actualités à chacun.


Jésus s’était arrêté dans la plaine, et la foule l’entourait. Dieu est là, ici. En face, notre monde, nous tous, nos hiérarchies : malheureux, êtes-vous quand tous les hommes disent du bien de vous : c’est ainsi que leurs pères traitaient les faux prophètes. … Alors, il n’y a plus de Grec et de Juif, d’Israëlite et de païen, il n’y a pas de barabe, de sauvage, d’esclave, d’homme libre, il n’y a que le Christ : en tous, il est tout. Pastorale et enseignement de Jésus, de Paul, de la prière du matin : demande et pauvreté, et de celle du soir : action de grâce et richesse reçue. Chaque jour, je te bénirai. Le chemin de la beauté est celui de toute beauté : la foi, pas un objet, mais un mouvement, une avancée incessante, sans tension mais toute tournée vers l’avant : vous qui avez faim maintenant, vous serez rassasiés ! [1]tendez vers les réalités d’en haut, et non pas vers celles de la terre. … Quand paraîtra le Christ, votre vie, alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui en pleine gloire. Les temps apostoliques que nous continuons de vivre (récit, également atterrant, de Denis M. se reposant dans le Beaufortain, la moyenne montagne, plus aucun prêtre : il en monte un selon les urgences, parfois, mais de présence… la déchristianisation ? ou bien la réflexion que la fin de l’Eglise temporelle liée au pouvoir pendant quinze siècles est peut-être l’appel à une authenticité de recherche de Dieu et de tentative de vie chrétienne qu’autrefois… nous n’avions pas ? je ne tranche pas, chaque époque a ce qu’elle secrète autant que ce qu’elle subit, se fait subir)…. Ces temps apostoliques sont tout différents de celui du vivant du Christ : homme, pauvre, décrié malgré les moments de succès et de popularité, de gloire-même, il est cependant bien plus dans le présent, le présent de tous, dans son époque comme dans toutes, que nous ne serons jamais dans la nôtre, compensant, pensant, pleurant et nous distrayant pour ceux de nous qui le peuvent, car en Somalie … ou au Tibet… ou … dans la chambre de la petite Claire.

[1] - - Paul aux Colossiens III 1 à 11 ; psaume CXLV ; évangile selon saint Luc VI 20 à 26

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