dimanche 24 octobre 2010

la prière du pauvre traverse les nuées - textes du jour

Dimanche 24 Octobre 2010

Les noces d’or de mes grands parents, il y a plus de cinquante ans,, le dernier adieu d’amants, il y a vingt deux ans, avec qui j’ai aimé et échoué, l’éradication d’un cancer de la prostate, il y a dix ans, et tout cela hier 23 Octobre, le re-mariage d’un ami cher, les chiffres dans une vie : le 23, comme dans la Bible, comme dans les institutions, le rythme des anniversaires, nos formes d’identité par le temps qui ne sont pas que date de naissance et qui en fait sont davantage ce compte à rebours inconnu (et qui doit faire notre tranquillité) de la mort en notre vie, l’attente de l’accomplissement et de l’explication, le regard enfin de la tendresse, du pardon et de la compréhension, le sur-place du souvenir, les grands pas de l’attente, le sacrement du quotidien, cette prière du matin… et cette avancée pour l’action de grâces et l’intercession : ne sommes-nous pas tous prêtres pour les autres et pécheurs vis-à-vis de nous-mêmes, Dieu ne fait pas nos comptes. [1] Il écoute, attenif çà lers cris. Le Seigneur entend ceux qui l’appellent : de toutes leurs angoisses, il les délivre. Il est proche du cœur brisé, il sauve l’esprit abattu. Constat du psalmiste, témoignages reçus ou devinés, affirmation de Paul qui est autant missionnaire que retraitant, qui aura écrit et parlé autant en apologétique qu’en cheminement spirituel propre, personnel. Le Seigneur, lui, m’a assisté… le Seigneur me fera encore échapper à tout ce qu’on fait pour me nuire. Il me sauvera et me fera enter au ciel, dans son Royaume. Ecrivant à son enfant d’adoption et de baptême, Paula le murmure du très petit, résumant sa journée à père et mère, avouant qu’il se sait en sécurité… vient notre tour d’être appelé, nous suivons le publicain, le raté, le très mal vu, le repoussé. Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même aps lever les yeux vers le ciel, mais il se frappait la poitrine en disant : ‘Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis !’. Le tableau est connu : deux hommes montèrent au Temple pour prier. L’un était pharisien et l’autre, publicain. Tout les sépare, et surtout eux-mêmes, chacun d’instinct va à sa place dans l’édifice et dans la posrture de sa prière. Le comptable n’est pas le percepteur, collecteur d’impôts, c’est celui qui est, selon l’éducation, la société et peut-être la rigueur de sa vie, le plus doté spirituellement. Labellisé saint. Vie labellisée : a réussi, est bien. Il lui faut cependant se justifier et s’énumérer devant Dieu. Et il le fait non par rapport à son Créateur, mais par rapport à lui-même, il usurpe la place de Celui-là seul qui nous connaît, nous sauve, nous soupèse et nous pardonne. Il est autiste, il n’a pas même besoin de l’approbation divine. Il a entièrement raison, le compte y est – comme il est entre salariés et patrons, entre créancier et débiteur – sauf qu’il s’adresse à Dieu et s’est mis à la place de Celui-ci. Il a raté sa vie et ne le sait pas. Le publicain sait qu’il a raté la sienne, il le lit dans le regard des autres, il l’entend dire par certains hommes qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient tous les autres… quand ce dernier rentra chez lui, c’est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste, et non pas l’autre. Juste. Rien que par cet acte en totale ferveur d’une adoration de son Sauveur. La première fois que j’ai présenté ma défense, personne ne m’a soutenu : tous m’ont abandonné. Que Dieu ne leur en tienne pas rigueur. Le Seigneur, lui, m’a assisté. … La prière du pauvre traverse les nuées… Le Seigneur est un juge qui ne fait pas de différence entre les hommes.


[1] - Ben Sirac XXXV 12 à 18 passim ; psaume XXXIV ; 2ème lettre de Paul à Timothée IV 6 à 18 passim ; évangile selon saint Luc XVIII 9 à 14

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