mardi 26 janvier 2016

n’aie pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur - textes du jour

Mardi 26 Janvier 2016

Notre couple en renaissance pour le sensible… quelle grâce que le sensible. Nos astreintes, l’issue de deux procès, le Loch vendredi, le Lyonnais le 15 Mars. Dialogue avec un énième avocat. Confirmation que face aux dysfonctionnements et aux défaillances en organisation et en système informatique de la vieille banque devenue épave du système français – mais toutes nos banques ne sont pas elles ainsi ? automatisées, personnel non formé, centre de profit : happer le client, l’activité étant la spéculation mondiale totalement coupée du genre humain. Seul clivage comme en Octobre 2008 aux Etats-Unis, les établissements qu’on sauve ou qu’on laisse – nous n’avons pas été défendus, au plus simple du vécu et de la réalité des faits. Depuis vingt ans, mon angoisse… dès ma mise au rancart de toute carrière administrative puis à longueur d’années le constat qu’en système marchand je ne vaux rien… et depuis dix ans, l’angoisse de ma femme… A la clé, la vente judiciaire pour une « bouchée de main » mais que précisément nous n’avons pas ou plus. Ce que je n’ai jamais vécu : une aisance financière mais elle n’est pour moi praticable que gérée par ma femme, je ne l’avais pas dans ma vie. Jamais non plus, une carrière régulière et apaisée. Sans doute, le plus intense des rencontres, des découvertes, de la passion qu’inspire chacun de ces pays, chacune des histoires d’autres que nous, mais le conseil du prince ou l’édition-partage à mesure de mon journal ou de mon regard sur l’actualité : jamais encore, ce qui n’est pas jusqu’à la fin d’une vie, un jamais.
La nuit, la chambre à part ou les lits séparés sont la mort d’une union humaine : le sensible et même le secours. Gémissements puis appel au secours, cette nuit, caresse au visage et à l’épaule, le simple souffle a repris et fait silence à des images et scènes épouvantables, probablement. Tant de morts ces jours-ci autour de ma chère femme, des téléphones car elle ne les apprend qu’indirectement mais est touchée, étouffée, blessée au plus sensible d’elle-même, et aujourd’hui le deuxième anniversaire de sa mère : belle-mère comme je ne pouvais en recevoir dans ma vie si longtemps compliquée, de plus attentive et de plus délicatement amicale. Mutuelle reconnaissance. Nos dialogues de six heures du matin, pendant qu’elle prépare le café de l’aide-soignant pour mon beau-père. Le goût de vivre de ce dernier, pourtant grabataire ou presque. FM : je crois aux forces de l’esprit. Mettait-il une majuscule ?-Les plongées dans l’histoire de l’amour qui ne s’appelle pas que couple ou famille.  
Je me suis levé tôt, constatant mon corps, ressentant ma prise de poids, chaque jour davantage l’incertitude de pouvoir me hisser de mon séant et la certitude du temps qui passe et de mes forces plus à l’échelle (si elles ne restent que les miennes, et non celles de Dieu et de Son projet, si le mien vient bien de Lui et de ce que je ressens de notre pays). AoC me fait grâce de la copie hebdomadaire pour mes compatriotes d’adoption (les Mauritaniens) : leur donner goût et matière pour leur histoire contemporaine, leur fondation, antidote à la dictature terne et avide de trente sept ans de dictature autoritaire, les militaires s’estimant « détenteurs en dernier ressort de la souveraineté nationale » et « rectifiant » la démocratie dès que celle-ci, timidement, tente un nouvel épisode… j’ai un peu de temps avant de photocopier une énième fois des conclusions d’avocat puis d’aller retrouver notre fille pour la messe hebdomadaire de son collège… Un énorme paquet (Noël) arrivé de sa marraine, remerciements en son nom, quelques dizaines de portraits de la filleule que je sélectionne de mon antre numérique où j’amasse depuis Juin dernier : mon/notre trésor, la réussite de ma vie, la deuxième partenaire que je dois à la première… les deux ensemble dimanche après-midi à regarder chez Pierre I. la série de toute enfance en dessin animé, mon camarade de l’E.N.A. les yeux élargis de bonheur à revivre l’accueil naguère de ses petits-enfants…les trois petits cochons parabole des maisons sur le sable ou sur le roc…, le lièvre et la tortue, les chatons… et puis, messagerie ouverte, dialogue : ma femme répondant à notre amie Marie-Odile qui m’adressait hier soir une évocation que je l’ai pas lue, de Michel DELPECH. Hier soir, Edith devant la télévision : Dalida… l’Egypte de mes propres parents, tandis que j’essayais de tenir contre l’assoupissement à ce clavier, le mémoire mauritanien sur le Sahara espagnol présent en Mars 1975 à la Cour internationale de Justice… et maintenant, la « réponse » d’Edith à notre amie. Je remets en page leurs échanges, et je lis. Nos lectures sont les mêmes, le chemin et les émois, certes différents, chacun est chacun, mais…  et aussi le cancer. Devant cette vie, lisant ce témoignage… que valent mes criailleries minuscules sur l’inutilité dans laquelle je suis tenue depuis vingt ans sinon depuis mon entrée dans la vie administrative ou selon mes envois de manuscrits à X éditeurs et depuis le départ de JF du Monde en 1982 mes tentatives de retrouver une ou deux colonnes dans la presse quotidienne… n’importe où… rien que l’élan de l’humilité vers l’espérance et la fraternité à laquelle me convient fermement, généreusement de bien plus grands que moi, de véritables utiles et rayonnants, donc Michel DELPECH par exemple immédiat.
Brouillard après la nuit de pleine lune ? ou est-ce l’effet sur la baie vitrée du radiateur que je maintiens en fonction à mes genoux ? j’ai arrêté notre comtoise, que dorme encore ma femme, que mon amour oublie les terreurs de la nuit ou la flèche qui vole le jour ou le fléau qui sévit à midi… Prier… n’aie pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur [1].  Je te souhaite à toi, Timothée, mon enfant bien-aimé, grâce, miséricorde et paix de la part de Dieu le Père et du Christ Jésus notre Seigneur. L’afffectivité certes, la transmission et le partage de la foi (ma tentative toute de prière et d’espérance vis-à-vis de notre fille, le défi de n’être ni fardeau ni caricature pour elle et pour sa maère, ma femme, sans laquelle je ne peux rien donner)… mais aussi la transcription simple et nue du dogme, il y a deux mille ans : intacte dans sa mise maintenant à notre portée. L’expression déjà totale. Pas un pas depuis. De même que depuis Aristote et Platon, l’art de penser n’a guère avancé. Sans doute PASCAL, DESCARTES, SARTRE face à Dieu, mais le ciment brut ? La pastorale selon les Actes des Apôtres et les écrits, les lettres de ces derniers. Particulièrement Jacques et Pierre. Je te rappelle que tu dois réveiller en toi le don de Dieu que tu as reçu quand je t’ai imposé les mains (exercice ce matin à Saint-François-Xavier pour les confirmands en 6ème, la classe et la préparation de Marguerite… au lieu de « trucs » tout faits, soi-disant à la portée des enfants, y aura-t-il simplement le commentaire de Paul à Timothée ? j’en doute : la catéchèse professionnalisée ! la pastorale en routine et non le porte-à-porte du miracle, la prière déguisée paisiblement en dialogue d’amitié). Car ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de raison.  Pastorale… les conseils de Jésus aux siens : ne passez pas de maison en maison. Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qu’on vous offrira. Là, guérissez les malades (facile à dire, sauf si l’ « on » est Dieu-même… parlant notre langue et vivant nos limites humaines) et dites aux habitants : « Le règne de Dieu tout proche de vous ». Oui !


[1] - 2ème lettre de Paul à Timothée I 1 à 8 ; psaume XCVI ; évangile selon saint Luc  X 1 à 9

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