dimanche 3 octobre 2010

ce n'est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné - textes du jour

Dimanche 3 Octobre 2010


Prier… de l’honnêteté intellectuelle à la reconnaissance de mon péché. Un camarade de classe – transmettant un lien internet – propose, au défi de la démocratie, le referendum sur l’immigration. J’anticipe une opinion et je me récrie : ces bas instincts tant suscités chez nous cet été et aux fins évidentes que chacun sait, ce referendum serait un triomphe pour ceux qui le proposent, et pourquoi pas un autre sur le rétablissement de la peine de mort, etc… triomphe de la démocratie par la mise sur les autels du pire de nous et aussi de la confusion qui le permet ? réflexe de refus, mais à la réflexion… pourquoi désespérer du sens chez nous, du sens, de la capacité de comprendre, de vouloir, de prendre sur soi, et d’ailleurs si nos bas instincts sont si majoritaires que nos dirigeants sont plébisicités et seraient ainsi approuvés, comment à long terme aller contre ? je me dis finalement qu’accepter le combat sur le fond serait peut-être bien. Ce serait un acte de foi dans notre peuple, bien entendu que de conditions à remplir et aucune ne l’ait, mais y réfléchir. C’est le désespoir qui bloque tout et dans ce débat sur l’immigration, tout le monde est désespéré, l’immigrant comme ceux qui hurlent à sa mort. Ce dont je me rends compte, c’est ma réticence à aller au bout d’une pétition qui est si claire pour moi : la décision populaire selon une conscience éclairée (les belles définitions de Paul VI) et la responsabilité des dirigeants d’éclairer ces consciences (en Suisse, les gouvernants doivent fournir les argumentaires à égalité pour le oui et pour le non en livre blanc gratuit, quand il y a referendum, etc… éducatio civique à l’école, etc…). Ma conscience m’indique les lacunes de mes comportements, le laxisme de ma morale et des relectures de mon histoire, elle va au fond de mon égoïsme, et peut me pousser à l’absolu. Je résiste à cet ange, je ne vais pas au bout, mais le bout n’est pas selon une logique humaine, il n’est pas selon une imagination seulement nôtre. Tout est parabole. Messages et correspondances qu’internet permet, fait une quantité de semailles et de rencontre dont je n’ai pas idée, nous sommes chances les uns pour les autres, dialogue avec notre fille, justesse logique de ses répliques et réunion pour de bonnes résolutions chacun et en famille selon notre affection mutuelle nous versant dans les bras et la confiance l’un de l’autre. L’humanité à l’image de Dieu, l’Eglise lieu d’élévation de nos consciences et de notre intelligence. Admettre l’autre est un chemin pour que Dieu nous explore et nous suscite complètement : en couple, c’est décisif, chaque instant est une demande de perfection et c’est l’admettre qui nous fait être aimé et aimer de ce qui devient l’alter ego, bien mieux que la moitié, et le bon ego. [1] Celui qui est insolent n’a pas l’âme droite, mais le juste vivra par sa fidélité… fils bien-aimé, je te rappelle que tu dois réveiller en toi le don de Dieu que tu as reçu… n’aie pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur… quand vous aurez fait tout ce que Dieu vous a commandé, dites-vous : ‘ Nous sommes des serviteurs quelconques : nous n’avons fait que notre devoir ’. Possible ? les disciples dirent au Seigneur : ‘ Augmente en nous la foi ’. Le Seigneur répondit : ‘ La foi, si vous en aviez gros comme une graine de moutarde, vous diriez au grand arbre que voici : Déracine-toi et va te planter dans la mer, il vous obéirait ’. Mystère du mode opératoire, ce n’est pas la méthode Coué ni le « volontarisme », dont les résultats sont en tous domaines éclatants…La foi nous met de plain-pied, hors de nos sensibilités et de nos modes de connaissance « habituels », elle est certainement une anticipation de notre pleine relation à Dieu. Jésus l’explique-t-il aux siens en prenant la comparaison fréquente du maître et de ses gens, alors que ses disciples sans doute, sauf peut-être Matthieu, le collecteur d’impôts, n’ont pas l’expérience d’inférieurs au travail ou de domestiques dans leur intérieur ? Sera-t-il reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ? Bien des démonstrations de Jésus sont sèches et difficiles. Elles ne se comprennent que dans la prière, l’écoute. Règle ta doctrine sur l’enseignement solide que tu as reçu de moi, dans la foi et dans l’amour que nous avons en Jésus-Christ. Ainsi soit-il. Toujours en marche pour rejoindre. Hier soir, à la plage, avec notre fille, nous pensions aller à la rencontre du vent, un oiseau mort, bagué, palmipède aux ailes et aux pattes noires, venu de Jersey. Marguerite a voulu décorer la « tombe », nous avons prié et l’analogie de nos âmes et de la résurrection promise en toute beauté nous est venue. La mer était un miroir, nous étions seuls jusqu’à ce qu’Edith, revenant de courses alimentaires, apparaisse au haut de la dûne, les chiens courant à elle, mais longtemps à la marée descendante, nous avons regardé la pluie dans l’eau, des éclats et ricochets, c’était sans bruit, plus que de la couleur et c’était éphémère. Ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de raison.

[1] - Habacuc I 2 à 3 & II 2 à 4 ; psaume XCV ; 2ème lettre de Paul à Timothée I 6 à 14 ; évangile selon saint Luc XVII 5 à 10

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