Rhinite, rhume en déluge, grippe, fièvre, nuit et matinée où je ne suis plus qu’objet et m’en porte d’autant mieux, le temps va autrement, la vie est vague mais j’en suis d’autant plus conscient, chaque détail physique de la chambre, chaque sensation de ma chair me sont vraiment sensibles, plus de distraction, je ne suis que dans la condition où je suis tandis que ma femme, notre fille et sa petite amie, nos chiens sont aussi entourants que possible. – Expérience, paradoxalement apaisante, de l’impossibilité de dialoguer avec certaines personnes, une rédactrice de contrat d’assurance-décès, une amie religieuse. Plus on tente de comprendre, plus on demande, plus en face la fermeture s’accentue. Si c’est professionnel, c’est à prendre ou à laisser, si c’est amical, c’est l’expérience que le relationnel est une grâce et que même l’amour, et les affections, selon nos modalités personnelles, y peuvent peu. Accepter la dénégation, ne pas la fuir, la considérer comme factuelle ne me diminue pas et je ne m’étonne plus. Il n’est pas étonnant que la politique ou la discussion sociale quand le truchement minimum des monnaies d’échange n’est pas même discerné, soient si peu dialogantes et mensongères alors qu’entre personnes ayant en commun une affaire à régler ou quelque lecture de vie à partager, la communication peut ne pas s’établir. Le relationnel, un miracle ? et les relations machinales, obligées, sans contenu que d’obligation ? l’amitié et l’amour exceptionnels ? les affinités trompeuses ou rarissimes ? Par quel miracle alors vivons-nous et ne sommes nous pas seuls ? Une humanité qui au contraire de toutes les espèces animales et végétales, ne serait qu’alignements disparates de forteresses closes ? Prier [1] … je ne vous dis pas que c’est moi qui prierai le Père pour vous, car le Père lui-même vous aime, et vous croyez que je suis venu d’après de Dieu. La modestie, l’humilité de Jésus-Christ – qui n’empêche nullement une explicite conscience de soi, de sa nature, de sa mission – me frappe de plus en plus. Dieu fait homme est à la fois souverain et humble, il en est à nous donner le « beau rôle », constatant notre foi, celle de ses disciples, dont nous sommes… J’ai employé des paraboles pour vous parler de tout cela : ce si dense et si difficile « discours après la Cène », disant la réalité de Dieu et de notre relation à lui, et dont la passion, la mort et la résurrection seront l’ultime et très vécue parabole… Multiplicité des chemins et des personnages, de l’édification mutuelle, cet Apollos que croise Paul et que mettent à jour Priscille et Aquila, cette constatation – bien d’un homme marié, et Pierre l’était – que quand les femmes sont soumises à leurs maris, s’il arrive que certains refusent de croire à la parole de Dieu, ils seront gagnés, sans paroles, par la conduite de leur femme, en ayant devant les yeux cette attitude pure et pleine de respect… Au fond de vous-mêmes, une âme qui ne perd jamais sa douceur et son calme : voilà ce qui est précieux aux regards de Dieu. Quand la sagesse humaine mène à celle de Dieu – cela existe : un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc… Si mon cœur avait regardé vers le mal, le Seigneur n’aurait pas écouté. Et pourtant, Dieu a écouté, il entend le cri de ma prière. Ainsi soit-il.
[1] - Actes des Apôtres XVIII 23 à 28 ; psaume XLVII ; évangile selon saint Jean XVI 23 à 28 et – pour fêter Clotilde, grâce à laquelle nos rois purent se donner de « Sa Majesté très chrétienne », tous les autres ne pouvant se qualifier que moindres… 1ère lettre de Pierre III 1 à 9 passim ; psaume LXVI ; évangile selon saint Matthieu VII 21 à 27
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