lundi 21 juillet 2008

je lai trouvé - textes du jour

Mardi 22 Juillet 2008

Commencé hier, dès mon retour de Kergonan, Une vie avec Karol [1], les mémoires du secrétaire de Jean Paul II, parfaitement francophone, c’est avec lui que s’est organisée mon audience de Février 1995 : soit, avec notre mariage, la seule chance, le seul événement heureux que j’ai vêcu depuis mon départ du Kazakhstan. Prier au cœur du désastre. – Que ce livre m’accompagne, dès les premiers pages, le ton est donné et la promesse faite, c’est le portrait d’un homme par ce qui fait sa vie, la tient, la prière, le souci des autres, la proximité, l’élévation extrême autant que la présence et l’accessibilité, la normalité fondamentale d’une condition humaine et pourtant l’exceptionnalité de la réussite dans la seule œuvre qui compte dans nos vies, devenir ce que Dieu nous permet et qu’Il attend de nous. Celle qui m’est le plus proche, dans nos moments de contemplation du gouffre (je vois que nous y tombons, tandis qu’elle voit que nous y sommes déjà pour ne plus jamais retomber), me dit son agacement que je sois tant attaché à la Providence (JL en faisant le reproche à sa mère tant aimée, au moment même où il entre dans la Compagnie…). Mais, non, c’est un mot et même une réalité qui ne m’appartiennent pas. Je ne revendique, à voix inaudible il est vrai, que l’espérance. Pas même le cri. Marie-Madeleine répond qui se rend au tombeau de grand matin, quand il fait encore sombre. … Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Elle est sauvée parce qu’elle cherche Qyuelqu’un et non quelque chose. [2] Toute la nuit, j’ai cherché celui que mon cœur aime. La nuit de l’amour, de la quête. Au-delà du désespoir, cette activité qui n’est pas celle de l’insecte qui se noie, mais qui n’est pas productive ni salvatrice par elle-même : elle est un état de vie, totalement disponible à la découverte et à l’événement espérés mais inattendus. A peine les avais-je dépassés… les gardes, les réalités et la vie de ce monde-ci, nos appels, nos dépendances et nos attentes, tout ce qui nous est naturel et obligé… à peine les avais-je dépassés, j’ai trouvé celui que mon cœur aime. Je l’ai saisi, je ne le lâcherai pas. … Comme par un festin, je serai rassasié ; la joie sur le slèvres, je dirai ta louange… J’ai vu le Seigneur, et voilà ce qu’Il m’a dit. Mais ce que Jésus, qui avait paru être le jardinier, à la plus familière et intuitive des femms qui L’accompagnait, lui dit, est décisif, terrible et splendide cependant : Cesse de me tenir… va plutôt trouver mes frères… Quoiqu’à l’inverse, nous ouvons voir que Jésus-Dieu a une sollicitude totale pour ceux qui dorment encore (sinon toujours, dans chaque occasion décisive … la Transfiguration, l’Agonie au jardin des Olivier). Et nous sommes se frères dans la mort et dans la résurrection. Pour l’heure, dans la mort. Heure pourtant où le cuivre aux feuillages des arbres semble avoir apelé les oiseaux à leurs premiers chants. Prier avec deux protecteurs qui me furent humainement proches et contemporains, un Jésuite, un pape, chacun si humble et commençant par s’administrer ce qu’ils prêchaient, la prière. Autant recherche que foi, familiarité de Dieu et souffrance de la souffrance du monde. Nous y voici. Et Jésus, à première vue, semble ne pas nous comprendre. Question incongrue : Femme pourquoi pleures-tu ? et ordre terrible qu'entend une amante, celle du Cantique, celle de toute âme : Cesse de me tenir... trraduit autrement : Ne me retiens pas... pour nous introduire au mystère qui dépasse sentiments et situations de condition humaine : je ne suis pas encore monté vers le Père.

[1] - Stanislaz DZIWISZ, Une vie avec Karol . entretiens avec Gian Franco Svidercosci (DDB . Seuil . Janvier 2007 . 302 pages)

[2] - Cantique des cantiques III 1 à 4 ; psaume LXIII ; évangile selon saint Jean XX 1 à 18

Aucun commentaire: