jeudi 10 juillet 2008

épuisé - textes du jour

Vendredi 11 Juillet 2008

Ma foi ne se raisonne pas, elle est. Me secourt-elle ? Oui, pour l’essentiel, puisqu’elle me structure, me maintient debout et en confiance, sans la moindre raison, tout est flou, osbolète, menaçant mais devant Dieu, nous sommes tous trois : là. Le temps coule autour de nous et les astreintes que rien ne peut résoudre, sauf… La saint-Benoît, géant par le rayonnement, par un écrit qui demeure, qui était-il quotidiennement et pour ceux qui dans des temps certainement vêcus et qualifiés autrement que nous ne le faisons aujourd’hui, les croyant rétrospectivement indiscernables et très troublés… probablemnt banal sauf qu’il devait être attentionné et… rigoureux. Une rigueur sans bonté épouvante et n’est qu’orgueil et cécité. Une tolérance ne rassure personne de ceux qu’elle gratifie. [1] Entrant dans la prière, par lecture et parce que je ne peux continuer ce début de journée, sans ce moment tandis que le soleil commence de donner et que la sueur me revient, je sens ma raison vaciller… trop à subir, trop subi… alors que naturellement je ne suis que rebond, créativité, curiosité et accueil (sauf, physiquement, les visiteurs impromptus comme la campagne, au moins ici, en a l’habitude, on va sans rendez-vous, tout est guichet, vie de labeur ou de tâches simplement, les chèvres au piquet, les animaux en clôture, les humains tout autant, l’avoir à leur pieds : la terre et les quatre murs de leur « salle », la cave au même rez-de chaussée, maisons sans fondation mais pays qui ne change fondamentalement pas depuis le plissement hercynien). Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre… moi, je n’ai rien quitté, j’ai cru accumuler sans investir, et tout me quitte aujourd’hui, sauf amour des miens et notre mutuelle affection. Vous siégerez vous-mêmes… et il aura en héritage la vie éternelle. Jésus promet des récompenses fabuleuses mais tout va à la croix, à la Passion, aux trahisons, au tombeau et le relais n’est pris que par la foi. Car c’est le Seigneur qui donne la sagesse… il tient en réserve son secours pour les hommes droits, il est un bouclier pour ceux qui suivent la bonne route, il protège les sentiers de la justice de la justice, il veille sur le chemin de ses amis. Alors tu comprendras la justice, l’équité, la droiture : les seuls sentiers qui mènent au bonheur. Sur cette montagne, au pied du divin maître, je m’assieds, m’allonge et écoûte, épuisé. Une prière – plus même le poème (c’est toute ma vie, que j’offre au roi) – s’exhale de moi, de mon épuisement. Total. Je le prie et l’offre pour ceux qui encore plus à bout n’ont plus même la force, de s’en rendre compte et sur notre planèe malheureuse, peut-être sont-ils la majorité. Dans le soleil, la pluie, on disait : le diable bat sa femme, cela dure peu, puis revient, musique, assez merveilleuse. Qu’est-ce qu’il y aura pour nous ? les apôtres, insatiables, à leur époque… bien inférieurs, humainement et spirituellement à l’auteur des Proverbes qui, à la suite de Salomon, n’est qu’écoute et souhait du discernement. La réclamation d’Adam et Eve, devant l’arbre de la connaissance, est exaucée : rends ton oreille attentive…si tu demandes le discernement… si tu appelles l’intelligence… si tu la recherches… si tu creuses… alors tu comprendras… tu découvriras. Vocation de mes amis bénédictins, sans doute, vocation de toute vie, s’arrêter ailleurs que devant la vitre fermée. Que les pauvres m’entendent et soient en fête.

Deux oiseaux grattent, chahutent, folâtrent dans mon dos, à la petite fenêtre derrière moi.


[1] - Proverbes II 1 à 9 ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Matthieu XIX 27 à 29

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