Prier… [1] texte limpide et apparemment inapplicable, sauf par Dieu, par son Christ pendant la Passion. Vous avez appris qu’il a été dit : ‘ Œil pour œil, dent pour dent ’. Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. Et si quelqu’un veut te faire un procès et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. Donne à qui te demande ; ne te détourne pas de celui qui veut t’emprunter. Jérémie donne une réponse de la « foule » à cette attitude : voyons si elle est sincère en faisant tout pour « faire sortir de ses gonds » le juste. Les paroles de Jésus s’entendent dans un contexte, non d’époque ou de circonstances ou d’auditoire, mais de munificence divine, à laquelle nous sommes conviés de tendre : soyez parfaits comme votre Père du ciel est parfait… avec l’argument – de bon sens – de la réciprocité : la mesure dont vous vous servirez… la paille dans l’œil de ton frère… Je ne peux que prier sans commentaire, une Pentecôte universelle, une bonté révolutionnaire, torrentielle, indiscriminée, submergeante… Paul se donne, biographiquement en modèle, mais en modèle d’instrument manié, voulu, façonné par Dieu : puisque nous travaillons avec Dieu, nous vous invitons encore à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de lui… Type d’homme, genre de vie, tranquille restauration humaine : on nous croit tristes, et nous sommes toujours joyeux ; pauvres, et nous faisons tant de riches ; démunis de tout, et nous possédons tout. L’ambition du bonheur est notre version, celle de Dieu est notre retour à cette vérité humaine : vécue, elle n’est pas paradoxale
[1] - 2ème lettre de Paul aux Corinthiens VI 1 à 10 ; psaume XCVIII ; évangile selon saint Matthieu V 38 à 42
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