samedi 24 novembre 2012

et ils n'osaient plus l'interroger sur quoi que ce soit - textes du jour

Samedi 24 Novembre 2012

                             Trois mots cette semaine. Un député UMP pour attester de la volonté d’unité et de rassemblement dans son parti : je n’ai d’ennemi que la gauche. Une couturière à Bourg-en-Bresse où un établissement de lingerie fine redémarre, ce qui fait constater qu’il manque de la main d’œuvre qualifiée : quand le travail reviendra ! Un ami mauritanien, ancien ministre du président-fondateur il y a quarante ans, alors que le retour de l’homme-fort, médicalisé en France, est prévu pour maintenant : demain n’est-il pas très proche ! citant le Coran. Derniers temps ? ou début du présent, de l’action, de la foi, de l’espérance et donc de l’amour, de la charité, non de la haine. Thème de cette année, dans la classe de notre fille : la différence. Dans une autre : l‘eau. Prier… [1] textes limpides ? ceux de l’Apocalypse johannique ? ou tri à opérer entre détails et fioritures ou remplisages ou échos, et l’essentiel. Mon cher JL s’était essayé à « donner les Exercices » (d’Ignace de LOYOLA) à partir de l’Apocalypse, y découvrir le rythme ignatien, ce fut plutôt un échec, mais c’était à tous la découverte du texte, de la foi du disciple que Jésus aimait. En place, comme à la Transfiguration, Elie et Moïse… Les clés du Royaume : le pouvoir de fermer le ciel pour qu’il ne pleuve pas… et les noces à Cana et la dernière Cène : le pouvoir de changer l’eau en sang… et la résurretion du Christ et de tout être vivant passé par la mort : après ces trois jours et demi, l’Esprit de vie, qui vient de Dieu, est entré en eux et ils se sont dressés sur leurs pieds. Avec Jean, avec Luc, avec l’Eglise, si nous regardons nos vies sous l’action de l’Esprit saint, dans le feu toujours possible de ce bonheur particulier d’être là, devant Dieu, que nous soyons déprimés, occupés, délaissés, il y a cette invite toujours : Montez jusqu’ici ! Les détracteurs du Christ, au contraire, posent une colle : résurrection et polygamie si les frères du mort se succèdent dans le lit de l’épouse et dans le cercueil du mari. La réponse du Christ est en deux affirmations : la seconde ne nous étonne pas il n’est pas le Dieu des morts mais des vivants. La première qui donne le comment est plus complexe : la résurrection des morts, notre résurrection tient à la nature même de Dieu et donc à notre lien avec Lui, nous sommes ressuscités par destination. Tous vivent en effet pour lui. … Quant à dire que les morts doivent ressusciter, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. Nous ne pouvons invoquer et nous n’invoquons que le vivant, le Vivant. Leçon enfin sur la chair, le mariage, nos affections, toutes nos attaches de vie et de personnalité. Ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne se marient pas, car ils ne peuvent plus mourir. A première lecture, la hantise d’être d’un bord ou de l’autre, au jugement dernier, à la résurrection, a son fondement de texte. Les appelés, les élus, ceux qui sont jetés dehors… je reste dans le mystère de la confiance, non en moi, mais en la miséricorde, en l’ambition rédemptrice de Dieu, en la parole du berger de la brebis perdue, du Seigneur attestant la joie des anges quand un seul pécheur se convertit, mais je note aussi le lien mystérieux entre la mort et la contractation de toutes attaches humaines. Lien non de dissolution, mais au contraire démarche d’amour et de solidarité, de compassion mutuelle que nous avons les uns vis-à-vis des autres pour conjurer la mort, la traverser et attendre Dieu. Exhortation finale de cet évangile nous faisant aller vers « la fin des temps » : ils n’osaient plus l’interroger sur quoi que ce soit. Les contemporains du Christ, les saints, les croyants ne sont pas inertes, ils interrogent, la foi n’est pas un repos, elle vit parce qu’elle interroge. Sa justesse, sa fécondité ne tiennent pas à son contenu, d’une certaine manière, il n’y a pas de contenu de la foi, il y a une relation et celle-ci ne vaut que par la personne avec laquelle nous sommes en relations. La foi questionnement est notre orientation vers Dieu. Ce n’est pas la question – celle de la vie, de la mort, de la fécondité, de nos attaches – qui sont le réel, c’est la personne à qui nous posons les questions de notre vie, de notre foi : le Christ. Ils n’osaient plus l’interroger sur quoi que ce soit, leur foi était morte. D’où la mise à mort. Mystère : la rédemption se fit ainsi.


[1] - Apocalypse de Jean XI 4 à 12 ; psaume CXLIV ; évangile selon saint Luc XX 27 à 40

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