mercredi 8 janvier 2014

tous l'avaient vu et ils étaient bouleversés - textes

Mercredi 8 Janvier 2014




Anniversaire de la mort de FM. Commencé de lire, en même temps ce qui est édifiant pour ressentir la différence, pas tant de la qualité d’écriture, mais de celle du vécu… Jean d’ORMESSON erre (sans faire errer) entre des platitudes sur le spirituel que VOLTAIRE disait bien mieux et quelques allusions très cryptées à une vie sexuelle qui n’attache personne, et pas lui-même…[1] Hélène GRIMAUD, lumineuse et simple, son propos sur Clara SCHUMAN, des hypothèses, la pianiste, sur les ballades et ce qu’écrivit-composa BRAHMS en l’honneur de son maître alors interné, mais lui ayant donné-transmis la clé de ses visions ? Les deux arts, l’intuition de l’écriture et la technique pianistique, produisent le suspense de la sympathie [2]. Initiation à HOFFMANN et à ses inventions. Confirmation : une vie n’a de sens que consacrée, et c’est soi que l’on consacre à autre que soi. Et c’est ressenti par autrui, c’est-à-dire le reste du monde à part soi, ce que nous sommes les uns pour les autres, rien qu’au regard, rien qu’à première lecture passim. Ou bien c’est l’absence, sinon le vide.
Prier… le billet de mon ami Olivier B. [3]… la prise de route de ma chère femme vers la petite gare de Questembert, puis ses élèves à Redon… notre vie à son commencement puisque de la vérité de notre amour, celle qui nous dépasse et qui est la réalité, non un paysage changeant, nous sommes conscients et gratifié. Sérénité… brouillard clair maintenant après que la nuit ait semblé encore si noire à ces instants de tout à l’heure… La respiration du temps, celle qui s’éteint selon nous. Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour en nous atteint sa perfection. Nous reconnaissons que nous demeurons en lui, et lui en nous, à ce qu’il nous donne part à son Esprit. Comment pouvons-nous craindre ? comment pouvons-nous mourir ? au sens de finir et d’être tellement dans le néant que tout est dissous de nous et du fait que nous ayons été… habités ainsi, nous sommes irrésistiblement vivants et doués déjà d’éternité. Restent les formes, restent la relation définitive à Dieu. Jésus leur parla : «  Confiance ! C’est moi : n’ayez pas peur ! ».[4] Entendre cela à notre dernier souffle. Le regard, dit ma chère femme, de notre fille quand celle-ci juste « née » lui fut présentée. En réalité, c’est la mère qui est présentée au nouveau-né. Regard étonné, les yeux, le visages étonnés de notre fille, m’a-t-elle dit un peu plus tard. Le lien entre Dieu et nous. Le soir venu, la barque était au milieu de la mer et lui, tout seul, à terre. … Il monta ensuite avec eux dans la barque et le vent tomba. Parabole vécue des disciples. La multiplication des pains opérée sous leurs yeux, miracle de bout en bout, accompli avec naturel et pratique par leur Maître, ne semble pas les avoir autant surpris que cette marche sur les eaux… Ils étaient complètement bouleversés de stupeur, car ils n’avaient pas compris la signification du miracle des pains : leur cœur était aveuglé. Il y avait pourtant déjà eu la tempête apaisée [5] mais Marc, s’inspirant de Pierre sinon écrivant sous sa dictée, ne donne pas l’explication, ou le cheminement de la foi ensuite. Alors ? le Seigneur maître des éléments, autre manière de dire l’interrogation que sa personnalité, son enseignement, les guérisons miraculeuses alimentent et approfondissent. Ce qui surgit d’évidence, c’est un Dieu de sollicitude la plus concrète et dont la puissance, même dans l’ordre naturel : du pain, la surface du lac, est souveraine. Leur cœur était aveuglé, le nôtre aussi malgré notre foi, ma foi et une confiance à la fois joyeuse de fond mais tremblante d’humanité précaire.


[1] - Jean d’ORMESSON, Un jour je m’en irai sans  en avoir tout dit (Robert Laffont . Octobre 2013 . 256 pages) pp. 123 & 162

[2] - Hélène GRIMAUD,  Retour à Salem (Albin Michel . Septembre 2013 . 250 pages) pp. 213 & 191

[3] - ----- Original Message -----
Sent: Wednesday, January 08, 2014 6:36 AM
Subject: matricules notules Olivier

Avec leur matricule désormais visible, les policiers ont peur d’être dénoncés quand ils vont au café…
Parce que leur hiérarchie pourrait leur reprocher de se taper un petit noir …ou un petit blanc ?
Le 07/01/2014

Aucune demande d’asile n’a été acceptée en Israël depuis 3 ans.
De quoi faire rêver Valls…
Le 08/01/2014

[4] - 1ère lettre de Jean IV 11 à 18 ; psaume LXXI ; évangile selon saint Marc VI 45 à 52

[5] - Marc IV 35 à 41


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