lundi 2 juin 2008

le martyr - textes du jour

Lundi 2 Juin 2008



Prier ce soir… au lieu de ce matin avant de prendre la route. Le recueillement est autre, une fatigue offerte, une écoûte plus passive, un engrangement pour le sommeil, une communion plus tendre, plus courte peut-être, sagesse de condition humaine. [1] Des deux messes possibles, je choisis celle de sainte Blandine, l’image de nos enfances, la Gaule chrétienne, une bonne part de nos origines est là, fête aussi d’une de nos nièces par alliance. Les Blandine ont du caractère. Le martyr n’est pas décrit par l’Apôtre, mais ce qui est donné et vêcu ensuite : ils viennent de la grande épreuve, ils ont lavé leurs vêtements dans le sang de l’Agneau. L’épreuve de nos vies, l’épreuve du témoignage, la résistance au sang (selon saint Paul) au péché, à la tentation, à la facilité comme au désespoir ; ce qui est lavé n’est pas nous, mais nos vêtements, le superflu, le codé, le rituel. Le lavage est individuel, chacun des martyrs s’y emploie mais ce qui lave c’est Dieu, son corps, son sang, son sacrifice, la rédemption, la passion, la résurrection par lesquelles nous passons à la suite du Christ. Ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. Autant, nous avons à vivre l’épreuve qui nous sera donnée, s’il nous en est donnée une, et d’expérience combien nous en avons. A l’instant, sur France-Infos. Mochèle Morgan exposant ses tableaux et une toile de Jean Marais, la voix méconnaissable – masculine – comme souvent cela vient aux femmes qui ne sont plus jeunes, 88 ans la jeune adolescente de la Symphonie pastorale ou la quasi-icône des années 30 dans Quai des brûmes, et elle dit, à mi-voix, combien elle a souffert dans sa vie « privée »… Vivre cela en dialogue avec Dieu, signe du passage que nous commençons d’opérer, mais de défense dans l’adeversité, de réponse aux événements ou à nos semblables qu’ils nous aiment ou nous manquent, inutile : vous n’avez pas à préparer votre défense… pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. Nous entrerons intacts dans la vie, aussi pleinement que nous souffrons quand nous souffrons. Si ce pouvait être non en conséquence de nos erreurs ! pour la plupart de nos malheurs, vrais ou bénins, mais bien pour une querelle d’identité d’homme, de femme, de chrétien, de croyant, d’enracinés dans ce que nous sommes et dans ce que nous devenons. Tout nous est proposé : un pasteur, un ange (qui) campe alentour. Avec quel détail et quelle force Jésus insiste. Je ne puis être de ceux qui demandent comme en certains siècles ou spiritualités, la « grâce du martyre » , je demande celle du témoignage, celle d’une vie conséquente.

[1] - Apocalypse de Jean VII 13 à 17 ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Luc XXI 12 à 19

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