mardi 17 septembre 2013

ne pleure pas - textes du jour

Mardi 17 Septembre 2013

Hier
21 heures 52 + Fatigue de ces heures de train, depuis le taxi ponctuel à zone heures et demi. Intensité de ce que je ressens au long de ces heures, de ce que j’ai lu (cheminement en tiers de ces entretiens du futur Benoît XVI avec un journaliste allemand, en fait le pape a développé le latent d’un RATZINGER qui n’était que serviteur, totalement à une tâche – vérité du portrait donné lapidairement par l’un de ses frères… [1] l’histoire retiendra de lui, malheur, la lettre aux Irlandais et la renonciation au trône pontifical). Je développerai plus tard les dialogues que m’a inspiré fortement le sel de la terre , retours à ma propre vie et échos aux manières de voir, de dire, de croire de ce prêtre, se répétant évêque et cardinal, mais se présentant au total comme un homme instrumenté volontairement par une foi décidée, continue, consciente… Un livre apparemment lisse qui confirme un caractère résolu mais sans tension, certainement introverti dont les passions sont tranquilles : le Christ, la théologie, la vérité, un homme dont on ne fait pas le tour et qui cependant, mes propres réactions et ma vie ces jheures-ci en le lisant, qui est fondamentalement de dialogue, quoique le dialogue ne soit pas un but en soi, ni même un des objectifs du livre. Ce n’est pas un homme de complaisance ni envers lui-même ni envers quoi que ce soit. – Dormi dans les deux séquences, contraste absolu des conditions de voyage jusqu’à Paris depuis la Bretagne puis vers l’Est, ponctualité, confort physique, modernité ou vétusté inaccomplie des rames. Le génie féminin, désormais si apaisé mais encore plus intéressant en moi. Le chichi de ma génération pour rencontrer d’amour une jeune fille, le parcours du combattant et l’épreuve psychique – pensée en regardant vaguement une fille quelconque, quand j’ai quitté le wagon gare Montparnase, pas même le visage, simplement l’existence. Puis dans le métro, cette fille à la fois si voyante, tendue, heureuse, et souriante et capable de silence et de s’éteindre : une audition, le matin, voix de soprane, faire de la variété, lui ai donné mon adresse courriel pour lui écrire des paroles, ambiance créée par la beauté de visage d’une immigrée, une berbère ? sans doute l’une des plus belles races du monde, et par l’arrivée d’un Noir porteur d’un sac puvbelle mais bellement pliqué par a tenue de main que j’ai abordé tous ceux qui m’intéressait dans oyre petit espace de métro ligne 4. dans le TGV vers l’Est, un couple d’Allemands, les évidentes proximités sans démonstration mais avec naturel des couples d’amants, l’indépendance du corps masculin, la plénitude rayonnante du corps féminin, la tête et la chevelure qui tombe sur la cuisse du compagnon.
Présentoirs en gare de Vannes, politique… une action en force et d’autant plus ridicule. Paris-Match, le couple présidentiel : « François Hollande et Valérie ensemble en première ligne du G20 à la crise syrienne ». A nouveau FH en une de Libération,  d’Aujourd’hui et même du Figaro.

Ce matin

05 heures 45 + Eveillé par ma belle-mère, cette maladie de croire avoir quelque à faire. Les fatalités qu’on se crée… mais ne suis-je pas comme cela, moi aussi, pour bien d’autres chosess ? Prier… deux points où Paul, sans que je m’y attende, me rejoint à propos de tout zélateur dans l’Eglise : époux d’une seule femme (possible mariage des prêtres)… Il ne doit pas être un nouveau converti ; sinon il pourrait se gonfler d’orgeuil, et tomber sous la même condamnation que le démon…  Les « tradi. » que j’appellerai plutôt les exagérés et les démonstratifis – dans l’Eglise de France, aujourd’hui – ne sont pas ceux de l’époque LEFEBVRE qui n’avaient pas craint (le schisme) de s’enfermer, ce sont au contraire des exubérants, des théocrates, des inventeurs du littéral et de la guillotine. [2] Monogamie, mesure, sobriété. Paul est autant un homme d’annonce, de prêche, de collectif (les Actes ne rapportent pas des catéchèses individuelles comme celles de Jésus à Nicodème, voire à Pilate…) que de psychologie et de sociologie, il organise plus par le choix des gens, des « responsables » que par des institutions. Celles-ci semblent découler tout simplement de la vie qutodienne, sanctifiée mais pas révolutionnées pour la pratique, elles se vivent autrement. Assertion qui me hante pour la politique, au moins en France : la qualité et la densité d’une vie privée (la force du général de GAULLE, criante), car un homme qui ne sait pas mener sa propre famille, comment pourrait-il prendre en charge une Eglise de Dieu ? Et très en écho avec ce que je lis de RATZINGER : garder le mystère de la foi dans une conscience pure. A travers les siècles et les cultures, la même « chose » de l’esprit, du cœur, de la conviction, du reçu fait user des mêmes mots. Nous communiquons les uns avec les autres à travers le temps, à travers tout. Dans une pauvreté cependant que le Christ illumine par ses faits et gestes : le chrétien ne véhicule pas un enseignement, il  parle d’une personne et propose que Celle-ci soit la référence intime de chacun. Il arriva près de la porte de la ville au moment où l'on transportait un mort pour l'enterrer ; c'était un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule considérable accompagnait cette femme.En la voyant, le Seigneur fut saisi de pitié pour elle, et lui dit : « Ne pleure pas. »Il s'avança et toucha la civière ; les porteurs s'arrêtèrent, et Jésus dit : « Jeune homme, je te l'ordonne, lève-toi. »Alors le mort se redressa, s'assit et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère. Cela se passe de tout commentaire, chacun s’agenouille et pleure, prie, le Christ parmi nous. Le moment décisif de nos vies, qui peut nous être renouvelé à chaque instant de notre biologie, de notre physiologie, de notre vagabondage mental, de la dispersion butinante ou passive de nos regards, c’est cela : contempler le Christ à l’œuvre, nous fondre à Lui. – je le rapproche de la tranquillité de qui je lisais hier [3] à propos de sa vocation, évoquée sans exubérance. Nos sentiments, notre tempérament, c’est le chemin sur lequel, par lequel nous recevons la foi, et justement j’y rencontre cette confirmation par le psaume : j’irai par le chemin le plus parfait ; quand viendras-tu jusqu’à moi ? Les Ecritures judéo-chrétiennes sont universelles par le factuel qu’elles rapportent, l’historique (au contraire du Coran qui certes à son contexte et quelques allusions au contemporain, mais ne le traite : il est a-historique, disant ainsi et fortement, à sa manièren, la transcendanace et l’indépendance de Dieu, absolument) mais elles nous convainquent, chacun, parce qu’elles sont une parole particulière, de personne à personne, en totalité de nous-mêmes, chair et os, biographie et envies, emm… faiblesses et enthousiasmes. Elles nous réapprennent la limpidité qui est confiance et abandon : je marcherai d’un cœur parfait avec ceux de ma maison et le cheminement, l’organisation de Paul ont leur antécédent et leur fondement chez David ou le psalmiste anonyme, si ce n’est celui-ci… le regard hautain, le cœur ambitieux, je ne peux les tolérer. Mes yeux distinguent les hommes sûrs du pays : ils siègeront à mes côtés ; qui se conduira parfaitement, celui-là me serviralsadit le Seigneur, relayant son serviteur et concluant son propos… La politique au contenu et à l’emprise si pauvre sur les esprits et sur les faits, est bien trop consacrée soit à la manière de parvenir au pouvoir, soit à des énoncés tributaires de cette manière même quand on est arrivé. Elle devrait d’abord être le discernement de qui doit diriger, et elle devrait constamment veiller à leur qualité intime… on en est teellement loin. La cause globale de nos crises est bien là. Pour commencer ce jour à présent levé, je regarde le Christ selon notre texte. En la voyant, le Seigneur fut saisi de pitié pour elle : « Ne pleure pas »… la douceur divine… Il s’avança  et toucha la civière. La main humaine de Dieu.

Journée et soirée de voiture en perspective : la radio. va me remettre à jour et après la méditation dialoguée hier avec RATZINGER si limpide, j’aurai celle avec… avec qui ? ou quoi ? une actualité présentée toujours soit comme une fatalité, soit comme une justification, jamais comme une liberté collective : l’excellent aperçu qui ne m’était pas familier, de mon JR [4]. Ce qui me fait remarquer la place, question autant psychologique que philosophique, de la conscience et de la juste conscience. La notion de justesse est également récurrente. Cette institution de l’Eglise depuis un bon siècle et demi – après Pie IX – qu’est l’écrit pontifical… mais avec le futur Benoît XVI on est entré dans une part personnelle, renforçant encore l’enseignement par le témoignage implicite d’un parcours intime, sans impudeur, au contraire, mais dont le décisif : la vérité ne s’atteint que par la foi, ce qui se sait depuis les évangiles, mais elle peut se vivre, c’est tout l’apport des saints. Alors quand l’enseignant suprême, dont il a trop été oublié qu’il exprime le consensus inspiré de la chrétienté du temps, laisse comprendre qu’il est autant que tout autre au travail sur lui-même, sur la vie, sur le monde tel qu’il le comprend et le reçoit, il y a quelque chose de fort, de « rencontrant » qui se produit… Quand je lis, c’est toujours une révision de vie, une avancée de conscience et un dialogue à l’émergence de la pensée avec un auteur devenant marcheur avec moi, disponible et aîné, ou bien parfois cadet à qui je réponds d’éternité, l’atteignant peut-être par des voies que nous ne savons pas puisque notre univers est actuellement limité, quoiqu’en devenir….
 


[1] - Sa force, il doit d’abord l’acquérir, mais quand le combat est nécessaire, alors il agit selon sa conscience.  Le sel de la terre, op. cit. p. 67

[2] - 1ère lettre de Paul à Timothée III 1 à 13 ; psaume CI ; évangile selon saint Luc VII 11 à 17

[3] - Il n’y a pas eu d’éclair d’illumination, où je me serais aperçu que je devais être prêtre. Tout a, au contraire, grandi lentement en moi, et a dû sans cesse être de nouveau médité et reconquis. Je ne pourrais pas non plus dater ma décision. Mais j’ai eu très tôt le sentiment que Dieu a un projet pour chaque homme, et pour moi aussi, qu’une idée de Dieu est là, avec moi, et peu à peu j’ai compris que pour ma part Son projet était en relation avec le sacerdoce … Une illumination au sens classique, à moité mystique ou autrement, je n’en ai pas eu. Je suis un chrétien tout à fait normal (le mot pollué depuis deux ans, je préfèrerai traduire par : banal). Mais en un sens plus large, la foi vous apporte naturellement une lumière. En unissant la foi et la pensée, on croit, pour parler comme Heidegger, entrevoir la clairière à partir des chemins forestiers.  Le sel de la terre, op. cit. p. 54

[4] - … si l’on n’est pas disposé à se soumettre à un tout dont on a reconnu la valeur et à entrer soi-même à son service, alors il ne peut pas y avoir de liberté commune ; la liberté des hommes est toujours une liberté partagée. Elle doit être portée en communauté et elle demande donc à être servie. Naturellement, ces vertus, si nous voulons les appeler ainsi, peuvent aussi être mal employés, si on les soumet à un faux système. D’un point de vue purement formel, elles peuvent ne pas être bonnes en soi, mais elles le sont selon le but qu’elles vont servir. Ce but, dans mon cas, c’est la foi, c’est Dieu, c’est le Christ, et j’ai ainsi en ma conscience la certitude qu’il est en juste place. Le sel de la terre, op. cit. p. 79

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