mardi 20 mars 2012

est-ce que tu veux retrouver la santé ? - textes du jour

Mardi 20 Mars 2012


Prier … [1] Dieu est pour nous refuge et force, secours dans la détresse, toujours offert. Nous serons sans crainte si la terre est secouée, si les montagnes s’effondrent au creux de la mer… Il est avec nous, le Seigneur de l’univers ; citadelle pour nous, le Dieu de Jacob ! Venez et voyez les actes du Seigneur, il détruit la guerre jusqu’au bout du monde. [2] [3]. L’image du fleuve, la vision d’Ezéchiel, des circonstances analogues à celles de l’Apocalypse, sinon qu’il s’agit d’un homme : l’homme qui me guidait, et non d’un ange. Le repère, l’axe est le Temple. Pour le chrétien, le Temple est spirituel, c’est le Christ, c’est nous tous dans son Eglise. La dialectique est la montée des eaux, dont le voyant est l’expérimentateur toutes les mille coudées. Phénomène intense dans un cadre sacré : As-tu vu, fils d’homme ? Le décisif est ce que produit cette eau : il m’emmena, puis il me ramena au bord du torrent. Et, au retour, voici qu’il y avait au bord du torrent, de chaque côté, des arbres en très grand nombre … En tout lieux où parviendra le terrent, tous les animaux pourront vivre et foisonner. Un guide pour la foi, un guide pour l’expérience spirituelle, elle ne va pas de soi, elle se reçoit et elle se commente. Propagation de la foi : cette eau coule… elle descend…et se déverse. Une eau salvatrice : cette eau assainit tout ce qu’elle pénètre, et la vie apparaît en tout lieu où arrive le torrent… les fruits seront une nourriture, et les feuilles un remède. Pourquoi ? cette eau vient du sanctuaire, le Temple, le Christ. Or, à Jérusalem, près de la Porte des Brebis, il existe une piscine qu’on appelle en hébreu Bézatha. Et Jésus supplée à la plongée rituelle, miraculeuse dont un malade qu’il a remarqué, est incapable : apprenant qu’il était dans cet état depuis longtemps, il lui dit : Veux-tu retrouver la santé ? – Seigneur, je n’ai personne pour me plonger dans la pisicine au moment où l’eau bouillonne, et pendant que j’y vais, un autre descend avant moi. – Lève-toi, prend ton brancard et marche. Ni guide, ni eau. Dieu… qui disparaît : quel est l’homme qui t’a dit, prends ton brancard et marche ? Mais celui qui avait été guéri ne le savait pas ; en effet Jésus s’était éloigné car il y avait foule à cet endroit. Plus tard, Jésus le retrouva dans le Temple… dialogue cette fois spirituel. Conclusion double : l’homme partit annoncer aux Juifs que c’était Jésus qui lui avait rendu la santé. Et les Juifs se mirent à poursuivre Jésus parce qu’il avait fait cela le jour du sabbat. Je prie tranquillement le Dieu intime et de toute puissance. Que partout au plus loin et en chacun jusqu’au plus secret et ému, coule cette eau, bouillonnent nos piscines : nous tous sur nos brancards, ceux des habitudes, de la distraction ou de la désespérance, vaniteux ou humbles, tous gisants spirituellement.


[1] - Ezéchiel XLVII 1 à 12 ; psaume XLVI ; évangile selon saint Jean V 1 à 16

[2] - Le psalmiste, après avoir demandé le secours divin face aux adversités qu’il endure de la part de ses ennemis : « Ô Dieu, nous avons entendu de nos oreilles » (psaume XLIII 2) et montré, comm e s’il avait déjà été exaucé, la gloire du roi en disant : « Mon cœur a émis une bonne parole » (psaume XLIV 2), maintenant qu’il a été exaucé en faveur du peuple, montre le bienfait donné au peuple. Et de même que dans le psaume précédent est signifiée la gloire du Christ, ainsi dans ce psaume sont signifiés les bienfaits attribués aux fidèles du Christ. …. Il décrit Dieu aidant et sa présence et son secours. Il décrit Dieu de deux manières. Car il est le Seigneur des armées, parce qu’il ne domine pas seulement sur les cératures inférieures, mais aussi sur les puissances célestes. Il ne suffisait pas à l’homme que des anges lui soient envoyés – ces anges que Dieu envoya pour donner l’Ancienne Alliance – mais il fallait que lui-même vint, pour faire connaître que l’âme de l’homme est d’une excellence telle qu’elle ne peut être béatifiée, si ce n’est dans le Dieu des armées : « Dieu des armées, reviens, regarde du haut du ciel et vois, et visite cette vigne » (psaume LXXIX 15). Et il est avec nous d’abord par la ressemblance de la chair : « Il s’est anéanti lui-même, prenant la foreme d’esclave, ayant été fait semblable aux hommes, pour son aspect » (Philippiens II 7). De même, il est avec nous par sa conversation familière : « Après cela, il a été vu sur la terre, et il a conversé avec les hommes » (Baruch III 38). De même, il habite en nous par sa grâce : « Que le Christ habite par la foi dans vos cœurs, et qu’enracinés et fondés dans la charité, vous puissiez comprendre avec tous les saints quelle est la largeur et la longueur, la hauteur et la profondeur, et connaître aussi la charité du Christ, qui surpasse toute science, afin que vous soyez remplis de toute la plénitude de Dieu » (Ephésiens III 17 à 19). Notre soutien est le Dieu de Jacob. Il montre ici le secours qu’il obtient de Dieu, car lui-même est notre soutien, lui qui nous accueille dans sa sollicitude : « Mais toi, Seigneur, tu es mon soutien, ma gloire et tu élèves ma tête » (psaume III 4) Ou bien il montre comment il est avec nous, puisqu’il assume notre nature : « Nulle part il ne prend les anges, mais c’est la race d’Abraham qu’il prend » (Hébreux II 16). Voilà pourquoi il est appelé Dieu de Jacob. Il est appelé Dieu des armées à cause des nations païennes, de crainte qu’elles ne croient que nous-mêmes n’avons pas un autre Dieu qu’eux-mêmes : « Il ne rougit pas de les appeler frères, disant : J’annoncerai ton nom à mes frères ; je te louerai au milieu de l’assemblée » (Hébreux II 11).Thomas d’Aquin, Sur les psaumes . traduction par Jean-Eric Stroobant de Saint-Eloy, OSB, préface de Mark D. Jordan (Cerf .Septembre 1996 . 796 pages) – ce tome ne présente que les psaumes 1 à 54 – p. 586 & 593

[3] - L’en-tête de ce psaume, … (Au chef de chœur. Des fils de Qorah’. Sur les ‘Alamot. Chant) resrera pour longtemps une énigme, en dépit des multiples explications qu’en ont donné les commentateurs de tous bords. Un instrument, un mode musical, des jeunes chanteuses ? ce psaume semble faire allusion à une ou plusieurs catastrophes naturelles qui auraient bouleversé la région : montagnes qui vacillent, fleuves aux eaux tumultueuses qui grondent. La description de ce monde instable est le prétexte pour affirmer que par opposition, Dieu est stable et constant ; mais pas seulement : les soubresauts de la nature sont voulus par lui afin de bouleverser les nations et faire vaciller les empires. Il faut « voir les exploits de l’Eterel » qui « instaure la désolation sur la terre » (verset 9). Enfin, c’est lui qui commande les batailles : il les fait cesser quand il le veut, brisant l’arbc, cassant la lance et brûlant les chariots. Le dernier verset explique le comportement de Dieu : « sachez que je suis Dieu ! » – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.. Thomas d’Aquin résoud de façon convaincante l’énigme apparente de ce titre (op. cit. p. 586). Le titre de ce psaume comporte une double version. Pour la fin, psaume de David, pour les secrets (cf. Hgues de Saint-Cher, éd. Venise 1754, t. II) Les secrets, qui sont dans le principe, sont cachés, à savoir que le Fils de Dieu est mort, que les nations païennes se sont converties au Christ. Ces vérités furent très secrètes : « Mon secret est pour moi » (Isaïe XXIV 16), « Mystère du Christ qui, dans les autres générations, n’a pas été découvert aux enfants des hommes » (Ephésiens III 5). Et ces vérités ont été révélées par le Christ : « Je dirai des choses cachées depuis la fondation du monde « (Matthieu XIII 35). « Il a produit à la lumière des choses cachées » (Job XXVIII 11). Donc, ce psaume tend à la fin, c’est-à-dire au Christ. Il est de David, pour les secrets, c’est-à-dire en vue de la manifestation des secrets. L’autre version lit : Pour les fils de Coré. Par Coré qui veut dire calvaire, on entend la croix du Christ. Donc ce psaume est attribué aux fidèles de la croix du Christ pour la révélation des secrets. La juxta Hebraeos de Jérôme lit : Pour les vivants. Car le psalmiste traite ici de la tribulation et de la conservation de la vie en eux. Il est donc destiné aux vivants, c’est-à-dire à ceux qui sont conservés en vie : et cexu qui qui sont gardés par le secours de Dieu, sont dits être dans le secret : « Tu les cacheras dans le secret de ta face, contre la persécution des hommes » (psaume XXX 21). Il apparaît très clairement qu’en exégèse, le Juif arrive à des impasses que le Chrétien au contraire surmonte. Reste que le dialogue est plus aisé pour un même texte entre Juifs et Chrétiens, qu’entre Mususlmans et Chrétiens puisqu’entre ces derniers le point commun n’est pas le texte, mais Dieu-même, lequel ne se prête à aucune discusion, mais à la connaissance, à l’expérience dans la foi et dans la prière

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