mercredi 28 mars 2012

ils ont mis leur confiance en lui - textes du jour

Mercredi 28 Mars 2012

Hier


Marguerite que je trouve assise, immobile, silencieuse, au milieu désert de la terrasse. Elle s’était changée : jupe, chaussettes bleu-gris avec motifs floraux, et sandales, la peluche favorite de ces jours dans ses mains tranquilles, le regard au loin. Sais-tu ce que tu es en train de faire, trésor ? Tu contemples. Tu sais ce que cela veut dire ? C’est… regarder, observer, trouver cela joli, aimer.


Ce matin


Prier… [1] discussion de Jésus avec ces Juifs qui maintenant croyaient en lui… épisode d’hier : sur ces paroles de Jésus, beaucoup crurent en lui. Le contre-sens continue. De Moïse, les soi-disant venus à la foi n’ont pas retenu la prophétie, et d’Abraham, ils ne voient pas la leçon. En réalité, ce qui achoppe, c’est la définition, le sens de la liberté, donc d’une libération, de l’esclavage. S’il n’y a pas esclavage de l’homme, la rédemption est inutile, le Christ, l’incarnation superfétatoire. Ce peut paraître rationnel, c’est pourtant l’itinéraire général de nos générations déchristianisés et mises à nu par d’autres civilisations, celle de l’Islam monothéiste et si exigeant, celles des sagesses du bouddhisme, de l’hindouisme, du shintoisme, j’en oublie certainement. L’Occident qui politiquement et mentalement se prétend l’universalité-même, n’est plus qu’un ilôt aux stratégies passéistes et sans plus aucune clé mentale pour comprendre ce qui fait vie et ressort ailleurs. Jésus s’éreinte donc : je sais bien que vous êtes les descendants d’Abraham, et pourtant vous cherchez à me faire mourir, parce que ma parole n’a pas de prise sur vous. A toutes époques, même de civilisations censément théocratiques, le raisonnement ne varie pas : il est terre à terre : nous sommes les descendants d’Abraham, et nous n’avons jamais été les esclaves de personne. Comment peux-tu dire : « Vous deviendrez libres ». Comme nous face à la crise multiforme qui nous enveloppe et nous étrangle lentement mais sûrement, les autistes de l’époque se répondent : continuons ! surtout ne changeons pas. Même contre l’évidence. Si vous êtes les enfants d’Abraham, vous devriez agir comme Abraham. Et en fait vous cherchez à me faire mourir, moi qui vous aie dit la vérité que j’ai entendue de Dieu. Abraham n’a pas agi ainsi. La bonne réponse, ce qui sauve, c’est celle des compagnons de Daniel, Sidrac, Misac et Abdénago : ils ont mis leur confiance en Dieu, et ils ont désobéi à l’ordre du roi, ils ont livré leurs corps, plutôt que de servir et d’adorer un autre dieu que leur Dieu. … ils se promènent librement au milieu du feu, ils sont parfaitement indemnes. Le cœur de nos comportements, c’est notre foi. Pour Jésus comme pour ceux qui tiennent tête à Nabuchodonosor, l’adhésion à Dieu défie les événements, les astreintes et nos habitudes si rationnelles et raisonnées qu’elles soient pour nous les justifier. L’amour, la charité, l’espérance en découlent. Ils sont de Dieu, que nous le sachions ou pas. Du moins, il nous est donné de le vivre. Au milieu du feu, les trois jeunes gens bénissaient le Seigneur. Le roi les entendit chanter. Stupéfait, il se leva précipitamment… « Nous avons bien jeté trois homme sligotés au milieu du feu ? … Eh bien, moi, je vois quatre hommes qui … et le quatrième ressemble à un être divin ». Et il s’écria : « Béni soit le Dieu de Sidrac, Misac et Abdénago… ».

[1] - Daniel III 14 à 95 ; cantique de Daniel III 52 à 56 ; évangile selon saint Jean VIII 31 à 42

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