samedi 14 février 2015

restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l'on vous servira - textes du jour

Samedi 14 Février 2015

Je sors d’un tour du cadran, avec d’ailleurs mon horloge comtoise arrêtée depuis avant-hier soir à 06 heures 30.
Rêvé que je suis sur une autoroute, un tournant et que j’en devine la suite totalement dans le brouillard, un brouillard lumineux, mais très épais, je ne discerne d’ailleurs plus les bords de l’autoroute, sauf cette façon d’obstacle devant moi, plutôt à droite, que forme le tournant. J’entre… et me trouve dans une pièce ou un couloir avec une unique porte dans le fond qui s’ouvre du dedans et dont sort une jeune femme : je ne discerne pas si elle est habillée ou nue, elle est jeune, je lui dis que je suis heureux de rencontrer quelqu’un, elle acquiesce, pour elle, c’est la même chose. Ce décor de murs absolument nus, plutôt jaune-vert-très pâle fait place à une scène de plein air, une petite foule silencieuse, ou plutôt aucun son dans ce rêve, en général d’ailleurs je n’entends rien dans mes rêves de ses derières années alors qu’un de mes cauchemars de petite enfance était le bruit terrifiant des pas de mon père venant à ma chambre, à mon lit, plus qu’immense, mais il n’y avait pas de suite… cauchemar jumrau d’un autre, je suis en fond d’une grotte (que bien plus tard j’identifierai à celle de l’Apothicairerie à Belle-Ile, dès que je suis entré dans celle-ci) et la mer monte, va envahir la grotte jusqu’à son fond, et je …  l’interprétation est aisée. Ici, elle serait étonnante. Dans cette petite foule, qui est en ligne, plutôt sur ma gauche, et je suis en bout de queue mais voyant bien, suis-en léger surplomb ?il y a François Mitterrand, à ses derniers âgres, mais debout prenant appui sur un rocher ou une marche, d’un pied, et portant sur ses épaules, une jeune fille nue qui, de loin, me fait face, se tenant debout et cambrée, ou bien est-ce une statue grandeur nature, car elle a la couleur d’un bronze patiné en brun, comme l’est ma chère sérénité. J’essaie de la prendre au téléobjectif en faisant voir la tete et épaules de Mitterrand. Puis je suis, à nager ? au ras de l’eau, un canal, des bâtiments roses de côté (gauche) et en face, je suis à l’aise, pas seul, et suis intrigué par des mouettes toutes proches mais minuscules, presque de la taille de moineaux ou plus petits encore, et j’essaie de les appeler.
Eveillé ainsi autour de trois-quatre heures du matin, mal au bas du dos, recherche d’une position pas douloureuse, réassoupissement par moment. Dois-je accepter l’échec ? ce projet d’écriture à thème fort, à matériaux surabondants, ne se construit pas. Treize pages en deux jours, puissance de travail abolie, mais quand j’en avais une et produisais à jets continus des essais, des récits et autres, je n’aboutissais pas non plus : plaisir d’écrire certes mais impasse à l’édition. Hier, j’avais imaginé une façon de rebondir en inventoriant ce que je veux dire, ce que je veux identifier et approfondir et je m’étais endormi avant de commencer. Avant-hier et ces jours derniers, je pensais à une suite des personnages de ma vie mais je ne l’avais pas entreprise. Les deux tâches, préalables ? peuvent d’ailleurs se combiner : je m’y mettrai aujourd’hui. En fait, j’assiste (dédoublement ?) à un combat auquel je ne sais comment prendre part , mais dont je peux ne pas sortir vivant s’il tourne mal, c’est-à-dire si je n’aboutis pas.
J’ai été accueilli en ouvrant aux chiens par la nuit pas encore pâlissante, et vers le plan d’eau, la mer couleur de ciel, il y avait la constellation du Scorpion, pas intégrale, la queue se perdant dans l’horizon, mais l’éventail vers le sud-ouest bien visible, Antarès aussi, et vers l’est, le croissant de la lune à son dernier tiers : la constellation de notre fille, et aujourd’hui le 11ème anniversaire du début de notre processus pour sa conception. La saint-Valentin. J’entendais hier (France-Infos.) le dialogue d’une écrivain-psychologue avec Olivier de LAGARDE sur le sexe féminin. Une histoire de la puissance qui terrifie les hommes, la maternité, la descendance mais surtout la possibilité que la femme échappe : le plaisir solitaire ou simulé, ou qu’elle dévore… recherches historiques depuis Sumer, panthéon des divinités féminines (il y manquait la statue d’Ephèse aux dizaines de seins), godemichets trouvés aux Tuileries quand Catherine de MEDICIS fit fouiller le palais à la recherche d’armes avant ou après la saint-Barthélémy… l’ensemble me parut grotesquement lacunaire. Le sexe, c’est le couple, le plaisir : c’est l’un par l’autre, c’est l’un de l’autre, le mystère c’est que le couple se constitue et perdure, la dialectique d’une vie c’est le pressentiment de l’autre puis la consécration, le plus souvent maladroite et incomplète, mais tout de même… de l’un à l’autre.  Vient alors le mystère de l’enfant, pas tant de sa conception et de sa naissance, l’homme désormais sait faire, mais celui de sa liberté et l’apprentissage qu’il donne aux adultes, bien plus qu’il n’en reçoit. Gage d’ailleurs de salut, notamment pour notre avenir social. Le moins inné et donc probablement le plus reçu dans un commencement humain, serait le spirituel, ou plutôt le ressort de tout le spirituel : l’appréhension de Dieu, d’un Dieu personnel susceptible d’être rencontré de personne à personne. L’expérience qui ne se transmet pas, mais s’appelle. Dieu fait le reste et il n’est de sauvegarde de la foi, en nous, en nos enfants, que la Sienne.
Prier…[1]options entre la suite du récit de la Genèse et les Actes des Apôtres. Thème fort de la mission et fidélité de l’Eglise à celle-ci, comprenant – pastorale des non-Juifs initiée par Pierre et pratiquée par Paul… conversion de l’Empire romain… génie de Cyrille et de Méthode… missions universelles depuis François Xavier puis tant de dévouements, malgré l’ambiguité du contexte colonial, notamment français – comprenant donc que l’évangélisation suppose de parler la langue du temps et des interlocuteurs. Dieu parle notre langue puisqu’Il s’est incarné en la personne de Son Fils. Dieu parle à chacun de nous selon notre propre vie, nos convictions, nos aventures, nos erreurs, notre manière de lire, de comprendre, d’aimer et de craindre. Evangéliser, c’est d’abord recevoir en profondeur et sereinement celle-celui qui me reçoit, que je rencontre et qui me reçoit. Evidemment, cela vaut aujourd’hui en Eglise pour accueillir et comprendre ce qui, a priori et selon elle, ne serait pas elle : l’Islam, la maçonnerie, les morales orientales, certains partis et doctrines, toute la richesse des voies du monde. Ne vous attardez pas en salutations sur la route. Dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord « Paix à cette maison ». C’est-à-dire, qui que vous soyez et tel que vous êtes, je vous salue et je me laisse entourer, accueillir par vous. S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; là commencent donc l’échange et le dialogue. Sinon, elle reviendra sur vous. Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous servira… Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qu’on vous offrira. Là guérissez les malades et dites aux habitants : « Le règne de Dieu est tout proche de vous ». Là où vous êtes et tel que vous êtes en conviction, en comportement, en situation, vous n’êtes pas loin de Dieu, parce que Dieu est tout proche de vous. Message de Paul… en entendant cela, les païens étaient dans la joie et rendaient gloire au Seigneur : tous ceux que Dieu avaient préparés pour la vie éternelle devinrent croyants. Ainsi la parole du Seigneur se répandait dans toute la région. Alleluia. Son amour envers nous s’est montré le plus fort.


[1] - Actes des Apôtres XIII 46 à 49 ; psaume CXVII ; évangile selon saint Luc X 1 à 9

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