samedi 25 juin 2011

son amour s'étend d'âge en âge - textes du jour

Samedi 25 Juin 2011



Prier… la Trinité de Roublev, ses deux versions au monastère de l’ancienne Zagorsk (Sergueïev-Passad), la plus colorée, la plus beige et bistre. Aux chênes de Mambré, le Seigneur apparut à Abraham, qui était assis à l’entrée de la tente. C’était l’heure la plus chaude du jour. Abraham leva les yeux, et il vit trois hommes qui se tenaient debout près de lui. Aussitôt, il courut jusqu’à leur rencontre, se prosterna jusqu’à terre et dit : ‘ Seigneur, si j’ai pu trouver grâce à tes yeux, ne passe pas sans t’arrêter près de ton serviteur ’. Suivent les dialogues avec le patriarche, puis avec Sara, la date prise pour la naissance d’Isaac. A vérifier, mais jusques là, Abraham ne « voyait » pas Yahvé, il l’entendit, il répondait, Celui-ci se faisait entendre de lui. C’est aussi la première fois qu’’Abraham ne réclame plus que le spirituel, territoire, signe, descendance sont acquis ou sont secondaires. Trois hommes, nous y voyons depuis une figuration de la Trinité, mais Abraham reconnaît aussitôt le Seigneur son Dieu. Même discernement que Jean après la Résurrection : une connaissance, un élan d’âme, une élévation de notre nature ou plus exactement son dépouillement de ce qui actuellement fait nos limites, pour n’être que la nature à la ressemblance de Dieu, la nature déjà divine, correspondant à cette incarnation définitive du Christ, à cette apparition incarnée des « trois hommes » mystérieux. Le conditionnel pour la faveur dont Abraham se sent gratifié, au contraire la Vierge Marie reçoit l’assurance directe de cette faveur. Pour voir ces « trois hommes », Abraham doit lever les yeux, en tout cas changer le point d’application de son attention, mais il est visité – lui l’errant, comme nous les errants – là où il se trouve. Un des rares rires de la Bible ? ou le seul ? Le roman d’Umberto Eco, la remarque de Jean Le Goff : le Christ n’a pas ri, rire serait « mal », serait démoniaque ? Sara a beau mentir, elle sera exaucée. Sara était vraiment une vieille femme. … Car à Dieu, il n’est rien d’impossible. Portrait de l’Ancien Testament, assurance et affirmation du Nouveau. Foi au contraire du centurion, l’humanité du Christ : Jésus fut dans l’admiration. Dieu admirant l’homme… Que tout se passe selon ta foi. Pour moi, depuis longtemps, cette collaboration décisive de l’homme à son salut et au salut de tous, est l’une des assurances et constatations les plus fortes, galvanisantes de l’évangile. [1]


[1] - Genèse XVIII 1 à 15 ; Magnificat en Luc I 47 à 55 passim ; évangile selon saint Matthieu VIII 5 à 17

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