jeudi 2 février 2017

présentation du Seigneur au Temple . « Chandeleur »




La fête de ce jour a un double objet, célébrer la purification de Marie et la présentation de Jésus au Temple selon la loi de Moïse. Cette loi fixait le temps où les mères devaient se présenter avec leurs nouveau-nés devant les autels, et elle exigeait une offrande pour le rachat des enfants mâles. Ni Marie, toute pure dans sa maternité, ni Jésus, Fils de Dieu, n'étaient obligés à cette cérémonie ; cependant par humilité, et pour donner aux hommes un éclatant exemple d'obéissance aux lois divines, Marie, accompagnée de Joseph et portant Jésus en ses bras, se rendit au Temple de Jérusalem.

La fête chrétienne qui nous conserve le souvenir de cette cérémonie porte, dans le langage populaire, le nom de la Chandeleur, à cause de la procession qui se fait ce jour-là dans nos églises avec des cierges allumés.

Les cierges symbolisent Notre-Seigneur Jésus-Christ, Lumière du monde ; la procession représente le passage de la sainte Famille dans le Temple et la rencontre des deux vieillards Siméon et Anne. Saint Anselme, développant ce mystère, nous dit qu'il y a trois choses à considérer dans le cierge : la cire, la mèche et la flamme. La cire, ouvrage de l'abeille virginale, est la chair du Christ ; la mèche, qui est intérieure, est son âme ; la flamme, qui brille en la partie supérieure est sa Divinité.

La procession de la Chandeleur nous apparaît comme la marche du peuple chrétien à la lumière du Christ, figuré par les cierges que porte le clergé, la portion choisie de l'Église, comme Jésus même était porté entre les bras de Marie, entre ceux du saint vieillard Siméon et du pontife qui l'offrit au Seigneur.

Les cierges de la Chandeleur sont bénits avec une solennité toute particulière et avec l'emploi des prières les plus touchantes. Conservés dans la maison des chrétiens, ils sont un gage de la protection divine. Il est dans l'esprit de l'Église d'allumer les cierges de la Chandeleur pour repousser les esprits de ténèbres, dans les dangers corporels et spirituels, au lit des mourants, pour éloigner d'eux l'ennemi des hommes, qui fait alors son suprême effort afin d'arracher les âmes à Dieu. C'est bien alors surtout, en effet, que l'homme a besoin du recours du Rédempteur, vraie lumière des âmes, pour illuminer les derniers instants de sa vie.

Pour approfondir, lire l’Homélie de Saint Jean-Paul II :


Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.



FÊTE DE LA PRÉSENTATION DU SEIGNEUR AU TEMPLE
HOMÉLIE DU PAPE JEAN PAUL II
(Homélie lue par le Cardinal Somalo)
Mardi 2 février 1999
  
1. «Lumière pour éclairer les nations» (Lc 2, 32).
Le passage de l'Evangile que nous venons d'entendre, tiré du récit de saint Luc, rappelle l'événement qui eut lieu à Jérusalem le quarantième jour après la naissance de Jésus: sa présentation au Temple. Il s'agit de l'un des cas où le temps liturgique reflète le temps de l'histoire: en effet, aujourd'hui, quarante jours se sont écoulés depuis le 25 décembre, solennité du Noël du Seigneur.
Ce fait n'est pas sans signification. Il indique que la fête de la Présentation de Jésus au Temple constitue comme une «charnière», qui sépare et relie l'étape initiale de sa vie sur la terre, la naissance, de celle qui en sera l'accom- plissement, sa mort et sa résurrection. Aujourd'hui, nous quittons définitivement le temps de Noël et nous nous dirigeons vers le temps quadragésimal, qui commencera dans quinze jours avec le Mercredi des Cendres.
Les paroles prophétiques prononcées par le vieux Syméon mettent en lumière la mission de l'Enfant amené par ses parents au Temple: «Vois! Cet enfant doit amener la chute et le relèvement d'un grand nombre en Israël; il doit être un signe en butte à la contradiction afin que se révèlent les pensées in- times de bien des cœurs» (Lc 2, 34-35). Syméon dit à Marie: «Et toi-même, une épée te transpercera l'âme» (Lc 2, 35). Les chants de Bethléem viennent de se taire et déjà se profile la croix du Golgotha, et cela se produit dans le Tem- ple, le lieu où sont offerts les sacrifices. L'événement que nous commémorons aujourd'hui constitue donc comme un pont entre les deux temps forts de l'année de l'Eglise.
2. La seconde lecture, tirée de la Lettre aux Hébreux, offre un commentaire intéressant de cet événement. L'Auteur formule une observation qui nous invite à réfléchir: commentant le sacerdoce du Christ, il souligne comment le Fils de Dieu «se charge de la descendance d'Abraham» (cf. He 2, 16). Abraham est le Père des croyants: tous les croyants sont donc, d'une façon ou d'une autre, compris dans cette «descendance d'Abraham» pour laquelle l'Enfant, qui est dans les bras de Marie, est présenté au Temple. L'événement qui s'accomplit sous les yeux de ces quelques témoins privilégiés constitue une première annonce du sacrifice de la Croix.
Le texte biblique affirme que le Fils de Dieu, solidaire des hommes, partage leur condition de faiblesse et de fragilité jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à la mort, dans le but d'opérer une libération radicale de l'humanité, en vainquant une fois pour toute l'adversaire, le diable, qui trouve précisément dans la mort son point fort sur les êtres humains et sur chaque créature (cf. He 2, 14-15).
Dans cette admirable synthèse, l'Auteur inspiré exprime toute la vérité sur la rédemption du monde. Il souligne l'importance du sacrifice sacerdotal du Christ, qui «a dû devenir en tout semblable à ses frères, afin de devenir dans leurs rapports avec Dieu un grand prêtre miséricordieux et fidèle, pour expier les péchés du peuple» (He 2, 17).
Précisément parce qu'elle souligne le lien profond qui unit le mystère de l'Incarnation à celui de la Rédemption, la Lettre aux Hébreux constitue un commentaire adapté à l'événement liturgique que nous célébrons aujourd'hui. Elle souligne la mission rédemptrice du Christ, à laquelle tout le Peuple de la Nouvelle Alliance participe. Vous participez à cette mission de façon particulière, très chères personnes consacrées, qui remplissez la Basilique vaticane et que je salue avec une grande affection. Cette fête de la Présentation est de façon particulière votre fête: en effet, nous célébrons la troisième Journée de la Vie consacrée.
3. Je suis reconnaissant au Cardinal Eduardo Martínez Somalo, Préfet de la Congrégation pour les Instituts de Vie consacrée et les Sociétés de Vie apostolique, qui préside cette Eucharistie. A travers sa personne, je salue et je remercie ceux qui, à Rome et dans le monde, travaillent au service de la Vie consacrée.
En ce moment, ma pensée s'adresse avec une affection particulière à toutes les personnes consacrées de la terre: il s'agit d'hommes et de femmes qui ont choisi de suivre le Christ de façon radicale dans la pauvreté, dans la virginité et dans l'obéissance. Je pense aux hôpitaux, aux écoles, aux oratoires, où ils œuvrent dans une attitude de dévouement total au service de leurs frères, pour le Royaume de Dieu: je pense aux milliers de monastères, dans lesquels on vit la communion avec Dieu dans un intense rythme de prière et de travail; je pense aux laïcs consacrés, témoins discrets dans le monde, et aux nombreuses personnes en première ligne parmi les plus pauvres et les exclus.
Comment ne pas rappeler ici les religieux et les religieuses qui, récemment encore, ont versé leur sang alors qu'ils accomplissaient un service apostolique souvent difficile et pénible? Fidèles à leur mission spirituelle et caritative, ils ont uni le sacrifice de leur vie à celui du Christ pour le salut de l'humanité. La prière de l'Eglise est aujourd'hui dédiée à chaque personne consacrée, mais tout particulièrement à eux. Elle rend grâce pour le don de cette vocation et l'invoque ardemment: en effet, les personnes consacrées contribuent de façon déterminante à l'œuvre de l'évangélisation, en lui conférant la force prophétique qui provient de l'aspect radical de leur choix évangélique.
4. L'Eglise vit de l'événement et du mystère. En ces journées, elle vit de l'événement de la Présentation du Seigneur au Temple, en cherchant à approfondir le mystère qui y est contenu. Cependant, d'une certaine façon, l'Eglise puise chaque jour à cet événement de la vie du Christ, en méditant sa signification spirituelle. En effet, chaque soir, dans les églises et dans les monastères, dans les chapelles et dans les maisons retentissent dans le monde entier les paroles du vieux Syméon, qui viennent d'être proclamées:
«Maintenant, Souverain Maître, tu peux, selon ta parole,
laisser ton serviteur en paix;
car mes yeux ont vu ton salut,
que tu as préparé à la face de tous les peuples;
lumière pour éclairer les nations
et gloire de ton peuple Israël
» (Lc 2, 29-32).

C'est ainsi que pria Syméon, auquel il avait été donné de voir la réalisation des promesses de l'Ancienne Alliance. Ainsi prie l'Eglise, qui, sans épargner ses énergies, se prodigue pour apporter à tous les peuples le don de la Nouvelle Alliance.
Dans la mystérieuse rencontre entre Syméon et Marie, se rencontrent l'Ancien et le Nouveau Testament. Ensemble, le vieux prophète et la jeune Mère rendent grâce pour cette lumière qui a empêché les ténèbres de vaincre. C'est une Lumière qui brille dans le cœur de l'existence humaine: le Christ, Sauveur et Rédempteur du monde, «lumière pour éclairer les nations et gloire de son peuple Israël». Amen!
  


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Chandeleur

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Chandeleur, Hypapante

Observé par
Type
Célébration religieuse et traditionnelle
Signification
Commémoration de la présentation au Temple de l'enfant Jésus.
Date
Célébrations
Fête des crêpes
Lié à
La Chandeleur (fête des chandelles) est une fête religieuse chrétienne qui correspond à la Présentation du Christ au Temple.
Cette fête se déroule le 2 février1, soit 40 jours après Noël.

Sommaire

Étymologie

Le nom de cette fête qui est très populaire et typiquement française, Chandeleur, ou fête des chandelles, a une origine latine et païenne : la festa candelarum.

Historique

Chez les Romains, on fêtait les Lupercales aux environs du 15 février, fêtes inspirées de Lupercus, dieu de la fécondité et des troupeaux. À la même époque, on trouve également la fête de Feralia.
Les Lupercales ont fréquemment été liées à la fête de la Chandeleur, notamment par le cardinal Cesare Baronio au XVIe siècle2,3, notamment de par la visée purificatrice que les deux fêtes peuvent avoir. Le pape Gélase Ier a écrit une lettre au sénateur Andromachus4 – qui souhaitait rétablir les Lupercales et arguait qu'elles avaient un pouvoir purificateur – et le sacramentaire gélasien mentionne la fête de la Chandeleur, on conclut donc que Gélase avait remplacé la fête païenne à date environnante par la fête de la Présentation. Cependant, le sacramentaire gélasien a subi une forte influence gallicane et est compilé entre 628 et 731; il est possible que l'adjonction de la fête ne soit pas due à Gélase. En effet, lorsque Gélase s'adresse à Andromachus, il n'use pas d'arguments d'autorité mais se contente de montrer par exemple que la fête des Lupercales n'aurait plus d'effet ne serait-ce que par sa dénaturation et son incompatibilité avec des idéaux chrétiens2. Cela a pu être interprété comme la marque de l'influence limitée qu'il avait sur l'aristocratie romaine5.
La fête de la présentation au temple est célébrée dès le IVe siècle à Jérusalem. On trouve ainsi des homélies sur la fête de Methodius de Patara († 312)6, du pseudo-Cyrille de Jérusalem7, du pseudo-Grégoire de Nysse († 400)8 ou de saint Jean Chrysostome († 407)9. En outre, on dispose du récit de pèlerinage d'Egérie (381-384) où elle affirme que des festivités ont lieu à Jérusalem quarante jours après l’Épiphanie — la naissance du Christ étant alors célébrée à cette date en Orient (comme cela est toujours le cas pour les Arméniens10) — en l'honneur de la Présentation au Temple :
« XXVI. Sane quadragesimæ de epiphania ualde cum summo honore hic celebrantur. Nam eadem die processio est in Anastase, et omnes procedunt et ordine suo aguntur omnia cum summa lætitia ac si per pascha. Prædicant etiam omnes presbyteri et sic episcopus semper de eo loco tractantes euangelii, ubi quadragesima die tulerunt Dominum in templo Ioseph et Maria et uiderunt eum Symeon uel Anna prophetissa, filia Fanuhel, et de uerbis eorum, quæ dixerunt uiso Domino, uel de oblatione ipsa, qua optulerunt parentes. Et postmodum celebratis omnibus per ordinem, quæ consuetudinis sunt, aguntur sacramenta et sic fit missa11. »
La Nativité était, en Occident, fêtée le 25 décembre depuis, au moins, sa fixation en l'an 354 par le pape Libère. Quarante jours après, cela tombe automatiquement le 2 février. Dans la partie orientale de l'Empire romain, Justin institue la fête de l'hypapante le 2 février 52112.
Par conséquent, Gélase – s'il a peut-être contribué à la répandre – n'a clairement pas inventé cette célébration et le lien fait par le cardinal Baronius entre le 14 février et les Lupercales est inopérant, puisque les Lupercales, fête romaine par excellence de par son lien à Remus et Romulus, n'étaient pas célébrées à Jérusalem et que c'est là seulement qu'on trouva des célébrations de la Présentation faites autour de cette date2. Mais il semble qu'elle ait plutôt pris de l'importance à la suite de la peste de Justinien en 541 avant de se répandre lentement en occident.
Chez les Celtes, on fêtait Imbolc le 1er février. Ce rite en l’honneur de la déesse Brigit célébrait la purification et la fertilité au sortir de l’hiver. Les paysans portaient des flambeaux et parcouraient les champs en procession, priant la déesse de purifier la terre avant les semailles. [réf. nécessaire]
Dans les églises, on remplace les torches par des chandelles bénites dont la lueur est supposée éloigner le mal et rappelle que le Christ est la lumière du monde. Les chrétiens rapportent ensuite les cierges chez eux afin de protéger leur foyer. En 1372, cette fête sera également associée à la purification de la Vierge, autrement dit ses relevailles13.
Les crêpes avec leur forme ronde et leur couleur dorée rappelleraient le soleil, ce qui expliquerait que l'on confectionne des crêpes à la Chandeleur, moment de l'année où les jours s'allongent de plus en plus vite. C’est également à cette époque de l’année que les semailles d’hiver commençaient. On se servait donc de la farine excédentaire pour confectionner ces crêpes, qui sont un symbole de prospérité pour l’année à venir.
La fête a pris un caractère marial après l'apparition de l'image de Notre-Dame sur l'île de Tenerife. En 1497, le vainqueur de Tenerife, Alonso Fernández de Lugo, a célébré la première Fête de la Candelaria dédiée à la Vierge14. Une autre coutume, celle de la pièce d'or : les paysans faisaient sauter la première crêpe avec la main droite tout en tenant une pièce d'or dans la main gauche. Ensuite, la pièce d'or était enroulée dans la crêpe avant d'être portée en procession par toute la famille jusque dans la chambre où on la déposait en haut de l'armoire jusqu'à l'année suivante. On récupérait alors les débris de la crêpe de l'an passé pour donner la pièce d'or au premier pauvre venu15.

Hypothèse de l'ours

Longtemps en Europe16, l’ours fut l’objet d’un culte qui s’étendit de l’Antiquité jusqu’au cœur du Moyen Âge. Les peuples germains, scandinaves, et dans une moindre mesure celtes, célébraient la sortie d’hibernation de l’ours vers la fin du mois de janvier ou le tout début du mois de février. Mais la date faisant l’objet des plus importantes célébrations était le 24 janvier dans la majeure partie de l’Europe. Il s’agissait du moment où l’ours sortait de sa tanière pour voir si le temps était clément. Cette fête était caractérisée par des déguisements ou travestissements en ours, et des simulacres de viols ou d’enlèvements de jeunes filles.
L’Église catholique chercha pendant longtemps à éradiquer ce culte païen. Pour ce faire, elle institua la fête de la Présentation de Jésus au Temple qui est célébrée le 2 février.
Cependant, les célébrations de l’ours et du retour de la lumière continuaient lors de feux de joie et autres processions de flambeaux. Le pape Gélase Ier institua donc au Ve siècle la fête des chandelles.
Du XIIe au XVIIIe siècle, la chandeleur fut appelée « chandelours » dans de nombreuses régions (notamment Alpes, Pyrénées, Ardennes) où le souvenir du culte de l'ours était encore très présent17.
Il est indéniable qu’il subsista longtemps des cultes païens en Europe que les souverains chrétiens et les Églises ont cherché à éradiquer. Mais pour que « l’hypothèse de l’ours » soit ici éclairante, il faudrait, selon certains, qu’elle soit opérante à Rome au milieu du Ve siècle, là où la fête de Noël a été fixée au 25 décembre, et à Jérusalem, là où l’usage liturgique s’est établi de fêter la Présentation. En fait il n'y a pas besoin de cet éclairage, le calendrier chrétien lui-même s'en chargeant. En effet on y voit que la Chandeleur y est fixée au 2 février, et la Sainte-Brigitte au 1er février (Brigitte étant le nom de la déesse celtique, célébrée à date équivalente). Il y a également la Saint-Ours d'Aoste, la Saint-Blaise (qui signifie « ours »). De plus la Chandeleur est l'ouverture de la période carnavalesque ; or l'ours est l'animal carnavalesque par excellence18.
Reste que la festa candelarum à Rome commémorait la recherche de la déesse de la Lumière Perséphone enlevée par le roi de l'Autre Monde Hadès, par sa mère la déesse de la Vie Déméter. Perséphone n'étant plus dans notre monde les ténèbres étaient omniprésentes, sa mère a alors éclairé sa recherche avec une torche, et a fini par obtenir que sa fille serait sur Terre et sur l'Olympe pendant 2/3 de l'année (période claire), et dans l'Autre Monde (les Enfers) durant 1/3 du temps (saison hivernale). La fête des chandelles symbolise le retour de la Lumière.
Février, par ailleurs, tire son nom du verbe latin 'februare' qui signifie « purifier ». Le christianisme a donc placé la fête de la Purification de la Vierge à ce moment. La purification dont il s'agit est celle de la sortie de la « ténèbre hivernale ». Les mythes de la Belle au Bois dormant ou de Thésée et Ariane (par exemple) narrent la libération de la lumière (l'Aurore de l'année) par le « chevalier solaire ».

Symbolique

France, Belgique, Suisse romande

On prépare traditionnellement des crêpes à la Chandeleur.
La Chandeleur est toujours fêtée dans les églises le 2 février même si l'on connaît surtout la Chandeleur en tant que jour des crêpes. La tradition attribue cette coutume au pape Gélase Ier qui faisait distribuer des crêpes aux pèlerins qui arrivaient à Rome mais on peut voir dans cette cérémonie la coutume des Vestales qui lors des Lupercales faisaient l'offrande de gâteaux préparés avec le blé de l'ancienne récolte pour que la suivante soit bonne19. À l'occasion de la Chandeleur, toutes les bougies de la maison devraient être allumées. La tradition demande aussi de ne ranger la crèche de Noël qu'à partir de la Chandeleur, qui constitue la dernière fête du cycle de Noël.[réf. souhaitée]
On dit aussi que les crêpes, par leur forme ronde et dorée, rappellent le disque solaire, évoquant le retour du printemps après l’hiver sombre et froid20.

Tradition

Il existe encore de nos jours toute une symbolique liée à la confection des crêpes. Une tradition qui remonte à la fin du Ve siècle et liée à un rite de fécondité, consiste à faire sauter les crêpes de la main droite en tenant une pièce d'or dans la main gauche, (par exemple un louis d’or) ou à défaut une monnaie, afin de connaître la prospérité pendant toute l’année, il s'agit de faire en sorte que la crêpe atterrisse correctement dans la poêle. On dit aussi que la première crêpe confectionnée doit être gardée dans une armoire et qu’ainsi les prochaines récoltes seront abondantes21. Il est parfois précisé qu'il s'agit du sommet d'une armoire et que la crêpe est alors réputée ne pas moisir et éloigner la misère et le dénuement22.

Luxembourg

Lointaine héritière d'une ancienne procession aux flambeaux, la tradition actuelle fait du Liichtmëssdag une fête au centre de laquelle se retrouvent les enfants. En petits groupes, ils parcourent les rues l'après-midi ou la soirée du 2 février, tenant à la main une baguette allumée ou un lampion confectionné par leurs soins, pour chanter dans chaque maison ou magasin l'une ou l'autre chanson traditionnelle23, en particulier Léiwer Härgottsblieschen24. Ils espèrent recevoir en échange une récompense sous forme de sucreries ou menue monnaie (anciennement du lard, des petits pois, des biscuits)25.

Mexique

Au Mexique, il est de tradition de commémorer la présentation de l’enfant Jésus au Temple le 2 février. Cette célébration, très importante pour les Mexicains, passe par la tradition de l’habillage et de l’adoration de l’enfant Jésus, et le repas familial autour de tamales.
Cette fête est étroitement liée à celle de l’Épiphanie, puisque c’est ce jour, lors de la dégustation de la « Rosca de Reyes26 » (gâteau des rois) qu’est désignée la personne qui devra se charger de l’organisation de la Chandeleur. En effet, celui qui trouve le muñeco (fève en forme d’enfant Jésus) dans la brioche est désigné comme parrain de l’enfant. C’est lui qui devra habiller le niño dios (image de l’enfant Jésus sous forme de poupées de taille plus ou moins grande) le jour de la Chandeleur avec des vêtements richement décorés et l’apporter à l’église pour le faire bénir. Ces images sont souvent transmises de générations en générations dans les familles.
S’ensuit un repas en famille. Celui qui tire la fève à l’Épiphanie doit également préparer les tamales, préparation à base de maïs, censée rappeler le passé religieux mexicain, avec les offrandes de maïs. Toute la famille est conviée à ce repas (il s’agit souvent des mêmes personnes que pour la dégustation de la Rosca à l’Épiphanie), ce qui donne à cette fête une dimension familiale et de partage. Ces célébrations ne se déroulent pas seulement au Mexique mais également dans les communautés mexicaines du reste du monde, notamment en France. C’est pour cela que cette pratique typique du Mexique apparait dans l’Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France27.

États-Unis et Canada

La célébration de la Chandeleur a été remplacée dans les médias par le jour de la marmotte.

Proverbes

« À la Chandeleur, l'hiver se meurt ou prend vigueur. »
« À la Chandeleur, au grand jour, les grandes douleurs. »
« À la Chandeleur, grande neige et froideur. »
« À la Chandeleur, la neige est à sa hauteur, ce qui signifie que c'est souvent à cette date que l'épaisseur de la neige est à son maximum, au Québec. »
« À la Chandeleur, le froid fait douleur. »
« À la Chandeleur, le jour croît d'une heure, familièrement À la Chandeleur, ça y va d'une heure. »
« À la Chandeleur, Quéré fait des crêpes jusqu'à pas d'heure28. »
« À la Chandeleur, Rose n'en sentira que l'odeur. »
« Rosée à la Chandeleur, l'hiver à sa dernière heure. »
« Si la Chandeleur pleure, l'hiver ne demeure29. »
« Si le ciel n'est ni clair ni beau, nous aurons plus de vin que d'eau (Bordelais)28. »

Annexes

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Bibliographie

  • Philippe Walter, Mythologie chrétienne, éd. Imago.
  • Philippe Walter, La Mémoire du temps. Fêtes et calendriers de Chrétien de Troyes à la Mort Artu., Paris : Champion, 1989.
  • Marie-Odile Mergnac et Thomas Köhler, Proverbes et dictons de toujours, Paris, Archives et cultures, 13 octobre 2008, 192 p. (ISBN 978-2-35077-101-4, lire en ligne [archive]).

Articles connexes

Notes et références

  1. Lexilogos [archive].
  2. a, b et c William M. Green, « Lupercalia in the fifth century », Classical Philology, no Vol. 26 n°1,‎ janvier 1931, p. 60-69 (lire en ligne [archive]).
  3. (la) Barri Ducis, L.Guerin, Annales Ecclesiastici Caesaris Baroni, 1864, t.IX, p. 603. p..
  4. (la) ed. Otto Guenther, Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Latinorum, vol. 35.1, Prague/Vienna/Leipzig, 1895, 453-464 p. (lire en ligne [archive]).
  5. (en) George E. Demacopoulos, The Invention of Peter: Apostolic Discourse and Papal Authority in Late Antiquity, University of Pennsylvania Press, 2013, 74-80 p. (ISBN 0812245172, lire en ligne [archive]).
  6. « De Simone et Anna quo die Dominico in templo occurrerunt ac de sancta Deipara », dans Patrologiæ Græcæ vol. 18, p. 347-381. disponible ici sur Google Books. [archive]
  7. pseudo-Cyrille de Jérusalem, Homilia de Occursu Domini in Patrologiæ Græcæ vol. 33, p. 1183-1204. Disponible ici sur archive.org [archive] et ici sur Google Books [archive] en latin et grec. Une traduction d'Antoine Faivre (St Cyrille de Jérusalem, Œuvres complètes, trad. A. Faivre, 1844, vol. 2, p. 447-462) est disponible ici sur archive.org. [archive] Elle a pu être attribuée aussi à Cyrille d'Alexandrie, mais comme le mentionne A. Faivre dans son introduction (op. cit., p. 447-9), vu les thèmes traités, il s'agit de quelqu'un de Jérusalem de la fin du Ve ou du début du VIe siècle, sous le patriarcat de Salustius (486-494) ou d'Élie Ier de Jérusalem (494-416).
  8. De Occursu Domini, de deipara Virgine et de justo Simeone, in Patrologiæ Græcæ vol. 46 [passage publicitaire]. 1152-1182. Disponible ici sur Google Books [archive].
  9. Saint Jean Chrysostome, Monitum – Ad Homiliam in Occursum Christi, De Occursu D. N. Jesu Christ deque depipara et symeone oratio dans Patrologiæ Græcæ vol. 50, p. 807-811. Disponible ici sur Google Books. [archive]
  10. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89piphanie#Dans_l.27.C3.89glise_arm.C3.A9nienne.
  11. Peregrinatio Aetheriæ, texte latin disponible ici [archive], traduction anglaise ici. [archive]
  12. Eduard von Muralt, Essai de chronographie byzantine : Pour servir à l'examen des annales du bas-empire et particulièrement des chronographes slavons de 395 à 1057, St. Petersbourg, Eggers, 1855.
  13. Fernand Leroy, Histoire de naître, De Boeck Supérieur, 2001, p. 96.
  14. Historia de la Virgen de Candelaria, en página de turismo de Tenerife [archive].
  15. (fr) « Origine de la Chandeleur », Momes.net, {{Article}} : paramètre « année » ou « date » manquant (lire en ligne [archive]).
  16. Michel Pastoureau, L'Ours. Histoire d’un roi déchu, Seuil, collection La librairie du XXIe siècle, Paris, 2007. (ISBN 202021542X), p. 149-152.
  17. http://icietaudela.over-blog.com/article-chandeleur-ou-chandelours-98629259.html [archive].
  18. Pastoureau et Ph. Walter, Mythologie chrétienne, Imago.
  19. Marcel Laperruque, Fêtes païennes et fêtes chrétiennes, Éditions du Prieuré, 1996, p. 57.
  20. Migros Magazine, no 5, 1er février 2010, « Chandeleur, qui es-tu ? », par Mélanie Haab, p. 23.
  21. Académie de Toulouse : la chandeleur [archive].
  22. Migros Magazine, no 5, 1er février 2010, « Chandeleur, qui es-tu ? », par Mélanie Haab, p. 22-23.
  23. « Liichtmëssdag : Mir gi Liichten » [archive], sur Stroossener Schoulen [archive], Écoles et Administration Communale de Strassen (consulté le 31 janvier 2012), ou en version française « La quête de la Chandeleur » [archive], sur Stroossener Schoulen [archive], Écoles et Administration Communale de Strassen (consulté le 31 janvier 2012).
  24. La chanson traditionnelle Léiwer Härgottsblieschen fait référence à saint Blaise, fêté le 3 février, qui selon la légende aurait sauvé un enfant qui avait une arête de poisson dans la gorge. Cette chanson et d'autres sont reprises sur la page (lb) Liichtmëssdag de la Wikipedia en luxembourgeois.
  25. « Liichtmëssdaag (jour de la Saint-Blaise) » [archive], sur luxembourg.lu [archive], Service information et presse [archive] du gouvernement luxembourgeois (consulté le 31 janvier 2012).
  26. (en) « Authentic Rosca de Reyes Recipe » [archive], recette de la rosca de reyes, par Donna, site web san-miguel-de-allende.com.
  27. Fiche d'inventaire du « Dia de la Candelaria » [archive] au patrimoine culturel immatériel français, sur culturecommunication.gouv.fr (consultée le 7 avril 2015).
  28. a et b Raymond Matabosch, La Cuisine Facile I. Les Crêpes., Lille, TheBookEdition.com, coll. « Savoir faire », 2009, 124 p. (ISBN 978-2-35937-017-1, lire en ligne [archive]), p. 19.
  29. Explorations pyrénéennes, Bulletin trimestriel de la Société Ramond, Bagnères de Bigorre, 1866, page 136. [archive]
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