mercredi 9 juillet 2008

une pluie de justice - textes du jour

Mercredi 9 Juillet 2008

Tandis que notre frère spirituel « jubile en Dieu », se sent non seulement sur la voie de la guérison physique, si laborieuse jusqu’à ces derniers jours, mais en passe de recevoir l’appel tant attendu (sinon souhaité malgré une disponibilité intérieure qui se voudrait indifférence). . . et prie pour nous (son affirmation que la prière de louange est la plus efficace de toutes !),
nous retrouvons l’angoisse de l’immédiat et de l’inexorabilité des contraintes financières avec – contre nous – tout l’outil juridique et social d’aujourd’hui. Notre société n’est efficace que pour la contrainte et ce qu’elle appelle la répression ou l’application de la loi. Celle-ci n’est assénée que pour les uns, les déjà à terre. Elle est rédigée, amendée et votée dans des conditions de plus en plus discutables d’information et de conscience. Les élites, composées partout par des gens qui n’ont eu d’organisation méthodique que celle de leur conquête du pouvoir ou de la cooptation qui y mène, sont globalement responsables d’un monde de fous. Parmi elles, des individualités de bonne volonté mais qui ne s’affichent telles qu’à leur retraite, se convertissant dans la transparence, l’éthique et le développement durable et quelques fous – évidents dès avant leur élection mais qu’on ne pouvait alors dénoncer sans passer pour de parti-pris – qui accumulent les dégâts et en sont fiers. Nous vivons une tuerie sociale qui ne sauve même pas les entreprises, grandes ou petites. Quant à la spéculation, cf. le cycle pétrolier, l’ensemble des « opérateurs », y compris les Etats, assure qu’elle n’est pour rien dans les dérèglements de prix et de production. J’aborde dans l’angoisse – pour moi et donc les miens – et la rage – pour mon pays et notre monde – ce moment de silence matinal en Dieu, créateur, rédempteur et enseignant. Je sais que beaucoup de chréiens versent soit dans le catastrophisme d’une fin du monde datée (pour la énième fois) toute proche, soit dans l’irénisme et dans l’indifférence à un monde qui passe et n’est pas « l’essentiel ». Je ne connais pas de saints (ni de prophètes dans l’Ancien Testament) qui ne se soient souciés, parfois à en mourir de chagrin et d’échec apparent, vg. saint Bernard, de leur époque et du cours politique et économique des choses, vg. les écrits de Charles de Foucauld sur la colonisation et son esprit négateur.

Que dit le Seigneur, mon Seigneur, notre Seigneur ? Sur votre route, proclamez que le Royaume des Cieux est tout proche. Sur notre route particulière, physique… nous n’avons qu’un rôle d’annonce, le Royaume, c’est la présence de Dieu Lui-même dans notre époque, dans notre vie, mais nous recevons le pouvoir d’expulser les esprits mauvais et de guérir toute maladie et toute infirmité. Pouvoir déjà dévolu lors de cette mission globale de continuer la création, « dominer » le monde qui est confié à l’homme dans la Genèse. Et l’homme s’occupe de lui-même, de son rang (les démarches fondamentales d’Adam et d’Eve au Paradis) perdant le dialogue avec Dieu dont il prend peur, et ne prenant pas soin du monde, du vivant. Les disciples appelés et confirmés nommément dans leur mission. Faites des semailles de justice, récoltez une moisson de miséricorde, défrichez vos terres en friche. Il est temps de chercher le Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne répandre sur vous une pluie de justice. Et devant la défaite totale – possible – celui qui prie et reçoit ces paroles, regarde vaciller la flamme toute petite de l’espérance et plus intensément qu’auparavant, se remet à faire ce qu’il peut. La prière ne peut plus le quitter [1], elle ne lui fait pas oublier sa rage devant l’injustice pour le monde et pour lui, mais elle lui permet d’entrevoir leur utilité. La victoire, s’il plaît à Dieu, est possible, la résurrection a eu lieu, une fois pour toutes. Du mystère profond, agir à cette surface qui nous étreint, qui nous englobe, où nous vivons actuellement, de force, agir autant que nous pouvons tout en nous remettant à Dieu. Sur vous une pluie de justice.


[1] - Osée X 1 à 12 ; psaume CV ; évangile selon saint Matthieu X 1 à 7

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