dimanche 8 juin 2008

toute son indigence - textes du jour

Samedi 7 Juin 2008
Je vais craquer nerveusement, dit-il… je suis bouleversé. L’expression, : prendre ses responsabilités, qui – dans la politique d’aujourd’hui en France – signifie : décider seul et n’avoir pas de juge ni de contrôle ensuite, ni de conseil au préalable à recueillir, est – selon moi et surtout le général de Gaulle : avoir à répondre devant son mandant de ce que l’on fait. Mais plus fondamentalement encore, une responsabilité, on la reçoit, on ne la prend pas, on ne s’en empare pas, on ne se referme pas sur elle. Ainsi, ce frère à l’hôpital qui implore une aide toute matérielle mais, à travers la demande précise et affolée, c’est l’aide à survivre qui est sollicitée, c’est l’inattendue responsabilité fondant sur ma chère femme, sur notre petite fille qui peut apporter son sourire et l’apportera, comme ici – auprès de la vieille dame qui m’héberge – mon chien a apporté sa tête douce à caresser et sa langue, spontanément, sur la main déformée, responsabilités qui dans ma vie n’ont jamais été celles que je cherchais, et toujours les plus inopinées et concrètes. Petites… A Timothée, son fils bien-aimé, Paul, pourtant recommande surtout la prédication, lui-même se dit, en termes enveloppés, « au bout du rouleau » et de son immense parcours. Celui, fondamentalement, de la fidélité. Mais toi, en toute chose, garde ton bon sens, supporte la souffrance, travaille à l’annonce de l’Evangile, accomplis jusqu’au bout ton ministère. Car me voici déjà offert en sacrifice… je suis resté fidèle. Comme le psalmiste : jusqu’à présent, j’ai proclamé tes merveilles. Et moi qui ne cesse d’espérer, j’ajoute encore à ta louange. Ce que pourrait confesser mon frère spirituel qui me disait, sans y attacher d’importance, avec la tranquillité de l’évidence, la prière de louange est la plus efficace. Mais quand on souffre, atteint soi-même ? Jésus s’était assis en face de la salle du trésor, et regardait la foule déposer de l’argent dans le tronc. Beaucoup de gens riches y mettaient de grosses sommes. Tous, ils ont mis de leur superflu, mais elle, de son indigence : elle a tout donné, tout ce qu’elle avait pour vivre. Le Christ – installé parmi nous, anonyme …. remarque, étalonne, identifie mais ne conclut pas, à cette pauvre veuve, adresse-t-il même la parole. Dieu, tranquille, nous regardant « faire la charité » à notre façon, si souvent détestable. Ou parcimonieuse. Ne me rejette pas maintenant que j’ai vieilli ; alors que décline ma vigueur, ne m’abandonne pas. Amen ! mais d’abord qui souffre, attend, demande, craque… et il y a les réponses, humaines, inattendues. Celle de cet homme célèbre, qui a une attention particulière, avant – lui aussi – de se faire hospitaliser, et qui me gratifie du témoignage qu’entre nous, il y a eu échange, et bonheur pour lui, comme il y a eu pour moi l’indicible chaleur de recevoir et d’être accepté. Je revivrai les exploits du Seigneur [1]. Donne, prodigue, Seigneur, à tes enfants – quand ils sont démunis et fléchissent,la force dont ils ont besoin, fais-leur sentir que tu les habites, envoie-leur des frères à profusion, attentifs, silencieux, pas fatiguants et qui leur correspondent tout simplement pour qu’ils ne défaillent plus. Maintenant et à l’heure de notre mort.

[1] - 2ème lettre de Paul à Timothée IV 1 à 8 ; psaume LXXI ; évangile selon saint Marc XII 38 à 44

Aucun commentaire: