dimanche 29 janvier 2012

peut-être - textes pour demain, pris par erreur pour ceux proposés aujourd'hui

Dimanche 29 Janvier 2012



Prier… [1] évangile commenté naguère par l’évêque émérite de Saint-Denis, déjà âgé et célébrant dans une petite chapelle du déambulatoire de Notre-Dame de Paris, s’appuyant sur une canne. Il insistait sur l’autorité du Christ, reconnue par ses auditeurs. Venant d’un évêque, cela me parla. Ceux qui ont autorité sont en général mandatés ou délégués. Le Christ ? en théologie, évidemment envoyé par son Père. Mais dans la vie contemporaine, la sienne à son époque et la nôtre, c’est le contraire qui est vécu. Le Christ ne revoit au Père que parce qu’il parle avec autorité. L’affaire du possédé, de son cimetière et des porcs se jetant dans la mer a dû marquer les témoins. Le dénouement… comme Jésus remontait dans la barque, le possédé le suppliait de pouvoir être avec lui. Il n’y consentit pas, mais il lui dit : « Rentre chez toi, auprès des tiens, annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde ». Alors cet homme s’en alla, il se mit à proclamer dans la région de la Décapole, tout ce que Jésus avait fait pour lui et tout le monde était dans l’admiration. C'est très dense, je ne m’en étais pas aperçu jusqu’à ce matin. Apparemment, une rencontre violente entre les esprits mauvais et Jésus. Avec dialogue. Esprit mauvais, sors de cet homme ! – Que me veux-tu, Jésus, fils du Dieu Très-Haut ? je t’adjure par Dieu, ne me fais pas souffrir ! – Quel est ton nom ? – Je m’appelle Légion, car nous sommes beaucoup… Envoie-nous vers ces porcs, et nous entrerons en eux. Relation mystérieuse, plusieurs niveaux. Une étape pour le Christ, comme s’il était venu exprès, débarquement, rembarquement. Comme Jésus descendait de la barque, aussitôt un homme sortit du cimetière à sa rencontre. Qui va à Jésus ? les démons ? le possédé ? qui se nomme Légion, l’homme lui-même, dédoublé, les démons ? Comme toujours, des tentations au désert à ce genre d’épisode, Satan, les esprits mauvais… savent parfaitement qui est Jésus, au contraire de ses disciples et des contemporains. Le monde spirituel n’est pas de ténèbres ni d’anonymat. Dieu y règne, sa puissance est reconnue, le mal est demandeur… ce qui va bien à l’encontre du manichéisme. Dieu a le dernier mot, avec Lui, nous sommes en situation de force. Attraction huamine du Christ, le miraculé veut demeurer avec lui. Ce n’est pas sa vocation, celle du « jeune homme riche », ce l’était. Refus de Dieu, refus de l’homme ? non, réorientation quand Dieu apparemment repousse. De quoi cet homme doit-il et va-t-il témoigner ? de tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde… tout ce que Jésus avait fait pour lui… Il s’agit donc de bien plus que d’une guérison, cell-là déjà spectaculaire. Enfin, le Christ est central : ils suppliaient Jésus avec insistance de ne pas les chasser en dehors du pays… les esprits mauvais supplièrent Jésus… les gens vinrent voir ce qu’il s’était passé.. alors, il se mirent à supplier Jésus de partir de leur région… le possédé le suppliait de pouvoir être avec lui… Une prière de relation, mais une prière intense. Un « positionnement » vis-à-vis de Dieu. C’est Jésus qui est mobile, tandis qu’esprits, habitants et possédé sont stables, sinon casaniers. Autre comportement de violence, celui d’un homme qui a à dire : comme David atteignit Bakhourim, il en sortit un homme du même clan que la famille de Saül… il s’avançait en proférant des malédictions, il lançait des pierrs David et à tous les officiers du roi, tandis que la foule et les guerriers entouraient le roi à droite et à gauche. David en fait occasion de discernement, le péché, son péché l’habitent autant que la grâce de Dieu et la mission qui lui a été donnée. Peut-être que le Seigneur considèrera ma misère et me rendra le bonheur au lieu de sa malédiction d’aujourd’hui. Le « pari pascalien » est celui d’un homme équilibré mais loin de Dieu, bien pourvu, il raisonne, il n’est pas dans le besoin. L’expérience d’Israël, l’expérience du croyant est l’espérance – tremblante… peut-être…Le doute n’est pas que Dieu existe ou pas, il porte sur la volonté de Dieu à notre égard. Va-t-il m’exaucer ? le psalmiste dit exactement ce qu’a pu penser et se dire le Christ, voyant venir à lui le possédé : je ne crains pas ce peuple nombreux, qui me cerne et s’avance contre moi[2] Je m’appelle Légion et nous sommes beaucoup. Violence de la vie humaine, paix quand Dieu la restaure. Même l’intimité avec Dieu, telle que nous la concevrions et la demandons, sensible, physique, active, devient inutile. Jésus et l’ex-possédé se séparent, unis autrement.



[1] - 2ème Samuel XV 13 à 30 passim & XVI 5 à 13 ; psaume III ; évangile selon saint Marc V 1 à 20

[2] - David a composé ce psaume dans un des moments les plus critiques de son règne ; son propre fils, Abchalom, tente de le détrôner à son profit ; dans un premier temps il est obligé de fuir car tout semble annoncer sa perte. Dans les deux premiers versets il décrit de façin pathétique cette situation désespérée ; dans le reste du psaume il s’en remet à Dieu, avec confiance et sérénité, profondément convaincu que ses ennemis seront défaits car la victoire appartient à Dieu et à nul autre. La dernière phrase du verset, « ta bénédiction est sur ton peuple », élagit la portée du psaume. Elle montre que les malheurs de David peuvent être ceux de n’importe quel individu ou ceux du peuple d’Israël tout entier. Ainsi, la personne de David et son histoire prennent un sens universel. Nos sages nommèrent ce psaume « cantique des blessures » (chir cheel pégaïm), comme ils le firent pour le psaume 91 ; à ce titre, il est incorporé dans certains rites, dans la prière du soir, avant de se coucher. Le verset 6 parle en effet de sommeil et de réveil. Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit..

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