samedi 2 août 2008

mendiants d'amour - textes du jour

Dimanche 3 Août 2008

Prier… vous tous qui avez soif, venez, voici de l’eau. [1] Même si vous n’avez pas d’argent, venez acheter et consommer, venez acheter du vin et du lait sans argent et sans rien payer. Gratuité qui renverse le monde… mais ce don de Dieu, apparemment matériel, est une invite plus profonde à assouvir ce dont nous avons besoin et que nous discernons si mal : prêtez l’oreille ! Venez à moi ! Ecoutez, et vous vivrez ! Ce mot de mon père, vénérable, quand un soir, à lui et à Maman, je dis mon interrogation sur un état de vie religieux, sa réponse n’est pas làdessus mais sur notre relation : les parents sont des mendiants d’amour. Comment jamais l'oublier ? Il était au cœur du sujet de la vie, de toute vie et de la révélation. Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? Nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. Jésus, vivant, incarné, partageant et vovant notre conditions existentielle, confirme : il fut saisi de pitié envers eux. Et c’est la multiplication des pains sans qu’il y ait étonnement devant le miracle, ni doute que le maître puisse l’accomplir. On ne s’étonne que de ses questions poussant cependant à l’expression de nos diagnostic, c’est-à-dire de notre dénuement. Les disciples conseillent, inventorient, font le service, tout paraît aussi naturel que l’invite d’Isaïe. Et ce sont pourtant les prémisses d’un monde nouveau. Autour du Christ à son époque, déjà les foules mythiques de la Résurrection et de l’Apocalypse. Les yeux sur toi, ils espèrent, tu leur donnes la nourriture e temps voulu, tu ouvres ta main, tu rassasies avec bonté tout ce qui vit. L’expérience des animaux familiers, le regard attentif à l’heure habituelle, mais il n’y a pas que la nourriture, il y a l’observation du maître, la notation de l’évangile : les yeux de la servante sur les mains de la maîtresse. Quand l’économie n’enlevait rien à l’affection. Pour moi, les rapports sociaux depuis des années sont les mille et une palinodies des possédants d’amadouer le grand nombre sur le dos de qui a été fait leur abondance, et d’embobiner de propagande sur le bien à venir, faute que rien se constate dans l’immédiat. La société divine est autre, elle n’est pas distance mais proximité, elle n’est pas hiérarchie, elle est vérité. Les hommes inventent règles et distances, supériorité et infaillibilité. Dieu, au contraire… proche de ceux qui l’invoquent. Mais ici-bas, supériorité du mendiant que les gens se sentent, par leur mauvais cœur, contraints d’éviter, éviter un regard, un toucher. Le vainqueur n’est pas celui qui détale parce qu’il refuse et en est gêné « quelque part », mais celui qui a fait les signes et a la posture de la demande. Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourit pas, et vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ?

[1] - Isaïe LV 1 à 3 ; psaume CXLV ; Paul aux Romains VIII 35 à 39 ; évangile selon saint Matthieu XIV 13 à 21

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