mercredi 28 novembre 2012

un langage et une sagesse - textes du jour

Mercredi 28 Novembre 2012

Prier… [1] cet évangile rapportant les paroles du Christ à ses disciples est depuis longtemps pour moi décisif. Car il me rappelle que ma vie n’a pas le sens, l’unité, la puissance de celle des disciples à qui inspiration, protection sont assurées, promises parce que ce qu’ils vont subir, ce qu’ils vivront le sera à cause de leur foi, de leur attachement à leur Seigneur. Tandis que moi, je ne vis que pour quelques-uns, que pour mon pays, que pour moi, que pour qui j’aime et ce que j’aime, et ce me semble bien loin d’une vie de foi telle qu’elle provoquerait la persécution ? mes malheurs, mes revers – nombreux – nos difficultés, nombreuses et astreignantes pour ma femme et moi, et dont notre fille prendra conscience sont en bonne partie causées par mes erreurs, mes étourderies. Sans doute, « la faute à pas de chance », le fonctionnement des sociétés où j’aurais voulu entrer, le voudais encore : l’écdition, le journalisme, la politique… mais est-ce la foi et la famille divine ? non ! Le grand jeu pourtant de la foi, du martyr de l’attachement reste contemporain : il y a des persécutions et des martyrs pour la foi, qu’elle soit d’ailleurs religieuse ou seulement liberté de l’esprit et de la conviction. Je relis ce texte lentement. La vie héroïque ne se recherche pas pour elle-même, elle est donnée et peut-être la médiocrité et l’absence de vocation particulière, mon chemin, celui de beaucoup en apparence, sont une grandeur à trouver (si tant est qu’il en faut une…le premier sera le dernier et le dernier sera…), un vide, une disponibilité, une plasticité à combler par la prière, la confiance, l’espérance, tout simplement l’accomplissement de la volonté et du plan divin sur moi, sur chacun. Hier, témoignage d’accueil et d’authenticité d’André C. et de sa compagne. Toujours cette joie et cette facilité pour recevoir, se dire avec tant de saveur, partager et prendre à témoin. Ceux de nous qui ne sont qu’agrément pour autrui. Les deux pôles. Les premiers disciples de feu et de ciel, les descendants aujourd’huides hommes et des femmes de multiples générations plus quelconques en apparence, et pourtant attendus – tous – de Dieu à travers leur vie et leur mort. Ma chère Maman, ses vingt ans de mort aujourd’hui. On portera la main sur vous et l’on vous persécutera : on vous livrera aux synagogues, on vous jettera en prison, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon Nom. Ce sera pour vous l’occasion de rendre témoignage. Mettez-vous dans la tête que vous n’avez pas à vous soucier de présenter votre défense. Moi-même, je vous inspirerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront opposer ni résistance ni contradiction. Vous serez livrés même par vos parents, vos frèrees, votre famille et vos amis, et ils feront mettre à mort certains d’entre vous. Vous serez détestés de tous, à cause de mon Nom. Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie. Certitude d’être accompagné, enseignement insistant, la vie est à obtenir, le sens et le nerf aussi de notre personnalité, de notre existence. Bataille du martyre, récits de batailles dans l’Apocalypse, le cantique de l’Agneau : « Grandes et admirables, tes œuvres, Seigneur Dieu, le Tout-üissant ! Justes et vrais tes chemins, Roi des nations … ». Sans qualificatif ni projet, ma vie, nos vies simplement entre les mains du Seigneur, le bientôt nouveau-né de l’Avent et de Noël. C’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie. Et qu’être et que faire, sinon persévérer. D’autant que c’est profondément doux et fondamentalement unifiant. Et il y a les instants, plus signifiants et éloquents que d’autres, celui du regard d’amour, celui de cette certitude-là. Et il y a l’acquiescement divin dont la sensation nous est parfois donnée, acquiescement à ce que nous essayons, voulons… en chemin, en attente de Lui, notre Seigneur intime et à tous.


[1] - Apocalypse de Jean XV 1 à 4 ; psaume XCVIII ; évangile selon saint Luc XXI 12 à 19

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