vendredi 23 mars 2012

vous me connaissez ? - textes du jour

Vendredi 23 Mars 2012


Prier… [1] Il prétend posséder la connaissance de Dieu, et s’intitule fils du Seigneur. Il est un démenti pour nos idées, sa simple présence nous pèse ; car son genre de vie s’oppose à celui des autres, sa conduite est étrange. Dieu aujourd’hui dans ma vie, dans nos vies, dans nos sociétés, du moins celle que je pratique le plus : la société française rurale ou par relations et fratries la société « bourgeoise » ne dérange plus, ne dérange pas. Quand il dérange, c’est la conversion, ce sont Foucault, Merton, Littré, probablement pas Giesbert (nous manquons de grands convertis en ce moment ou bien Dieu et chacun se gardent de rien ébruiter, ce qui est peut-être mieux, laisser les médias à elles-mêmes et demeurer constamment hors sujet), mais de son temps le Christ a horriblement dérangé, en mœurs, en prétentions, par ses miracles, ses dires, son autorité. Soumettons-le à des outrages et à des tourments : nous saurons ce que vaut sa douceur, nous éprouverons sa patience. Condamnons-le à une mort infâme, puisque, dit-il, quelqu’un veillera sur lui. La puissance des livres saints, pour le chrétien, est tout autre que celle – incontestable – de la Tora et du Coran valant chacun par la révélation intrinsèque qu’ils apportent. La Bible judéo-chrétienne a ceci qui retient : une partie annonce l’autre, l’autre accomplit textuellement et historiquement la première. Le Christ est anticipé par la plupart des livres de l’Ancien Testament, chacun écrit pourtant de plume différente et dans des circonstances très diverses. Lorsque le Messie viendra, personne ne saura d’où il est. Raisonnement populaire, instillé par la hiérarchie religieuse : lui, nous savons d’où il est. Avant Jésus, personne n’avait prévu l’incarnation, donc un repérage aisé en généalogie et en origine sociale, géographique. Et encore moins que ce ne serait pas une installation politique et sociale, mais une rédemption universelle, cosmique même. Incarnation qui cependant met hors norme cet homme, puisqu’il est le Fils (de Dieu), ce que les prophètes ont entrevu. Vous me donnaissez ? Et vous savez d’où je suis ? Comme à la sortie de la synagogue de Nazareth, souveraineté humaine du Christ : on cherchait à l’arrêter, mais personne ne mit la main sur lui parce que son heure n’était pas encore venue. Un Dieu qui protège : le Fils, nous avec Celui-ci. Le Seigneur entend ceux qui l’appellent : de toutes leurs angoissse, il les délivre. Il proche du cœur brisé, il sauve l’esprit abattu. Malheur sur malheur pour le juste, mais le Seigneur chaque fois le délivre. Il veille sur chacun de ses os : pas un ne sera brisé. Prophétie du calvaire. [2]

[1] - Sagesse II 1 à 22 passim ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Jean VII 2 à 30


[2] - Mieux que n’importe quel commentaire, le midrach suivant, tiré du choh’er tov, fait ressortir le sens profond de ce psaume : il est écrit dans l’Ecclésiaste (3.11) « il a fait tout, excellemment, en son temps « ; tout, signifie que tout ce que Dieu a fait est bien, comme le psalmiste le dit par ailleurs (psaume 104.24) « … Toutes les œuvres sont faites avec sagesse ». A ce propos, David dit à Dieu : quel profit peut tirer le monde de la folie : les fous sont objet de railleries ; cela te plaît-il ? Dieu lui répondit : tu cririques la folie ; et bien, viendra le moment où tu en auras besoin ! Quand David, poursuivi par Saül, se réfugia chez les Philistins, la famille de Goliat voulut le tuer. David implora Dieu qui lui demanda ce qu’il souhaitait. David lui dit : donne-moi de cette folie que tu as créée. Dieu lui rétorqua : ne l’avais-tu pas dénigrée ? Mais je vais quand même te l’accorder. David simula alors la folie ; il se mit à écrire sur les murs que le roi Akhich de Philistie lui devait de l’argent, ainsi que son épouse et sa fille. Ces dernières perdirent tout à coup la raison. Quand on emmena David auprès du roi pour le faire tuer, Akhich s’exclama : n’y a-t-il pas assez de fous dans mon palais pour que vous y ajoutiez celui-ci ? David fut alors « chassé et s’en alla » (verset 1) ; il composa alors ce poème alphabétique qui commence par « je veux bénir l’Eternel en tout instant » = pour tous les instants de sagesse et les instants de folie. Comme pour tous les psaumes, cette louange de Dieu reste malgré tout assez générale pour être prononcée par un individu ou par tout Israël après avoir échappé à un danger quelconque. Les mots-clés employés sont, à cet égard, on ne peut plus significatifs : « je recherche Dieu », « ceux qui recherchent Dieu », « il me délivre de toutes mes angoissses », « de tous leurs malheurs, il les délivre », etc… Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit..Ce que rapporte Claude Brahami, ajout de la tradition juive ou inspiration libre des livres sur David : ceux de Samuel et des Rois, si je ne me trompe… est étonnant d’adéquation à ce que notre époque, notre monde sont en train de vivre. Nous ne nous en tirerons pas logiquement, mais tout autrement… déjà médité le jeudi 16 Février 2012

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