mardi 8 octobre 2013

réflexion pour une Eglise présente au monde et à elle-même - 1 -


                   Depuis quelques années – fait générateur ? peut-être la campagne sur les passés pédophiles de certains membres du clergé et la part que j’ai voulu prendre à élucider la cause des maux et à améliorer la communication des hiérarchies catholiques – je veux écrire, non sur la foi, ma foi ou même sur les obstacles à une contagion de la foi, mais sur ce qu’il y aurait très pratiquement à « faire » dans la vie quotidienne de l’Eglise selon mon expérience de lieu, de génération et aussi de réflexion personnelle.

 

          J’ai pensé quelque temps analyser l’offre de l’Eglise aux personnes, au monde. Celle-ci pourrait se résumer, actuellement, dans une routine de rites : liturgie dominicale principalement avec comme principal contact entre clergé et ouailles l’homélie puis la course au « serre-pinces » à la sortie, en ornements sacerdotaux – l’administration des sacrements selon la demande en saisissant notamment le mariage et les obsèques comme un moment de catéchèse pour adultes – la préparation des enfants à la première communion assortie d’une initiation au sacrement dont les dénominations sont si variables que le sens risque d’être à vau-l’eau, pénitence, réconciliation, pardon, confession – les baptêmes. Présence plus ou moins visible et régulière dans les établissements d’enseignement catholique et dans la vie publique locale du responsable de paroisses – offre de suppléments variables, dévotions diverses, formation, enseignements, récollections, pélerinages. La manifestation d’un magistère de l’Eglise pour la vie plus seulement individuelle et familiale, mais sociale, économique, collective est plus malaisée. Elle est moins visible, même si l’Eglise dispose de sérieux médias en presse écrite, audiovisuelle, de librairies, de revues. Au moins en France, sans doute depuis la mort de l’Abbé Pierre, il n’y a plus d’initiative ou de participations de l’Eglise, du clergé aux conflits ou aux scandales sociaux. Sans doute des présences et des apostolats, sans doute d’excellentes interventions des membres de l’épiscopat délégués à de grands sujets comme le traitement réservé aux populations migrantes, sans doute des figures originales et assez positivement reçues comme celle de Mgr. Gaillot. L’offre de l’Eglise ne semble pas mordre, elle ne convertit pas, elle est résiduelle comme l’est la chalandise chrétienne. On oublie (et l’on gaspille) la qualité exceptionnelle de l’immense majorité du clergé, qualité morale et qualité intellectuelle, son désintéressement financier, sa disponibilité. L’offre de l’Eglise au monde est parvenue à se détacher assez bien d’une classe sociale ou du phénomène colonial, mais elle ne parvient pas à convaincre qu’elle mène aux sommets de la personnalité humaine et d’une organisation économique et sociale, contemporaine de chaque génération, telle que le monde se porte mieux. Ses signes ne sont pas déchiffrés, leur accueil est machinal, la diminution des adhésions et participations actives ne s’enraye pas, et il y a même un certains « transfert de populations », le tout-venant des années 1950-1960, au moins en France, est allé d’une pratique sacramentelle statistiquement majoritaire à une indifférence, pas militante, mais contagieuse, tandis que le nombre résiduel est maintenant constitué par celles et ceux qu’on aurait dit intégristes, il y a vingt-trente ans. Dans le cas de la France, l’opinion chrétienne en politique a épousé la droite parlementaire et les propositions législatives de la gauche depuis l’ouverture de la campagne présidentielle de 2012 jusqu’à ces heures-ci où se discute l’application de la loi Taubira, ont donné matière à une expression nouvelle, ayant enthousiasmé une partie du clergé diocésain et les membres les plus en vue de l’épiscopat : la manif’ pour tous, un développement des luttes contre les législations traitant de la bio-éthique. Un esprit de croisade en même temps qu’une conscience se répandant d’un monde persécutant à nouveau le Christ et les siens. L’offre de l’Eglise passe en quelques années – au moins pour la France – d’un recroquevillement sur la liturgie à une lecture polémique des signes du temps, conduisant à contester l’œcuménisme, toute ouverture aux autres religions, notamment à l’Islam, et à tenir sous contrôle idéologique un clergé de moins en moins nombreux et vieillissant. En coincidence et peut-être causé par ce qui peut être regardé du dehors comme de la sclérose, une floraison depuis vingt-trente ans d’initiatives, de fondations et donc de pratiques diverses et de néo-communautés ou congrégations : j’en connais quelques-unes de ouï-dire se prétendant des charismes allant de guérisons en reproduction des assemblées de l’Eglise originelle, et l’on peut y voir pour la plupart, en même temps que se maintient l’élan pour certains lieux d’apparition mariale nouveaux (Mezzugorgie) ou s’institue une reprise de la route de Compostelle, une façon de « doubler » l’Eglise établie par du prophétisme. Ce me semble très marqué, malgré l’apparence et la volonté d’ouverture au monde, par la même tension aussi-schismatique qui fit les « intégristes » après le Concile : des initiatives très marquées par des personnalités, dont le chemin s’égare ensuite, et dont l’empreinte sur celles et ceux qui s’y sont donnés de bonne foi, ne témoigne pas toujours d’équilibre et de continuité. Deux offres donc tendent à coexister, l’une vieillie mais dont la solidité se démontrerait aisément si se décapaient les habitudes et les rites, et soufflait de nouveau une intelligence d’âme vraiment libre et passionnée par la personne qui est notre seul et unique Témoin, le Christ, référence et chemin. Et l’autre enthousiaste mais orgueilleuse, dédaignant expérience et nature. Pas très aimante, d’ailleurs. Ni l’une ni l’autre ne semblent adéquates à une approche plus vivante et attractive que doit recommencer l’Eglise vers le monde, ni l’une ni l’autre n’écoutent assez.

 

           Sensible à l’argumentation de deux amis chers, un agrégé de médecine interne et un recteur de paroisse bretonne maintenant retraité et octogénaire, j’ai remarqué le paradoxe d’une Eglise se réclamant ouvertement ces années-ci du concile Vatican II dont toutes les conséquences n’auraient pas été tirées, mesurées et appliquée mais ne remarquant pas la coincidence chronologique entre ce concile d’ouverture au monde et de définition de l’Eglise elle-même (deux « premières » dans l’histoire des conciles) et la désaffection des pratiquants, le recul drastique du nombre des vocations. Comme si cette référence, d’ailleurs vieillie puisque l’événement, les débats et la matière de la mûe ont cinquante ans, soit deux générations humaines, pouvait aussi être celle d’un déclin accéléré. Sans doute, dois-je discuter ce dont on venait et peut-être les systèmes – au moins en France – des siècles précédents, concordataires et monarchiques étaient-ils en fait totalitaires et la pression sociale dans l’expression publique et dans les habitudes locales paroissiales imposait un type de pensée et une fréquentation sacramentelle. J’ai tendance à le croire, mais alors que j’allais penser à un fond de pratique, de foi, de sincérité chez le « petit reste » aujourd’hui sans équivalent depuis très longtemps en chrétienté européenne, j’ai dû observer très concrètement, d’une année sur l’autre dans les églises, trois ou quatre, où nous allons à la messe dominicale en trinité familiale, ce transfert déjà dit d’un catholicisme de diversité et de tranquillité à une militance et à une ostentation pouvant devenir belliqueuses.

 

Il y a longtemps que je réfléchis sur au moins trois formes de présence de l’Eglise au monde, il est vrai tenant surtout au clergé.

Celui-ci n’est pas formé à ce qui lui sera cependant nécessaire pour le ministère et surtout pour le rayonnement. Pas formé aux relations sociales les plus concrètement traitées (courrier, table, conversation), au développement personnel d’opinions politiques, aux gestions pratiques du patrimoine résiduel de l’Eglise. Des catastrophes matérielles, des abandons d’actifs et aussi du contre-témoignage en correspondances, en téléphone, ou des occasions manquées, celles qu’offre aujourd’hui internet. Pas formé surtout affectivement et donc des relations pas toujours équilibrées ni prudentes avec les femmes. Soit des liaisons amenant à préférer l’état laïc mais aussi à subir une rupture de vie, et un avortement de vocation pourtant certaine, soit une emprise de « groopies » faisant barrage et écran vis-à-vis du reste de la population à administrer. Evidemment la pédophilie encore plus scandaleuse de la part d’un membre du clergé et d’une personne ayant plus que l’autorité habituelle sur une âme et un corps disponibles.

L’Eglise a manifestement craint la puissance dialectique du marxisme, son adéquation à des luttes de libération – la théologie de la libération, principalement énoncée par le Père Boff, quoiqu’une autre essence, aboutit à brandir le même drapeau – et la confusion des militances ou des fraternisations. Le refus des prêtres ouvriers, mouvement si ouvertement français et aimé de certains grands évêques des années 1950, a été une castration. Elle ne sait toujours pas discerner ce que chaque époque propose en enthousiasmes ou en peurs. Les événements de Mai 1968 ont été ravageurs dans le clergé, surtout régulier. Je viens de dire en revanche l’engouement suscité dans le clergé qui l’a beaucoup relayé en annonces et en encouragements, par les manifestations hostiles à la loi Taubira et qui, au contraire des manifestations pour « la défense de l’enseignement libre » au début de l’été de 1984, s’essaye à perdurer dans le paysage politique national. Occupée à cela, l’Eglise de France n’a pas poussé, comme toute sa tradition et comme beaucoup de ses saints distingués par Rome, à un discours social et économique exigeant, transversal, qui ne soit pas de constatation ou d’évaluation, mais vraiment de proposition et d’orientation pour un monde et même pour des théories en recherche de repères. Au contraire, la droite politique et une bonne partie des dirigeants de grandes entreprises croient trouver une justification du libéralisme économique et mercantile dans le magistère social de l’Eglise. Jean Paul II ayant vécu sous l’emprise marxiste et soviétique, ne pouvait – psychologiquement – qu’applaudir le vainqueur qui mit en déroute une idélogie qu’on avait pu croire sinon adventiste du moins millénaire (comme un certain Reich). Sans doute, en fidélité à Léon XIII et à Pie XI, répéta-t-il les principales conditionnalités à la liberté d’entreprendre et au primat patronal : la dignité de l’homme, le bien commun. Benoît XVI, mezzo voce et peu relayé, avait entrepris d’analyser le mondialisme et la spéculation. Le chantier est à peine ouvert. La révolution de Rerum novarum qui accompagna d’ailleurs l’acceptation d’une légitimité autre que monarchique pour les régimes politiques, est à reprendre. Elle gagnera à se penser non pas avec les milieux établis de l’entreprise ou des usages internationaux, mais bien davantage avec les organismes et les personnes en lutte contre l’ordre idéologique et pratique actuel. Organismes et personnes déjà nombreux, présents dans les enceintes et les médias publics de chacun des pays européens. Mais surtout les « acteurs de terrain », les syndicats, les comités d’entreprise, les juridictions du travail, les institutions qui débutent dans le contrôle des mouvements financiers et des origines de fonds. L’Eglise sait écouter le Tiers Monde, elle est pluridisciplinaire quand elle réfléchit, mais elle ne connaît plus guère la planète des luttes, contestations et confrontations dans les pays dits riches, quoiqu’aujourd’hui en voie de paupérisation du fait d’une mondialisation non régulée et pas sincèrement jouée par tous les acteurs. Elle est pauvre et doit assimiler des expériences, des vocabulaires, des modes-mêmes de penser non pour s’y conformer a priori après en être restée éloignée, mais pour comprendre, accompagner, mener ce qui peut et doit changer dans les relations économiques et sociales entre les nations, les continents, les générations, les riches, les pauvres, le capital, le travail, l’invention. Rien en cela ne lui est vraiment ni familier ni contraire. Beaucoup des siens peuvent l’y conduire, de même que ceux, à propos de la bioéthique ou de la législation sur la famille et le couple, qu’a empêché de se faire entendre, même en débat interne, l’épiscopat dans sa partie extrême et sans doute trop spontanée au commencement de ses expressions. Les chemins existent et l’Eglise d’ailleurs peut s’y trouver contrainte si elle ne les prend pas très vite.

Le mariage des prêtres n’est ni une facilitation des vocations ni un « remède à la concupiscence ». Il doit être envisagé en même temps qu’un salariat au titre d’une activité professionnelle profane comme une nouvelle insertion dans la pâte à faire lever. Rien de dogmatique, rien de prescriptible, tout en pratique vécue, délibérée. Des relations moins immédiatement identifiées comme celles d’un ministre ou d’un représentant avec quelque âme à gagner, et plus naturellement fondées sur le milieu de vie. Une expérience de la condition humaine, des luttes, des déboires non plus selon le truchement des pénitents et des paroissiens rapportant ce qu’ils vivent ou le faisant évaluer par le pasteur, mais directe. La vie conjugale, familiale, le comportement au travail seront de la part des prêtres évidemment plus exigeants que pour le commun des chrétiens. Le mode de vie du prêtre ne sera plus protégé, il sera à la fois risqué et enrichi. Y a-t-il des limites au choix des professions ou à l’époque à laquelle seront courus ensemble la recherche d’une partenaire et le discernement d’une vocation ? Certainement, mais la pratique en décidera selon les générations et les lieux. Mariage et travail salarié ne seront évidemment pas imposés aux « candidats » au sacerdoce. Ils peuvent en cours de vie se décider.

Sur ces trois sujets, une osmose, une confiance mutuelle plus grandes, moins particularistes entre le clergé et les laïcs est nécessaire. Les prêtres seront exemplaires bien plus encore, les laïcs seront un cadre encore plus porteurs dans la vie quotidienne. De nouvelles formes de vie communautaires ou semi-communautaires peuvent alors s’inventer. Les essais de ces dernières années, les différents métissages entre laicat et vie religieuse, n’ont pas été concluants car on a tourné autour d’interdits et de désirs, chacun mal identifié.

Deux rôles sont, pour cette période forcément tâtonnante en manières mais décidée en orientation, décisifs. Ceux de la hiérarchie.

Les souverains pontifes ont jusqu’à présent donné un exemple de pluridisciplinarité et d’universalité de leurs préoccupations, de leurs recommandations. Depuis Paul VI, ils ont été majeurs pour l’œcuménisme, exemplaires sinon très efficaces pour la pétition d’un nouvel ordre mondial et d’une autre explicitation de toute paix et de toute justice. Ils ont cependant, à l’exception de Jean Paul Ier à qui il n’est pas impossible que cela ait coûté la vie, incarné aussi une insistance sur la morale sexuelle telle que l’ouverture politique au monde manifestée par Vatican II a été pratiquement annulée dans les regards et les réflexions individuels des incroyants comme de beaucoup des catholiques et des autres chrétiens. Deux éléments d’évolution permettent d’espérer une sorte de miracle, une réconciliation avec le monde en tant qu’il attend, confusément ou explicitement, son salut d’une autorité morale appréhensible, fondée sérieusement, et s’exprimant intelligiblement. L’exigence doit se trouver, se dire à des niveaux bien plus profonds en l’homme que ceux actuellement concernés, visés, labourés par un magistère qui n’a pas prise.

Le premier est évidemment une situation plus humaine, plus sincère du pontificat suprême. Benoît XVI en renonçant à sa charge qui semblait devenue dogmatiquement viagère depuis des siècles, a relativisé la tiare et d’un seul coup s’est trouvé lui-même et l’institution qu’il incarnait, de plain-pied avec l’opinion mondiale. Communication et communion, comme sans doute jamais pendant son propre pontificat et depuis les premières paroles – si justes et habiles – de son bienheureux prédécesseur. La papauté devient, ce qu’elle prétendait être mais ne paraissait guère, un service, une charge pratique et pas seulement sacrée. François par ses nombreux propos, tenus à titre manifestement personnel et pour inventorier des questions, songer à des pistes, y compris sinon surtout en théologie, notamment dans l’avion de son retour de Rio-de-Janeiro et dans les revues jésuites, commencé de donner pratiquement et également par quelques phrases aussi justes que spontanées, une interprétation plus adaptée, réaliste et donc, à terme, bien plus efficace, de l’infaillibilité pontificale. Le chemin déjà existant d’une collégialité, voire d’une sorte de gestation populaire, pour l’approfondissement de siècle en siècle de la théologie, peut devenir plus sensible, davantage public, ouvert. Les propos privés du pape François le font attendre.

Deuxièmement, le mode de gouvernement de l’Eglise, au niveau central : Rome, semble déjà se modifier. Le conseil rapproché, nommé par le nouveau pape, de huit cardinaux appelé sans doute à inspirer des réformes pratiques, est de bonne méthode et de bon augure. C’est au niveau du collège cardinalice que des symboles nouveaux pourraient entraîner des comportements de part en part qui déplaceront les interdits ou les impasses. Rien n’empêche le pape de « faire » des cardinaux laïcs, d’élargir considérablement le corps électoral de son successeur, et que parmi ces laïcs il y ait des femmes. Le prophétisme et la liberté d’expression, de questionnement et de discernement des enfants et des pluns jeunes devraient avoir une place institutionnel dans le gouvernement central mais surtout dans la recherche théologique et sociologique destinée à rendre l’Eglise plus nécessaire au monde, pratiquement, et plus à son écoute.

 

Si la mûe de l’exercice de l’autorité pontificale est en bonne voie, la pratique des évêques en paternité spirituelle et en animation des communautés locales semble entièrement à réinventer. A commencer par le mode de recrutement de ce décisif niveau de la hiérarchie ecclésiale. Les qualités intellectuelles et la profondeur spirituelle ne sont pas à négliger, mais les dons de communication et la vraie disponibilité d’agenda et d’intelligence sont rares au moins en France. Elles ne sont en tout cas pas valorisées quand elles existent, le système double d’un tutorat par le nonce apostolique et d’une concertation entre pairs au sein de la conférence nationale des évêques ne crée pas une émulation, une liberté d’initiatives. C’est à ce niveau-là sans doute que la crispation et l’opacité sont les plus fortes, mais c’est là aussi que le déblocage ou la sainteté – quelques exemples ont marqué l’histoire contemporaine de l’Eglise en France – peuvent produire dans un diocèse, dans des paroisses des miracles étonnants mais explicables. A quelle époque tout s’est-il figé ?

Une Eglise en jeunesse, en redécouverte joyeuse de ses sources – inventant avec la liberté des Pères de l’Eglise et dans la ligne des Actes des Apôtres et de certaines des épîtres apostoliques quand elles sont très pratiques et pastorales – pourrait, en dehors des élections périodiques de son chef, chaque fois saluées avec attention et sympathie par le monde entier, comme celles d’aucun autre responsable politique, planter à nouveau son signe. De façon démonstrative. Réfléchissant sur l’impasse haineuse des relations israëlo-arabes et maintenant israëlo-palestiniennes (faute de solidarité vraie de la plupart des Etats avec les Palestiniens en territoires occupés illégalement ou en diaspora si difficiles à vivre pour les victimes et pour les hôtes) et réfléchissant aussi sur l’œcuménisme et sur la relation entre forces morales et religions diverses, dont l’Eglise catholique, je suis arrivé à souhaiter de toutes mes forces et dans la prière qu’il m’est donné de vivre, notamment chaque matin, que le pape s’établisse, au besoin à l’occasion d’un nouveau concile entièrement consacré à la pastorale et à la relation concrète de l’Eglise avec le temps et avec le monde, là où le Christ a vécu. Laissant les bureaux à Rome où ils s’amenuiseront physiquement à mesure de la décentralisation et selon les nouvelles techniques de communication, le souverain pontife vivrait, prierait, recevrait à Jérusalem. Le dialogue entre religions se réclamant de la même terre et du même père des croyants deviendrait une osmose physique. La géostratégie du Proche-Orient qui handicape tellement une partie des nations pour qu’elles s’accordent sur un discours universel en respect des droits de l’homme et de la nature, serait évidemment bouleversée par l’installation du Saint Siège entre Golgotha, Mont des Oliviers et esplanade du Temple et des mosquées.
               J’avais pensé que Benoît XVI – le prophète d’une papauté libérée – allait chauffer la place pour le temps nécessaire à son successeur d’initier le monde à une nouvelle situation de l’Eglise.        

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