jeudi 18 juin 2009

serait-ce que je ne vous aime pas ? - textes du jour

Jeudi 18 Juin 2009

Prier… notre sixième année sacramentelle, tandis que mes contemporains préparent le trentième et pour certains le quarantième anniversaire de leur mariage… floraison de partout en quinze jours de mon absence… la plante qui ne fleurit à qu’à cet anniversaire… chant d’action de grâces. Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens ; ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés … votre Père sait de quoi vous avez besoin avant même que vous l’ayez demandé. Et la prière qu’enseigne Jésus, prière « complète », mais la sienne, au Jardin des Oliviers pour lui-même, sur la croix pour ses bourreaux… le Christ, et à sa suite, Paul comme les apôtres, comme l’Eglise, comme chacun de nous, l’un pour l’autre, nous nous apportons Dieu. Je vous ai fait rencontrer le seul Epoux : vous êtes l’épouse vierge et sainte que j’ai présenté au Christ. Tout amour, toute rencontre est mariage, notre nature, notre accomplissement nous en font distinguer un particulièrement. Mais le religieux, tout célibat consacré est autant sponsal que le couple homme et femme, réflexion qui permet de prendre et de regarder autrement les amours homosexuels. Je bredouille et tâtonne mais comment ne serai-je pas frappé et cueilli, ce matin, par la coincidence entre notre anniversaire, l’enseignement du Pater, parfaite prière de demande « tous azimuts » et l’affirmation paulinienne : vous êtes l’épouse… Fondamentalement, enseignement que la vie et la prière supposent le couple, Dieu/homme, femme/homme, enfant/adulte, tout homme avec tout homme, et combien l’on est proche de la trinité. Quelqu’un à qui s’adresser et demander, quelqu’un répondant, quelqu’un à qui l’on pense, pour qui l’on prie, les couples qui se font, les couples qui sont brisés, les couples traversés par l’absence et la mort, ou l’attente d’un quelconque retour, le couple du religieux et de Dieu en cent dévotions et manières propres à chacun. Nous et l’autre. Tant que les autres sont pluriels, rien ne se fait, la vie et l’amour distingue l’autre, et avec l’autre au singulier, tout commence, il n‘y a d’attente que par absence. Que par défaut. La mort ne sépare pas, les mariés sont religieux et consacrés, les religieuses, religieux et tout célibat votif et consacré est mariage. Pardonnez-nous nos offenses, ne nous soumettez pas à la tentation. Notre relation à Dieu reflétant nos mariages et nos mariages ne vivant et ne tenant qu’en Dieu. Chant d’amour de Paul pour ses ouailles. Serait-ce parce que je ne vous aime pas ? Mais si ! Et Dieu le sait. Ainsi soit-il…[1] Respect du couple formé par d'autres, soin pour toute cellule sociale, la politique, l'économie abîmant ou secondant, mais n'étant pas premières. Le couple, forcément et par construction, a l'expérience que l'amour est décisif, qu'il manque ou qu'il soit l'esprit. Aller au fondamental, et tranquillement en garder la priorité, ce qu'en politique, en économie, en relation internationale, nous oublions. Les dictatures répressives et mortifères de tous temps et en nos jours, vg. Iran et Chine, et leur fondement qui - même s'il a des excuses identitaires et nationalistes - n'est pas le couple, d'où l'irrespect de la chose publique pour la vérité humaine. Les deux procès à Tours et à Genève... les couples détruits et ce sont des femmes qui doivent plaider l'échec et à qui, certainement, l'on a fait réciter la leçon les exonérant pénalement plus ou moins : l'une et le crime passionnel, l'autre le déni de grossesse. Tristesse infinie. Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, à vous non plus, votre père ne pardonnera pas vos fautes. Hommes, femmes, tous humains, tout vivant, tout créé... en attente du couple (la Genèse), en attente de la réalité trinitaire.

[1] - 2ème lettre de Paul aux Corinthiens XI 1 à 11 ; psaume CXI ; évangile selon saint Matthieu VI 7 à 15


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