samedi 14 septembre 2013

tout être vivant tombe à genoux - textes du jour

Samedi 14 Septembre 2013

  Hier, entre deux étals de super-marché, un couple sans âge ou du mien… qui m’inspire une interrogation : ceci ou cela pour la saint-Aimé ou la sainte-Croix. Réponse : çà existe encore ? – Prier… [1] l’origine du caducée, la croix élément de décoration, bijou, signe quotidien du croyant et distraction de presque tous… instruments de supplice, morsure des serpents, le serpent de la Genèse… sans doute, mais signe du salut. Condition… avec ce paradoxe que nous ne la remplissons que par gratification inespérée de Dieu : la foi. Tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle. Le texte tel qu’il est présenté pour la lecture liturgique aurait gagné à l’indication de son contexte. Ce n’est pas un commentaire de l’évangéliste, dans le ton de son prologue. Nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel… mais c’est la catéchèse de Nicodème par le Christ qu’il est venu visiter la nuit… Jean en a-t-il été témoin, auditeur en tiers ? Nicodème qu’il a rencontré au Golgotha et/ou au Tombeau le lui a-t-il rapporté, ou bien Jésus rendait-il compte à ses disciples de certaines de ses propres rencontres ? Manière d’enseigner du Christ : si vous ne croyez pas quand je vous dis les choses de la terre (et Jésus nous les dit d’une façon surprenante, bousculant nos évidences et nos perceptions du réel, cf. Michel HENRY et son initiation  à l’abord des Paroles du Christ), quand je vous dirai les choses du ciel, comment croiez vous ? La foi est moins un contenu, qu’un moyen. Elle est l’ouverture – enfin – de notre esprit, de notre intelligence. L’histoire du peuple hébreu au désert est un argument pédagogique, nous amenant à entendre : Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique. A Nicodème, venu le voir par évidence de l’extraordinaire : personne ne peut accomplir les signes que tu accomplis, si Dieu n’est avec lui, Jésus, sachant sa culture et voyant sa disposition, dit bien plus : il dit tout, le tout de sa mission, de son identité. L’autre a–t-il répondu, remercié. Il est dit ailleurs qu’il s’élève au Sanhédrin contre les jugements sommaires et il aide Joseph d’Arimathie à descendre le Christ de la croix, lui qui avait entendu : ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternel. Et ce soir-là, le survivant c’est Nicodème qui soutient péniblement un cadavre qu’il va commencer d’embaumer… la vie éternelle. Notre foi, notre espérance ont sans doute besoin du choc des mots et des images (l’ancien slogan de hebdomadaire quand c’était du journalisme et non de la chronique). Paul, tout aussi cultivé dans les Ecritures saintes, commente autrement la crucifixion qu’en relation avec l’épisode mosaïque (Moïse fit un serpent de bronze et le dressa au sommet d’un mât. Quand un homme était mordu par un serpent, et qu’il regardait vers le serpent de bronze, il conservait la vie !) : il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir et à mourir sur une croix. C’est pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout.


[1] - Paul aux Philippiens II 6 à 11 ou Nombres XXI 4 à 9 ; psaume LXXVIII ; évangile selon saint Jean III 13 à 47
 

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