samedi 2 août 2008

un si grand crime - textes du jour

Samedi 2 Août 2008


Prier… ceux qui me demandent de ne plus recevoir ce moment, qu’ils vivent par eux-mêmes ou autrement, puissè-je absent rester dans leur vœu de communion, et réciproquement. Méditation que je ferai sur communiquer et recevoir. Gêner et embarrasser les autres par une présence non voulue, qui empêche d’être à soi-même ? L’admettre et surtout le comprendre. Une promiscuité d’âme peut être plus difficilement supportable encore que de chair ou de voix ou de rire (j’ai souvenir de quelqu’un de tout à fait normal ou banal ou sympathique dont le rire éloignait autant qu’une mauvaise odeur…). Donne-moi, ici, sur un plat, la tête de Jean Baptiste, la Bible est pleine d’assassinat pour toutes sortes de motifs, le plus généralement l’envie et la jalousie, la gêne qu’existe l’autre [1]. D’Abel au Baptiste, Nahan aussi. Matthieu – vérifier s’il y a des récits synoptiques – rapporte le fait, rapporte les raisons de la mise à mort, donne le contexte psychologique lamentable dans lequel le roi se laisse prendre et dominer mais, par sa sobriété, présente mère et fille, chacune implacable. La résolution de tout péché, des faiblesses, des entêtements, de la haine, le mélange est détonnant en spirituel et en politique. Hérode a peur de tout, de son énième épouse, du peuple, sans doute de l’occupant et d’un éventuel concurrent, certainement. Il a désiré la femme de son frère, il désire probablement sa belle-fille mais il aime entendre le prophète [2]. Hérodiade exhibe sa fille et séduit son beau-frère. Ambiance, un conte de Flaubert saisissant sur l’emprisonnement, le rayonnement et la mort du cousin de Jésus. Seigneur, tire-moi de la boue, que les flots ne me submergent pas, que le gouffre ne m’avale, que la gueule du puits ne se ferme pas sur moi. Jérémie dans d’aussi mauvais draps que l’ultime prophète, son procès, le précédent de Michée. L’expression populaire : prophète de malheur. L’enjeu final : écoutez l’appel du Seigneur votre Dieu ; alors il renoncera au malheur qu’il a décrété contre vous… est-ce qu’ils n’ont pas craint le Seigneur, est-ce qu’ils ne l’ont pas supplié si bien que le Seigneur a renoncé au malheur dont il les avait menacés ? Mais Jésus sera mis à mort selon de semblables dialectiques : et nous, nous irions nous charger d’un si grand crime ? Oui…


[1] - Jérémie XXVI 11 à 19 ; psaume LXIX ; évangile selon saint Matthieu XIV 1 à 12

[2] - Marc VI 17 à 20 puis jusqu’à 26

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