lundi 11 avril 2011

tu ne feras opas mourir l'innocent - lundi 11 avril 2011

Lundi 11 Avril 2011

Prier… [1] la lapidation des adultères, argument contre le Coran et l’Islam, de ceux qui, chrétiens, ont peu lu les évangiles. Femme, où sont-ils donc ? Alors, personne ne t’a condamnée ? – Personne, Seigneur. – Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. Si je « mets bout à bout » les grands miracles identitaires du Christ : eau vive, lumière du monde, résurrection, j’ai la certitude que Jésus se f… du péché, au moins au sens reçu de son époque (les publicains, par profession, sont pécheurs, comme à mon adolescence épouvantée, les prostituées étaient pécheresses) et de la nôtre, nous cataloguons, croyants ou incroyants, selon la matière, selon l’acte, mais pas du tout selon la relation à Dieu ou à nous-mêmes. Le salut n’est pas tant le pardon du péché que la vie (éternelle, en abondance, selon la précision du Christ). Et toi, qu’en dis-tu ? Jésus se différencie, pour ses contemporains, par son rapport avec la législation et la religion. D’ailleurs, toute législation, à notre époque-même (si creuse) de laïcité (aussi ressassée, nouvelle génération idéologique des quelques-uns qui font tout le bruit d’une période) est finalement religieuse, c’est-à-dire totalitaire. Le christianisme n’est une religion que par facilité de classement parmi d’autres objets, il ne l’est pas pour qui le vit. Comme tout le peuple venait à lui, il s’assit et se mit à enseigner. Jésus est dans le Temple, au cœur du fait religieux de son époque. Qu’enseigne-t-il ? Jean ne le retient pas, il retient l’interruption et la scène qui a tant impressionné les peintres. Jésus s’était baissé, et, du doigt, il traçait des traits sur le sol. Comme on persistait à l’interroger, il se reedressa et il dit… Et il se baissa de nouveau pour tracer des traits sur le sol. Ecrit-il ? il sait lire puisqu’à Nazareth on lui apporte les rouleaux et qu’il les ouvre à Isaïe. Ou bien, simplement, il laisse se jouer le jeu de rôles qu’il a commandé… charité et humour, ne pas dévisager ceux qui partent et donc avouent… Les vieillards et Suzanne, beauté et convoitise. Les beaux rôles. Tout est si humain. La justice est autre, celle de Dieu, celles des cœurs non prédateurs, école d’une vie entière que de n’être plus prédateur, qu’on soit homme ou femme. Car la beauté est toujours consciente d’elle-même et tout exercice de fascination est prédation. Tu ne feras pas mourir l’innocent.


[1] - Daniel XIII 42 à 62 ; psaume XXIII ; évangile selon saint Jean VIII 1 à 11

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