jeudi 15 mars 2012

c'est donc que le règne de Dieu est survenu pour vous

Jeudi 15 Mars 2012


Hier
Je me sens à la fois totalement impuissant dans la moindre de nos démarches politique ou juridictionnelle, même pour une prise de rendez-vous médical, et en même temps je reste serein. Sensation vertigineuse d’insécurité et de précarité, et pourtant en profondeur la sécurité. Il n’y a de reproche douloureux que ceux que nous nous faisons à nous-mêmes. Il n’y a de souci taraudant jusqu’à l’obssesion que de ne pas manquer à ceux qui nous font confiance, que nous aimons (ce ne sont pas toujours les mêmes), le souci de ma femme et de notre fille, leur bonheur, leur bien-être. Voilà les vrais problèmes. Pour le reste, je fais ce que je peux et j’ai mon honneur intact, plus certain, au moins à mes yeux que jamais. Peu importe si rien de ce que je tente n’aboutit ou même n’est su…

Ce matin

La moindre attention ou chaleureuse réponse d’autrui change tout du paysage intérieur, quand celui-ci est ravagé par pis que la tempête, une sorte d’avancée irrésistible de la laideur, de l’échec, de l’injustice, comme si toutes les déjections de l’âme humaine quand elles deviennent société et absurdité étaient un océan d’une brume brune… ce matin m’est donnée cette douceur qui me permet de dialoguer un instant sur le secours à apporter à un tiers, et sur une œuvre qui nous est commune à mon visiteur électronique et à moi, à son pays. J’achève à midi ce voyage dans l’a-démocratie française. Je le raconterai, je suis fier de l’avoir conçu puis tenté, combien il m’a fait voir d’affreuses nudités dans notre administration, ces plis que font la peur ou la dépendance dans le visage imaginable selon les réponses reçues à ma démarche, et puis prafois, rarissimes, quelques rencontres pas différentes de celles d’un ange ou d’un enfant. Qu’un pays meurt en temps de guerre et du fait des autres, cela se voit, se vit et cela se rattrape, exemple : nous, entre autres. Mais qu’un pays meurt en temps de paix apparente sur fond de babillage infantile ou scansion de quelques mots affreusement frelatés, comme celui de « valeurs », c’est insupportable : chagrin de mon pays, de notre pays. Il y a quelques jours, me voyant encore plus assidu à ce clavier que d’habitude, Marguerite propose : tu devrais écrire un article, Si la France mentait ?, elle a sept ans, née un 22 Novembre de parents mariés un 18 Juin… prier, car les prophètes et tout l’Ancien Testament, leur prière n’était-il pas pour un peuple ? à qui manquèrent successivement le territoire, les élites, les forces, l’indépendance ? Jésus pleura non sur ces lacunes et infortunes, mais sur la cécité de Jérusalem. [1] Soyez attentifs à ma voix. Alors je serai votre Dieu, et vous serez mon peuple ; suivez jusqu’au bout la route que je vous prescris, et vous serez heureux. Pour le peuple de Moïse, c’était de l’histoire vécue, pas de la foi, c’était le rappel de faits de mémoire d’homme. Pour nous ? pour moi ? une remise en Dieu, un abandon de ce à quoi je me cramponne, le discernement de… Ils ont suivi les mauvais conseils de leur cœur obstiné ; ils ont reculé au lieu d’avancer… Sensation de malheur, de mon malheur, du malheur de beaucoup. J’en apprends à chaque ouverture de la radio, à chaque conversation au village et je le vis pour nous, nous débattant. Mais Dieu est encore plus découragé que nous, que moi… Tu pourras les appeler, ils ne répondront pas… La fidélité est morte ; on n’en parle plus. Dans ce paysage si bousculé, Jésus poursuit son activité de guérisseur : la foule fut dans l’admiration, mais certains se mirent à dire : »C’est par Béelzéboul, le chef des démons, qu’il expulse les démons ». D’autres, pour le mettre à l’épreuve, lui réclamaient un signe venant du ciel. Jésus répond en logique et en parabole, assez longuement mais pour aller à la maxime décisive, apparemment sans lien avec les événements, les dialogues et les pensées divers, connaissant leurs intentions… Dieu aux prises avec notre méchanceté, nos esprits tordus, se pose en référence, à prendre ou à laisser : de construction que selon ce dilemme. Celui qui n’est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. … Aujourd’hui, écouterez-vous sa parole ? Ne fermez pas votre cœur…[2]

[1] - Jérémie VII 23 à 28 ; psaume XCV ; évangile selon saint Luc XI 14 à 23

[2] - Le chabat est essentiellement la prise de conscience que c’est Dieu qui a créé le monde. L’homme juif s’efforcera alors, pour cette raison, de ne pas intervenir dans la nature de quelque manière que ce soit. Aussi pour « l’accueil du chabbat » nos sages ont choisi ces six psaumes qui tous célèbrent Dieu, comme Roi créateur de l’univers. Psaume 95.3 : « … Dieu est un grand roi ». Psaume 96.10 : « … proclamez parmi les nations que Dieu règne ». Psaume 97.1 : « … que la terre se réjouisse : Dieu règne ». Psaume 98.6 : « … annoncez au son du chofar le roi Dieu ». Psaume 99.1 : « … que tremblent les nations : Dieu règne ». Psaume 29.10 : « … Dieu siège en roi sur le monde ». Comme si à l’approche du chabbat, nous affirmions avec plus de force que ces six jours de la semaine, temps du travail humain, sont soumis à l’autorité divine et annonçaient le chabbat dominé à l’évidence par Dieu, préfiguration de ce chabbat des temps messianiques où avec Israël l’humanité reconnaîtra la tutelle divine sur le monde selon la prophétie d’Isaïe 66.23 : « … de chabbat e chabbat toute créature viendra se proterner devant Moi ». Vocation exaltante que celle du peuple d’IsraPel, tout entier tendu vers la louange de Dieu. Les premiers versets de ce psaume le disent avec un lyrisme incomparable : « Allons chanter Dieu, rocher de notre salut… car nous sommes le peuple de son pâturage, le troupeau de sa main ». mais vocation difficile quand elle doti affronter les forces du mal, quand le « cœur s’endurcit », quand il met à « l’épreuve » Dieu comme dans le désert où Irsaël s’est comporté comme un « peupke au cœur égaré », « ignorant ses voies » transgressant sa vocation. Ainsi que nous l’avons dit dans notre introduction, le chabbat est le signe du règne de Dieu sur terre ; c’est à Irsaël de le dire le premier. Il ne faut pas qu’il trahisse sa vocation, garante de son salut ; selon le midrach choh’ér tov : Rabbi Lévy dit : « si Israël observait un seul chabbat selon les règles, il serait immédiatement délivré.– Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. Comment lisant cela, ne pas poser la question évidente et brûlante, un peuple devenu ou redevenu un Etat, chargé d’une telle mission universelle, nourri depuis des millénaires des commandements divins, peut-il en tant qu’Etat se comporter comme il le fait depuis plus de quarante ans ? Pourquoi n’est-il pas signe de providence, de rassemblement des peuples, de travail ensemble à la prospérité dans tout le Proche-Orient ? comment de plus en plus s’enracine-t-il dans la certitude que sa sécurité tient à la seule intimidation-répression et aux constantes démonstrations de force à la mise en œuvre de bien pire que la loi du talion. Et en sus, l’hsitoire récente lui a appris, ou a appris aux Juifs, ce qu’est être massacré, réduit, expulsé. Comment les autorités religieuses en Israël et dans toute la diaspora ne lèvent-elles pas la voix, ne crient-elles pas à cette trahison d’une vocation grandiose ?

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