vendredi 16 mars 2012

je répondais, caché dans l'orage - textes du jour

Vendredi 16 Mars 2012


Prier… Ah ! si mon peuple m’écoutait, Israël, s’il allait sur mes chemins ! Je le nourrirais de la fleur du froment, je te rassasierais avec le miel du rocher. [1] Reviens Israël au Seigneur ton Dieu ; car tu t’es effondré par suite de tes fautes… Nous t’offrons les paroles de nos lèvres… Voici la réponse du Seigneur : je les guérirai de leur infidélité, je leur prodiguerai mon amour, car je suis revenu de ma colère. Je serai pour Israël comme la rosée, il fleurira comme le lys, il étendra ses racines comme les arbres du Liban. [2] La Bible, une religion – au sens littéral du latin – est un lien, un dialogue. Le Dieu d’Israël, de l’Eglise, de l’Islam est évidemment le même et unique Dieu. Les chemins sont différents pour chacun de nous, les termes de la révélation, si grands pour les Juifs qu’ils ne peuvent en croire l’aboutissement, déjà acquis et pas seulement à venir, et l’immanence, l’indicibilité, l’incommensurabilité de Dieu est telle pour le musulman et son Prophète que tout ajout, toute définition, et surtout toute incarnation semblent monstrueux. Le chemin de communion est évidemment de s’assumer les uns les autres, de chercher et trouver dans la dogmatique de chacun, non pas le point commun, Dieu est ce point et ce bien commun, mais le trésor de chacun de ces chemins, la gemme précieuse des spiritualités exigeantes que nos pas millénaires d’hommes, de femmes, d’enfants et de vieillards ont vécu, attirés par ce Dieu-là, le nôtre à tous. Pour le chrétien, quel bonheur que cette facilité de rencontre biographique avec Dieu fait homme… Un scribe s’avança vers Jésus et lui demanda… Jésus lui fit cette réponse… Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as raison de dire que Dieu est l’Unique et qu’il n’y en a pas d’autre que lui. L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toutes les offrandes et tous les sacrifices. » Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu ». Cette souveraineté, tout humaine, du Christ ayant autorité et sens pour valider une réponse décisive. Et personne n’osait plus l’interroger. Le Christ enseignant sans doute, par dialogues, par grands discours, mais Jésus vivant… parmi nous, se levant, se couchant, priant et mangeant, buvant, assumant sa particularité divine – transparaissant manifestement pour beaucoup de ses contemporains, sans que tout s’élucide – autant que sa condition humaine. Un Jésus sauveur : j’ai ôté le poids qui chargeait tes épaules, tes mains ont déposé le fardeau. Quand tu étais sous l’oppression, je t’ai sauvé. La double relation de Dieu avec nous : une relation collective avec l’humanité, avec la création, avec le peuple choisi (toutes façons de dire que je vis comme étant synonimes, l’histoire d’Israël est la parabole de la relation de Dieu avec nous tous, personne individuelle et humanité universelle), et une relation de personne à personne.


[1] - Ce psaume marque le 5ème jour de la semaine car il constitue, dans son deuxième verset, une louange à Dieu, créateur en ce jour des espèces animales et végétales dans leurs innombrables diversités. Il est encore connu pour être chanté à Roch hachana en raison des multiples mentions du chofar et parce que, selon le midrach, Joseph sortit de prison le jour de Roch hachana. Il est remarquable que ce psaume rappelle le principal fondamental du Judaïsme : « Je suis l’Eternel ton Dieu qui t’ai fait sortir d’Egypte », accompagné de son corollaire : l’interdiction de l’idolâtrie. C’est en fonction de ce principe que le peuple d’Israël doit se conduire, lui qui en est le dépositaire. Il ne doit pas faillir sous peine de sévères châtiments. En revanche, son obéissance à la voix de Dieu lui vaudra l’anéantissement de ses ennemis et le bonheur parfait.Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. – Thomas d’Aquin avait raison de considérer les psaumes comme la meilleure base d’enseignement, et c’est par son propre commentaire que sans doute le chrétien apprend le plus sur sa relation à Dieu. Commenté par notre rabbin, ce psaume nous caractérise, de l’intérieur du daïsme, ce qu’est cette religion, elle nous est jumelle car sa pétition est le Dieu maître du temps et de l’histoire. Le chrétien gagne à s’en convaincre, trop habitué au point de les éluder aux sacrements et aux formes de présence intime, au cœur de l’histoire chacun, du Dieu vivant, le Christ. Les disputes théologiques avec nos frères juifs sont donc secondaires, la personne même du Christ, sa divinité, son humanité ne nous opposent qu’en chemin. Je préfère considérer le partage du chemin, notre cheminement plutôt que la discussion qui nous occuperait et que Dieu seul clora, comme naguère Jésus rejoignant les deux disciples sur la route de Jérusalem – les Juifs - à Emmaüs, probablement symbolique aussi, mais de qui et de quoi…déjà médité le vendredi 10 Février 2012

[2] - Osée XIV 2 à 10 ; psaume LXXXI ; évangile selon saint Marc XII 28 à 34

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