duchesse
d’Alençon puis clarisse
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La vie de Marguerite de Lorraine est en tout point admirable. Elle vécu un temps de son enfance en Provence auprès du bon roi René. À la mort de ce dernier, elle revint en Lorraine et en 1488, son frère, le duc de Lorraine, René II, lui fit épouser le duc René d’Alençon (fils du célèbre compagnon de Jeanne d’Arc).
Un fils aîné, nommé Charles, et deux filles, Françoise et Anne, naquirent en l’espace de quatre ans. Hélas, René d’Alençon mourut en 1492 en la fête de la Toussaint.
Pendant les vingt années de régence du duché d’Alençon, Marguerite va révéler que la gestion des affaires temporelles n’est pas incompatible avec l’idéal évangélique.
Elle assainit les finances du duché, réforme les coutumes, humanise la vie sociale en assurant une aide aux « pauvres honteux » (ceux qui n’osaient pas mendier), refait l’unité du diocèse de Séez divisé entre deux évêques, réforme les abbayes d’Almenèches et de Saint-Martin de Sées et fonde un monastère de clarisses à Alençon, Mortagne, Château-Gontier, Mayenne et Argentan où elle se retirera après vingt-deux ans de règne.
Elle restaure ou embellit aussi de nombreux monuments civils et religieux, entre autres les églises de Mortagne, Argentan et Alençon. Ainsi, est achevée en 1505 la construction de l'église Saint Léonard d'Alençon, et en 1515 le porche de la basilique Notre-Dame.
Elle élève enfin chrétiennement ses trois enfants et transmet le pouvoir à sa majorité, à son fils aîné Charles, l’époux de celle qui allait devenir Marguerite de Navarre, la sœur du roi François 1°.
Douairière, elle se consacre plus pleinement au service des malades et des plus pauvres qu'elle appelait « ses seigneurs ». Vision sacrée de la pauvreté qui s’enracinait dans l’Évangile et la tradition franciscaine. Lorsqu’elle s’installe dans le « petit hôpital » de Mortagne, elle veille aussi à la tenue des hôpitaux qui, aux soins, ajoutent l’accueil « des pensionnaires ayant plein vivre ou demi vivre à l’hôpital » et l’hébergement « pour la nuitée » des indigents de passage.
Ainsi a-t-elle mis en œuvre avant la lettre, cette spiritualité des laïcs décrite dans la constitution sur l’Église du Concile Vatican II : « Suivant les conditions de vie de chacun : vie conjugale et familiale, célibat et veuvage ; état de maladie, activité professionnelle et sociale… exercer ses propres charges sous la conduite de l’esprit évangélique, manifestant le Christ aux autres avant tout par le témoignage de vie, rayonnant de foi, d’espérance et de charité… » (Lumen Gentium 4).
Marguerite choisit de terminer sa vie simple religieuse au couvent des sœurs Clarisses d'Argentan où elle meurt le 2 novembre 1521, couvent qu'elle avait elle-même fondé et où elle avait prononcé ses vœux en 1520. Elle montrait ainsi la haute opinion qu’elle avait non seulement de la vocation de laïque mais aussi de consacrée.
Marguerite de Lorraine fut déclarée bienheureuse par le pape Benoît XV (Giacomo della Chiesa, 1914-1922) le 20 mars 1921, l'Église reconnaissant en elle un « modèle pour ceux qui gouvernent les peuples ».
Elle est la protectrice des familles et la patronne des dentellières, car on doit à cette pieuse duchesse la création du point d’Alençon dont le couvent des Clarisses de cette ville conserve deux superbes pièces de broderie de sa main.
Source principale : paroissenotredamealencon.fr/ (« Rév. x
gpm »).
wikipédia à jour au 19 septembre 2016
Marguerite de Lorraine
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Marguerite de Lorraine
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Biographie
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Dynastie
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Nom de naissance
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Marguerite de Lorraine
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Décès
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Mère
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Conjoint
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Enfants
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Nièce du duc Henri II de Lorraine, elle est d'abord nommée Marguerite de Lorraine-Vaudémont en tant que fille de François de Lorraine comt de Vaudémont (1572-1632) et de Christine de Salm.
Elle fut ensuite appelée « Marguerite de Lorraine » lorsque son père devint duc de Lorraine et de Baren 1625.
Benjamine des enfants du duc François II, elle a pour frères et sœur, le duc Charles IV, le cardinal Nicolas-François de Lorraine qui renonça à la pourpre pour se marier après avoir succèder brièvement à son frère et Henriette, princesse de Phalsbourg bet Lixheim qui fut une opposante farouche aux envahisseurs Français.
Margueurite perdit sa mère Christine de Salm en 1627, et fut élevée auprès de sa tante, Catherine de Lorraine, abbesse de Remiremont, dont elle fut bientôt et sans surprise élue coadjutrice. L'abbesse de Remiremont avait rang de princesse souveraine et bénéficiait de la protection directe du pape et de l'empereur.
Sommaire
- 1 Religieuse et fiancée
- 2 L'amour et la guerre
- 3 Mariée et séparée
- 4 Mère et belle-mère
- 5 Cour de France et du Luxembourg
Religieuse et fiancée
En juillet 1629, elle fût présentée à Gaston de France, duc d'Orléans et héritier présomptif de son frère, le roi de France Louis XIII qui, de santé précaire et vivant séparé de son épouse, semblait devoir mourir sans descendance. Veuf depuis deux ans de Marie de Montpensier, dont il avait eu la célèbre « Grande Mademoiselle », le fils d'Henri IV, en désaccord avec la politique menée par son frère et surtout le minstre de celui-ci, le cardinal de Richelieu, avait effectué "une sortie" du Royaume. Avec sa suite, ses gentilhommes et son armée, il avait trouvé asile auprès du fantasque duc de Lorraine à Nancy pour empêcher son frère de prendre part à la guerre d'Italie, ce qui réussit parfaitement.. Il fut ébloui par la jeune princesse de Lorraine et ne l'appela plus désormais que « L'Ange » ou « La petite angélique ».Il passa six mois en Lorraine et ne revint en France que le 30 janvier 1630, ayant reçu le pardon de son frère et gagné des avantages substantiels.
Quelques mois plus tard, contraint à l'exil après la Journée des Dupes, il chercha de nouveau asile auprès du duc de Lorraine et, pour se faire accepter par celui-ci, demanda, en tant qu'héritier du trône de France, la main de la princesse Marguerite, sœur du souverain.
L'amour et la guerre
Louis XIII envahit alors la Lorraine mais, avec l'accord de sa mère, Marie de Médicis, en exil à Bruxelles, Gaston épousa Marguerite secrètement, dans la nuit du 2 au 3 janvier 1632. Dès le lendemain, le duc de Lorraine envoya son nouveau beau-frère se mettre en sécurité à Bruxelles, alors possession des Habsbourg.Le parlement de Paris, sous prétexte de lutter contre les mariages clandestins, refusa d'enregistrer le mariage et condamna à mort par contumace, sinon la princesse, du moins son frère, Charles IV, en tant que vassal du roi (pour une partie de son Duché de Bar). L'ex-chanoinesse, jeune mariée de seize ans déguisée en soldat, le visage noirci, s'enfuit à cheval, vers Thionville, place alors luxembourgeoise, également possession des Habsbourg. Elle trouva refuge et protection auprès de l'archiduchesse-infante Isabelle, gouvernante de la Province pour son petit-neveu le roi Philippe IV d'Espagne, et de sa belle-mère la reine de France en exil Marie de Médicis.
Mariée et séparée
Réconcilié en apparence avec son frère, le duc d'Orléans put de nouveau rentrer en France en 1634, mais sans Marguerite.Influencé par le cardinal de Richelieu1, le roi pensait rompre le mariage en obtenant de son frère une action en nullité. Il fit même paraître des pamphlets prétendant que les membres de la Maison de Lorraine étaient indignes d'épouser le sang de France (alors que récemment encore l'épouse de Henri III était une princesse de Lorraine d'une branche cadette).
Marguerite, pieuse et fière, écrivait lettre sur lettre au pape et aux membres de la curie pour faire valoir la canonicité de son union.
De son côté, Gaston, pour une fois constant, espérait faire reconnaître son mariage par son frère. La naissance du futur Louis XIV en 1638 et la mort du cardinal de Richelieu en 1642 dénouèrent la situation : également proche de la tombe, « travaillé » par son frère et son épouse, Louis XIII consentit, le 6 mai 1643 à recevoir sa belle-sœur. Il mourut peu après. Après onze ans de mariage et autant de lutte, Marguerite, épuisée, put enfin paraître à la cour en tant que légitime épouse et princesse de France, seconde dame du Royaume après la reine.
Mère et belle-mère
Marguerite fut selon l'usage appelée Madame. De ce mariage d'amour naîtront cinq enfants, dont un seul fils mort en bas âge (voir la généalogie des Bourbons : les descendants d'Henri IV) :- Marguerite-Louise (1645+1721), qui n'ayant pu épouser Louis XIV, s'éprit de son cousin Charles V de Lorraine mais fut mariée en 1661 au Grand Duc de Toscane, Cosme III de Médicis,
- Elisabeth (dite Isabelle) (1646-1696), contrefaite2, fut un temps Abbesse de Remiremont (chapitre de Dames nobles dont sa mère avait été coadjutrice). Elle succéda à sa grand-tante, Catherine de Lorraine et fut élue abbesse en 1648, alors qu'elle n'avait que deux ans. Elle le resta jusqu'en 1658. Créée duchesse d'Alençon, elle fut mariée en 1667 au duc Louis Joseph de Guise (1650-1671), chef de la branche française de la maison de Lorraine et lui donna un fils mort dès 1675.
- Françoise-Madeleine (1648-1664) qui fut mariée en 1663 au duc de Savoie, Charles-Emmanuel II.
- Jean-Gaston, duc de Valois (1650-1652)
- Marie-Anne (1652-1656)
Cour de France et du Luxembourg
Veuve en 1660, elle s'installa d'autorité au palais du Luxembourg dont sa belle-fille voulait la déposséder.L'année suivante, sa fille aînée, Marguerite-Louise fut mariée, malgré elle, au futur grand-duc de Toscane Cosme III de Médicis. La princesse aurait préféré son cousin Charles, héritier du trône de Lorraine ce que la duchesse douairière, tante du jeune homme, évidemment approuvait. Marguerite-Louise fut très malheureuse à la cour de Florence et, après avoir donné trois enfants à son mari, revint vivre en France après la mort de sa mère.
En 1663, sa fille benjamine Françoise-Madeleine fut mariée au duc de Savoie Charles Emmanuel II mais mourut dès l'année suivante.
Enfin, en 1667, Élisabeth Marguerite d'Orléans, bien que contrefaite (on la destinait à l'Église après lui avoir donné le duché d'Alençon), épousait un prince lorrain et français à la fois en la personne du duc de Guise lequel la laissa veuve trois ans plus tard avec un fils en bas âge, le dernier des ducs de Guise.
En 1670, « Madame » intervint auprès de Louis XIV, son neveu, pour protester contre l'invasion de la Lorraine et du Barrois mais aussi pour empêcher la mésalliance de sa tumultueuse belle-fille avec le marquis de Puyguilhem. Le roi dut céder sur ce dernier point ce qui, tout en préservant la dignité de sa famille, n'améliora pas les relations entre la duchesse d'Orléans et la duchesse de Montpensier.
Marguerite de Lorraine mourut en 1672.
Notes et références
- Le roi, de santé précaire, ne vivait pas avec la reine avec laquelle il était en forts mauvais termes. Il paraissait probable qu'il n'aurait pas d'héritier. Si Gaston restait éloigné de Marguerite, il n'aurait pas non plus d'héritier et la couronne serait passée au prince de Condé fiancé à ... la nièce de Richelieu
- …bossue et contrefaite à l'excès, elle avait mieux aimé épouser le dernier duc de Guise en 1667 que de ne se point marier… Mémoires de Saint-Simon, Louis de Rouvroy Saint-Simon, ed. Hachette et Cie, 1881
Dernière
modification de cette page le 19 septembre 2016, à 12:06.
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